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Commentaires GHI - Page 91

  • Noires colères

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.12.21

     

    Soyons clairs : si le gouvernement genevois est, depuis ce printemps, à majorité de gauche, ça n’est pas l’effet d’un souffle puissant venu du peuple, mais d’un enchaînement de circonstances, de jeux de personnes, survenus en cours de législature, et qu’on appellera, pour faire court, l’Affaire Maudet.

    Ne refaisons pas cette Affaire, surtout pas, pitié ! Mme Fischer est assurément légitime, puisqu’elle a été élue par le peuple, aucun problème avec cela. C’est elle que le corps électoral a voulue. Mais pas nécessairement, sur le fond, une majorité gouvernementale de gauche. Cette dernière est là, jusqu’au printemps 2023, dont acte. Mais elle serait fort avisée de ne pas s’imaginer portée par une quelconque lame de fond. Le parlement est très nettement à droite, dans sa majorité. Et le peuple du Canton, aussi.

    Jusqu’aux prochaines élections générales, d’où sortiront, espérons-le, des majorités claires, le Conseil d’Etat ferait bien de montrer un minimum de sens de la composition. Avec ses 364 nouveaux postes dans le budget 2022, il ne l’a pas fait ! Avec ses 6 milliards, délirants, au titre de la « transition écologique » (mantra Vert qui cache un vide sidéral), il ne l’a pas fait. Avec l’entêtement du DIP sur le catéchisme de « l’école inclusive » et la démesure des états-majors, il ne l’a pas fait. Le gouvernement doit maintenant respecter les contribuables, les classes moyennes, et cesser de les pomper toujours plus. Sinon, de noires colères sont à craindre.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Refus du budget : à juste titre !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.12.21

     

    Le refus du budget, par un parlement, n’est pas un acte anodin. Il n’est pas à lire en termes comptables, ni chiffrés, mais avec les outils de l’analyse politique. Le budget, pour l’année à suivre, c’est l’acte majeur de l’Etat. Avec l’argent public – notre argent – l’exécutif définit les enveloppes financières dont il estime avoir besoin pour accomplir sa tâche. Les ministres commencent par s’expliquer entre eux, se mettent d’accord, au moins pour l’officialité, puis arrivent en début d’automne avec un projet de budget. Ce document est examiné par la Commission des finances du Grand Conseil, puis en décembre, en plénum. Profs d’Histoire, ou d’éducation citoyenne, s’il vous plaît, enseignez cela à vos élèves : futurs contribuables, ils ont le droit de savoir ce qu’on fait de leur argent.

     

    Cette année, le parlement a refusé, très sèchement (59 voix contre 40, droite et MCG contre gauche), le budget 2022 du gouvernement. Le Canton devra fonctionner avec le système des douzièmes provisoires : on reprend le budget précédent, ça n’est pas la fin du monde, mais c’est inconfortable. Il l’a refusé, et il a eu raison ! Le gouvernement de gauche, en place depuis ce printemps (suite à l’élection de Fabienne Fischer, succédant à Pierre Maudet), est arrivé en septembre avec un projet délirant, vorace jusqu’à la gloutonnerie, exigeant la création de 364 nouveaux postes, et surtout excluant toute remise en question du train de vie de l’Etat. Un vrai budget de gauche, caricatural, méprisant pour l’argent des contribuables, alors que Genève détient le record suisse de la pression fiscale sur ses habitants, à commencer par les classes moyennes : ceux qui se lèvent le matin pour aller bosser, triment toute l’année, sont beaucoup trop ponctionnés sur le fruit de leur travail, ne peuvent pas mettre un sou de côté, finiront avec des retraites malingres.

     

    A la vérité, notre gauche gouvernementale ne se soucie pas des classes moyennes. Ni des 62% de contribuables qui paient vraiment des impôts, le nombre des exonérés étant tout simplement hallucinant, et posant un vrai problème d’égalité face à la loi républicaine. Non, notre quatuor de gauche n’a comme objectif que de conserver, voire d’augmenter les milliards donnés par le contribuable à l’Etat. Nous avons à Genève une dette record (près de 13 milliards, en fait pas loin de 20 si on compte la Caisse de pension des fonctionnaires). Nous avons, en comparaison intercantonale, le record de dépenses publiques par habitant. Nous avons des Départements (comme le DIP) où la part des états-majors est beaucoup trop grande. Mais non ! La gauche gouvernementale, et les groupes parlementaires qui la soutiennent, montrent une incapacité coupable à la moindre remise en question du fonctionnement de l’Etat le plus tentaculaire de Suisse. A cette folie dépensière, à cette gloutonnerie, la droite et le MCG ont eu mille fois raison de dire non. Non à la mauvaise gestion. Non à l’idéologie dépensière. Non à l’incompétence. L’argent de l’Etat n’est pas celui du gouvernement, ni celui de l’administration. C’est notre argent. Et la colère, parfaitement justifiée, est notre colère.

     

    Pascal Décaillet

  • L'extase de la structure

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.12.21

     

    De quoi l’école a-t-elle besoin ? La réponse est simple : elle a besoin de passion. C’est la seule chose qui compte. C’est le fondement de l’édifice. Les élèves doivent avoir face à eux (oui, en face, dans un rapport frontal) des hommes et des femmes passionnés. Des humains, qui leur parlent, au fond des yeux. Et qui leur transmettent leur passion à eux, celle qui les anime, celle qui du dedans les incendie.

     

    Aujourd’hui comme hier, les profs passionnés existent. Hommage à eux. Ce sont eux qui sauveront l’institution, et non les tristes missionnaires de la structure. Ces derniers, hélas, sont omniprésents. Pas trop dans les salles de classes, mais dans l’Appareil. De l’intérieur, ils le nourrissent. Ils croient, sincèrement, que l’enseignement est une science, alors ils re recroquevillent sur le mesurable. Ils édictent et imposent des règles, comme si l’art de transmettre une passion devait relever d’une grammaire supérieure, donnée une fois pour toutes, sous la bénédiction de Piaget et ses épigones. Ils sont les gardiens du Temple. Les archanges du Paradis.

     

    L’école genevoise a d’excellents professeurs. D’excellents doyens. D’excellents directeurs, directrices. Des gens de qualité, cultivés, soucieux du bien public. Mais il règne, dans le Département, un climat de noyautage par ceux qui, moins habités que d’autres par la grâce de la transmission, l’art du verbe, la passion de l’oralité, se réfugient dans l’extase de la structure. Ces gens-là, sans tarder, doivent être dessaisis du pouvoir triste et malsain qu’ils exercent sur leurs pairs.

     

    Pascal Décaillet