Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Commentaires GHI - Page 18

  • Ville de Genève : la gauche gère le silence

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 11.12.24

     

    A quelques mois des élections municipales (printemps 2025) dans les 45 communes de notre Canton, un mot sur le champ de ruines de la Ville de Genève. La gauche, depuis des décennies, y exerce un pouvoir absolu. Et son bilan est lamentable. Après l’affaire des notes de frais, on se disait, peut-être, qu’il y aurait un sursaut. Après cinq ans d’une législature qui aurait dû être celle du renouveau, le constat est amer : plus que jamais, l’idéologie au pouvoir, partout l’arrogance, partout l’inefficacité. Les grands projets culturels, comme la Cité de la Musique, ne passent pas. La passerelle piétonne du Mont-Blanc tombe à l’eau. La circulation est congestionnée. Le feu vert, devant la Cave valaisanne, repasse au rouge après cinq secondes. Les chantiers routiers s’éternisent. On immobilise, on dégrappe, on emmerde les usagers, on insulte les opposants. C’est ça, l’arrogance. C’est ça, la triste éternité de la gauche au pouvoir.

     

    Tout au plus tel magistrat se contente-t-il de gérer les enveloppes qui lui sont attribuées par les contribuables. Alors, il distribue. Ainsi, ventilant l’argent qui n’est pas le sien, mais celui des gens qui se lèvent le matin pour aller bosser, il apparaît comme un mécène, celui qu’on entoure et qu’on courtise, celui qu’on appelle par son prénom, celui qu’on tutoie : l’Ami du peuple, tel Marat, dans sa baignoire. Cela porte un nom : cela s’appelle du clientélisme. Ainsi, depuis trop longtemps, règne la gauche en Ville, faussement débonnaire, machine de pouvoir, puissant système de cooptation. Structure. Nomenclature. Au Conseil municipal, la majorité de gauche étale sa discipline de vote, mécanique, imparable, avec la glaciale arrogance des puissants. Un élu PLR, Maxime Provini, brillant mousquetaire de l’opposition, s’apprête à donner d’intéressants éléments d’information sur l’affaire dont on parle, on l’interrompt, brutalement. La gauche gère la parole. Et elle gère le silence.

     

    Changer tout cela, ce printemps ? Culbuter cette bande ? Très difficile ! Le seul espoir crédible, pour la droite, est la candidature de Natacha Buffet-Desfayes, intelligente, cultivée, courageuse, mais ce sera infiniment difficile de percer les lignes de défense, ce Maginot de clientélisme, de petites habitudes, de tutoiements, de services rendus, de renvois d’ascenseurs, tous ces fortins creusés par la gauche, depuis tant d’années. Même l’affaire des notes de frais a fini par se tasser ! La gauche de pouvoir gère le silence, oui, elle gère aussi la mémoire, nouveaux noms de rues, damnation du souvenir sur les uns, mise à l’écart pour les autres. Le legs de la gauche, en Ville, c’est le partage des prébendes, le règne des clans, la mainmise sur les postes et les nominations, le pouvoir sur les noms propres, la relecture de l’Histoire. Sans compter le vieux rêve de contrôler la presse. Et d’influer sur les castings. Demain, rédiger elle-même les éditos. Bien conformes. Bien alignés. Ce printemps, un seul mot : basta !

     

    Pascal Décaillet

  • Cent mille heures de travail

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.12.24

     

    Deux mille artisans, cent mille heures de travail. De ses cendres, Notre-Dame de Paris renaît. Plus belle que jamais, et, nous disent les premiers témoins, plus claire. La charpente, celle provenue d’une même forêt, restaurée à l’identique, avec les instruments d’époque. Premiers visiteurs, ce vendredi 29 novembre, l’Archevêque de Paris et le Président de la République. Des millions d’autres, aussitôt les portes ouvertes, s’apprêtent à suivre. La France n’est pas morte.

     

    La veille de cet événement, à l’Assemblée Nationale, on avait été à deux doigts d’en venir aux mains, comme dans une République bananière. C’est la vie. La vie des humains est faite de conflits, et parfois de violence. C’est ainsi. Et Dieu sait si, à tant d’égards, la France va mal, nous l’avons récemment souligné ici.

     

    Mais ce pays d’exception est parfois capable du meilleur. Il vient de le prouver : cent mille heures de travail, et l’un des plus célèbres monuments du monde qui revit ! Cent Ans de Guerre, et puis un jour, Jeanne d’Arc. Quatre ans d’occupation, et puis un jour le Te Deum, à Notre-Dame, avec de Gaulle. Une défaite terrible, la pire de toutes, en juin 40. Et puis, ce vendredi 29 novembre, la clarté céleste des dalles, le génie des charpentiers, et quelque chose en nous renaît. La France n’est pas morte. Elle est là, devant nous. Elles est vivante.

     

    Pascal Décaillet

     

  • "Aide à la presse" : pour mieux la contrôler !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.12.24

     

    Aider la presse ? Et puis quoi, encore ? Vous voulez quoi, Monsieur le potentat socialiste ? Qu’on vous offre de la myrrhe, de l’encens ? Une biographie des satrapes d’Orient ? Qu’on grave votre nom dans la liste des mécènes ? Qu’on vous fasse couler un bain chaud ? Lait d’ânesse ? Oh, c’est vrai que les journaux se portent mal, les gens les lisent moins, ils préfèrent s’informer sur les réseaux sociaux. Est-ce un crime ? Un délit ? Une faute de goût ? Et il faudrait, Monsieur le potentat, que l’argent public, en clair celui des contribuables, vole au secours d’entreprises privées en difficulté ? Et s’ils avaient, peut-être, de profondes raisons, les gens, de se détourner depuis des années de ces journaux tournés sur eux-mêmes, obsédés par le microcosme, ces feuilles qui nous assènent le sociétal à la place du social, l’amnésie à la place de l’Histoire, la morale à la place de la lucidité ? C’est cet univers-là, Monsieur l’apprenti-mécène, que vous voulez à tout prix soutenir ? Avec l’argent des contribuables. Notre argent !

     

    Dans « Genève à Chaud », je passe mon temps à monter des débats sur les secteurs stratégiques de l’économie suisse qui sont en difficulté, et que, selon moi, il faut aider. Je multiplie les débats sur l’acier suisse. Sur la sidérurgie. Sur la métallurgie. Sur les matériaux de construction. Sur l’agriculture. Parce qu’ils sont la clef de notre souveraineté. Que survienne un conflit d’envergure, autour de nous, et les échanges se tariront, comme on l’a vu à l’époque du Covid : dans la crise, chaque nation roule pour elle-même. Donc, oui, la Suisse doit impérativement sauver son secteur industriel, comme celui de ses médicaments, comme sa souveraineté agricole. En ayant, pour le moins, une stratégie de survie dans le domaine. Mais la presse, Monsieur le moraliste en chef ! En quoi est-elle vitale ? Ce qui est essentiel, c’est la liberté d’expression, la circulation des idées. Il se trouve, aujourd’hui, qu’elles sont portées par de meilleurs vecteurs sur les réseaux sociaux que dans les journaux traditionnels. En quoi le rôle des pouvoirs publics, avec l’argent des contribuables, aurait-il pour mission sacrée de renverser la vapeur ?

     

    Alors, Monsieur le Grand-Prêtre du Bien, venons-en à vos vraies raisons. Vous et les vôtres, à gauche, ne voulez en aucun cas sauver la presse pour que triomphe la liberté des idées. Non, la presse, vous voulez juste la contrôler. Par l’intermédiaire d’improbables « Fondations », vous voulez installer des éléments de régulation, extérieure aux entreprises de presse, d’où vous pourriez, l’air de rien, le plus innocemment du monde, tirer les ficelles. Nominations, castings, choix éditoriaux. Il ne vous reste, Monsieur le Grand Maître, qu’à trouver un nom à votre « Fondation ». Je vous aurais bien proposé « L’Aventin », mais il semble que le créneau soir pris. « Le Capitole », autre colline romaine, ça fait un peu brasserie choucroute. Alors, il pourrait nous rester « La Roche Tarpéienne ».  Vous me semblez tout indiqué, Monsieur le Consul à vie, pour la présider.

     

    Pascal Décaillet