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Commentaires GHI - Page 16

  • Les réseaux sociaux ? Mais c'est la vie qui vole !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.01.25

     

    Je suis un défenseur acharné des réseaux sociaux. Et je combats de toutes mes forces le mépris dont font preuve les « médias traditionnels » à l’égard de ces nouveaux canaux de communication, dont ils sont manifestement jaloux. Dès l’apparition de la radio, au début des années 1920, la presse écrite avait affiché la même méfiance condescendante. Puis, au début des années 1950, la radio (devenue institutionnelle) s’était alliée aux journaux pour conspuer la télévision, et maintenant ce sont les trois précédents qui pestent ensemble contre les réseaux. Ces derniers survivront, comme la radio, puis la TV, avaient survécu aux attaques. Les anciens médias continueront d’exister, mais autrement, redimensionnés à des besoins plus spécifiques, et ce sera très bien ainsi. Il serait vivifiant, pour un romancier, d’imaginer une violente manifestation du syndicat des moines copistes, à la fin du quinzième siècle, contre cette diabolique invention d’un certain Gutenberg, l’imprimerie.

     

    Je suis un homme de médias : presse écrite, radio, télévision. Lorsque je me suis mis sur un réseau social (un seul me suffit largement), il y a quatorze ans, je m’y suis immédiatement senti à l’aise. Pour promouvoir mes émissions, diffuser mes idées, publier mes chroniques ou éditos, ainsi que la Série en 144 épisodes que je prépare sur l’Histoire allemande.  Que d’autres publient leurs photos de chats, de plats cuisinés ou de vacances, ne me pose aucun problème. Chacun est libre, je ne suis pas moraliste, et tant mieux si les gens peuvent se faire plaisir en communiquant ce qui leur plaît. De quel droit aurions-nous à les juger ? Et pour tout vous dire, je les trouve totalement craquants, ces chats, ces chiens, et lorsque je me promène sur le « fil », il ne me gêne pas du tout de rencontrer leurs minois. Les réseaux, c’est la vie, la vie qui va, la vie qui court, la vie qui miaule, la vie qui vole. Et la vie, j’aime ça, Pas vous ?

     

    Restent les leçons traditionnelles sur les « fausses nouvelles » (voyez, on peut le dire en français !). Bien sûr qu’il faut les combattre ! Mais les réseaux n’en détiennent nullement le monopole. Croyez-vous sincèrement que nos chers « médias traditionnels » n’en colportent pas ? Qu’ils soient épargnés par la manipulation ? Eux qui n’ont appréhendé la question ukrainienne (pour prendre un exemple) que sous l’angle de l’Otan, avec les mots de l’Otan, l’approche de l’Otan, la vision du monde imposée par l’Otan, donc par les Etats-Unis d’Amérique. Eux qui ne nous racontent la Seconde Guerre mondiale qu’avec le narratif des vainqueurs à l’Ouest, sous-estimant totalement le rôle essentiel des Soviétiques dans la victoire finale, ne connaissant rien à la Guerre à l’Est (22 mai 1941 – 8 mai 1945). A vrai dire, les « médias traditionnels » sont autant prisonniers de biais idéologiques, que les réseaux, et que nous tous, si nous n’exerçons pas notre sens critique. Et surtout, ils n’ont strictement aucune légitimité pour administrer à la terre entière leurs leçons de morale.

     

    Pascal Décaillet

       

     

  • La messe est dite

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.01.25

     

    Contrôler les réseaux sociaux. La voilà, la grande, la noble, la magnifique idée de la « presse traditionnelle », entendez celle qui se meurt, faute de lecteurs. Quelle superbe ambition ! Notre presse, en Suisse romande, est engluée dans ses habitudes, pétrifiée dans ses schémas de pensée, incapable de s’adresser au plus grand nombre, mais quelle est sa principale préoccupation : censurer ses plus dangereux concurrents, les réseaux sociaux.

     

    Il faut les voir, ces journalistes moralisateurs, tous à se presser dans des séminaires, doctes donneurs de leçons, se plaindre ensemble de la méchanceté, la malignité de ces nouveaux rivaux. Ils sont les rois, pour monter des débats où tout le monde est d’accord, on vomit sur les réseaux sans même les inviter, on conspue l’UDC sans l’associer à la discussion, on se congratule, on regrette le temps passé, on finit par un apéro, la messe est dite.

     

    Que les réseaux ne soient pas parfaits, nous en sommes bien d’accord. Mais notre presse romande l’est encore moins, et en matière de censure, elle s’y connaît. La question ukrainienne, elle la traite avec l’œil de Washington, les mots de l’OTAN, là jamais de « fact checking », on prend comme argent comptant, copié-collé, et vogue la galère ! Et surtout, jamais d’autocritique : on s’absout soi-même par avance, on diabolise les réseaux par jalousie, et finalement on se laisse mourir. Vive la vie !

     

    Pascal Décaillet

  • Soyez vous-mêmes, soyez seuls, vivez !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.01.25

     

    « Cher Pascal, je vous lis depuis des années, je partage vos valeurs, ou presque toutes, allons manger ensemble, discutons, mettons ensemble nos énergies, lançons un projet commun, avec quelques autres, quelque chose de radicalement nouveau dans la presse romande, vous allez voir, on va casser la baraque ! ». Combien de fois, depuis des décennies, n’ai-je pas reçu un tel message ? Non de la part d’inconnus, mais de telle ou telle figure du monde éditorial de la Suisse romande, rêvant de fédérer les énergies autour des idées que je défends, et que vous connaissez, principalement celle de la souveraineté nationale. Je n’ai jamais accepté. J’ai peut-être eu tort, mais c’est ainsi : je préfère cheminer seul que m’agréger à un groupe. C’est une question de caractère. De conception du métier, du monde des nuances, de la spécificité de l’individu, dans la bataille des idées. C’est aussi lié à mon statut d’entrepreneur, férocement indépendant, depuis bientôt vingt ans.

     

    Mais il y a une autre raison, fondamentale. Je n’appartiens à aucun groupe. Et j’invite tous ceux qui me lisent, et qui aspirent à exprimer leurs idées, à ne jamais s’incorporer dans une quelconque meute. Pour moi, une voix émerge seule. Elle dit sa vision du monde, ses nuances, ses cicatrices, sa mémoire, elle laisse émerger son rapport au monde sensible. C’est une démarche profondément individuelle, inconciliable avec une « rédaction », des séances, des petits chefs, des horaires, des vacances, des bavardages de cafétéria, des rivalités de clans. Il y tellement mieux à faire, quand on a choisi d’assumer soi-même son destin.

     

    Enfin, il y a l’essentiel. Je suis un homme de droite, mais profondément anti-libéral, comme vous savez. Un homme de droite, mais pour la cohésion sociale, le partage des richesses, la participation des travailleurs au capital de leur entreprise. Un homme de droite, mais pour la Caisse unique. Un homme de droite, mais pour l’Etat. Un homme de droite, qui déteste l’atlantisme et l’impérialisme américain, depuis la Seconde Guerre mondiale. Un homme de droite, qui a lu Marx, et en retient beaucoup de leçons. Un homme de droite, fasciné par les quarante années (1949-1989) d’existence de la DDR, pour des raisons autant personnelles qu’intellectuelles, et même littéraires. Dans ces conditions de complexité, ou même pour certains d’illisibilité, comment voulez-vous que je fasse alliance avec une quelconque autre plume en Suisse romande ?

     

    Je m’adresse ici à tous ceux qui veulent exprimer leurs idées : soyez vous-mêmes, fuyez les groupes, les « collectifs », les séances, les réunions, les cocktails. Détestez le pouvoir, d’où qu’il vienne. Méfiez-vous des mandarins, des directeurs de conscience, des chefs de file, dans l’ordre de la pensée. Devenez doucement de vieux loups solitaires. Ne craignez pas de passer pour un marginal, un cinglé. Aimez la vie, aimez les mots, la musique. Aimez passionnément le frisson d’être là, au milieu du monde. Avec le monde. Mais dans votre solitude.

     

    Pascal Décaillet