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Liberté - Page 579

  • Thuringe : l'Apocalypse, ils connaissent !

     

    Sur le vif - Samedi 26.10.19 - 07.26h

     

    Dans le Land de Thuringe, ex-DDR, que j'ai la chance de bien connaître, les élections de demain pourraient bien engendrer, elles aussi, une vague, ou une déferlante.

    Et cette vague, si elle advient, ne sera pas celle de bobos urbains qui veulent asperger le peuple de taxes. Parce que l'Apocalypse, en Thuringe, ils ont déjà donné, il y a 74 ans. Et puis, il y a 30 ans, le miracle de la Réunification, ils n'en ont strictement rien vu, à part quelques spéculateurs, qui en ont profité en collaborant avec l'Ouest conquérant. Eux se sont enrichis, mais pas le peuple.

    Au pays de Luther et de Jean-Sébastien Bach, ce sommet de culture et de civilisation au centre de l'Europe, des catégories entières de la population, immenses, n'ont plus ni avenir ni espoir. Le libéralisme triomphant, importé d'un coup de l'Ouest, leur a tout pris. Même leur passé. Même leur mémoire.

    Pour ces gens-là, en Thuringe, en Saxe, en Prusse, Mme Merkel, pourtant native de la DDR, n'a strictement rien fait. En accordant une massive priorité, à l'automne 2015, à une altérité, extérieure à la Communauté germanique, elle a commis une erreur majeure. Elle a sacrifié la cohésion sociale allemande, si importante depuis Bismarck, sur l'autel de son prestige international, à elle. Bref, elle a fait du Stresemann.

    Gustav Stresemann, l'une des figures majeures de la République de Weimar (1919-1933), c'est le brillant ministre qui voulait plaire a la France, plaire à la SDN, plaire au monde, quand les populations allemandes étouffaient sous le poids des Réparations de Guerre, imposées par l'odieux Traité de Versailles (1919). Et quand la France occupait la Rhénanie. Dans l'âme meurtrie des Allemands, la colère fulminait, Stresemann ne voulait pas la voir. Il avait voulu jouer l'image extérieure, contre la Gemeinschaft.

    En Thuringe, pays de la Wartburg, coeur vibrant de l'identité historique, littéraire et musicale des Allemagnes, fin octobre 2019, ce ne sont pas les prophètes d'Apocalypse qui ont la cote. Mais ceux qui défendent la priorité indigène à l'emploi, le retour à un Etat social, fierté des Allemagnes depuis Bismarck, le primat de la communauté allemande, la Gemeinschaft, sur le cosmopolitisme.

    Les enjeux de l'élection de demain, dans le Land de Thuringe, sont autrement signifiants, pour l'avenir de l'Europe, que la vague de mode, en Suisse, dimanche dernier.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Ils se feront vite détester !

     

    Sur le vif - Vendredi 25.10.19 - 18.40h

     

    Une vague politique n'est jamais que l'effet lunaire d'un moment de grâce. Elle déboule, déferle, et puis un jour vient le reflux. De la vague poujadiste de 1956, en France, à la vague socialiste de 1981, ou la vague bleu horizon de 1919, ou celle de juin 1968, cette loi mécanique de la politique se vérifie, toujours.

    La vague Verte est là, c'est vrai. Encore faut-il relativiser : l'UDC demeure, de très loin, le premier parti du pays. Et seuls, les Verts ne pourront pas faire grand-chose.

    Mais enfin, ils sont là. Si la législature 2019-2023 consiste, pour eux, à se comporter comme des ayatollahs, imposer à tous leur vision d'Apocalypse, faire la morale au pays tout entier, négliger le social au profit du sociétââââl, taxer tous azimuts, punir, menacer, alors le reflux surgira beaucoup plus vite que prévu. Et les mêmes, envoyés à Berne cet automne suite à une campagne d'enfer, seront les premiers à se faire détester dans l'ensemble du pays. De leur stratégie 2019, on ne verra plus que la ficelle. De leurs discours, on ne déduira plus que l'aubaine d'avoir été les prophètes de la peur.

    La vague aura passé. La politique suisse demeurera. Avec ses fondamentaux : nécessité de cohésion sociale, respect entre parties du pays, besoin absolu de justice fiscale, souci des plus démunis. Cela s'appelle le social. C'est peut-être, ces jours, moins vendeur que le climat. Mais ce sont les valeurs auxquelles moi, je crois dur comme fer. Et je n'ai aucune intention, sous prétexte d'une marée de mode, d'en changer.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • PLR ou UDC : il faut choisir !

     

    Sur le vif - Vendredi 25.10.19 - 08.03h

     

    08.03h - Entre les deux candidats proposés en commun par les Jeunes PLR et les Jeunes UDC à Genève, il y a le fossé de la libre circulation, de nos relations avec l'Union européenne, de la notion de frontière, et donc finalement de la souveraineté de la Suisse, en tant que nation.

    Ce fossé est infranchissable. On ne peut être à la fois d'un côté, et de l'autre. Entre la Suisse du libre-échange et celle du protectionnisme, il faut choisir. Entre l'ouverture des frontières et le contrôle des flux migratoires, il faut choisir. Entre le cirage de pompes aux multinationales et le retour à une économie de proximité, au service des PME suisses, il faut choisir.

    Entre la mort des paysans suisses, à cause des Accords de libre-échange, et leur survie, il faut choisir. Entre la mise au chômage des travailleurs suisses à cause de la concurrence importée et sous-payée, et la préférence indigène, il faut choisir.

    Entre Céline Amaudruz et le candidat du PLR, il faut choisir.

    Dans leur louable souci de droite élargie, Jeunes PLR et Jeunes UDC veulent concilier l'inconciliable. Il existe une autre solution à droite : avoir le courage de choisir. Pour que le décompte des voix de chacun, au soir du 10 novembre, représente le nouvel indicateur, pur et cohérent, des rapports de forces au sein des droites genevoises.

    Oui, il faut avoir le courage de choisir. Quand, mais quand donc, l'UDC genevoise s'affranchira-t-elle de son vieux complexe d'infériorité, à la fois métayer et subalterne, avec le parti du libre-échange et des frontières grandes ouvertes ? Un parti qui ne cesse de la traiter en soubrette. Le 10 novembre, il ne faudra pas composer, mais trancher. Mettre fin au complexe du strapontin, ébloui par la lumière de la loge.

     

    Pascal Décaillet