Voici pourquoi. Je suis un républicain, c'est la seule étiquette qui me caractérise. J'étais contre le vote des étrangers au niveau communal. Mais je suis aussi un démocrate : ce vote a été accepté par le peuple, dont acte.
Sur les affaires municipales, les étrangers vivant à Genève sont donc, exactement comme moi, des citoyens. Ils ne le sont pas sur le plan cantonal, ni fédéral, mais quant à la commune, ils le sont.
Eh bien, je considère que parmi les citoyens, donc ceux qui ont le droit de vote à un certain échelon, il ne saurait exister de catégories. En clair, il n'est pas question, à mes yeux, qu'il y ait d'un côté des "électeurs communaux suisses", et d'un autre des "électeurs communaux étrangers". Avec la dernière énergie, je rejette cette idée. J'étais contre le vote des étrangers dans les communes, j'ai perdu, eh bien maintenant ils l'ont, fort bien, ils doivent l'avoir pleinement, et ne plus être considérés du tout - à l'échelon communal - comme des "étrangers". Pour le canton, la Confédération, c'est autre chose.
Dès lors, il ne saurait être question d'accepter une politique d'apartheid, fût-ce dans l'ordre d'une "discrimination positive", entre "électeurs communaux étrangers" et "électeurs communaux suisses". Il n'y a que des électeurs communaux, tout court. Un corps électoral est indivisible.
Un étranger ayant obtenu le droit de vote a le droit d'aller voter, pour qui il veut. Mais aussi, le droit de s'abstenir. Il a le droit de se passionner pour la politique. Et aussi, le droit à la plus parfaite indifférence pour la chose publique. Bref, il mène sa vie citoyenne comme il l'entend, il n'a pas à être materné par les autorités.
M. Apothéloz, vous êtes en train de nous créer, avec cette affaire, une forme de préférence communautariste qui ne ressemble pas à la République.
Pascal Décaillet