Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liberté - Page 571

  • Bon vent, Sébastien !

     

    Sur le vif - Jeudi 07.11.19 - 09.56h

     

    Avec l'arrivée de Sébastien Desfayes, le Grand Conseil genevois s'enrichit d'un homme de culture et d'intelligence. La chose n'est pas banale, mérite d'être relevée.

    Il n'existe plus beaucoup d'hommes politiques avec lesquels on puisse avoir, en profondeur, des conversations sur l'Histoire politique de l'Europe au vingtième siècle. La Suisse, bien sûr, mais aussi la France, l'Allemagne, l'Italie. Et puis, Balkans, Proche-Orient, Afrique du Nord (Algérie, principalement). Et puis, tout de même, l'Histoire américaine.

    Ces hommes, rares et précieux, existent dans tous les partis. J'ai interviewé André Chavanne, sans avoir la chance d'avoir avec lui des conversations personnelles. J'ai maintes fois, par le passé, eu des entretiens passionnants avec Guy-Olivier Segond. On peut parler d'Histoire avec Jacques-Simon Eggly, François Longchamp, Pierre Maudet, Pascal Couchepin, Gérard Deshusses, Jean Batou, le jeune Paul Michel, et pas mal d'autres, je ne puis tous les citer.

    Avec un homme comme Sébastien Desfayes, il ne s'agit pas de parler d'Histoire pour le seul plaisir de confronter ses connaissances. Non, la conversation est enrichissante pour les deux parties, elle se nourrit d'humour et d'anecdotes, elle a les saveurs de l'inattendu. Chaque partie, au fond, attend que l'autre la surprenne, c'est un ping-pong sans vaincu ni vainqueur, juste la jouissance d'effleurer le filet.

    Et puis, c'est un homme charpenté politiquement qui fait son entrée au législatif cantonal. Avec une vision du pays. Nourrie des mille racines de l'Histoire. Avec une philosophie de la pensée politique. Je ne partage ni son rapport à l'Europe, ni son libéralisme économique, mais je respecte la cohérence et la construction de sa vision.

    Avec des députés comme Sébastien Desfayes, Cyril Aellen, et quelques autres, peu importe le parti, on peut être certain que le Grand Conseil gagnera en élévation. Il ne s'agit pas d'être d'accord ou non avec eux : il s'agit de prendre acte d'une certaine maturité dans la structure, d'une certaine cohésion dans la mise en place des hiérarchies, d'une certaine exigence dans l'idée qu'ils se font de leur fonction.

    Bon vent, Sébastien !

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La connerie alternée, ça existe, aussi ?

     

    Sur le vif - Mercredi 06.11.19 - 15.16h

     

    Emmerder au maximum les automobilistes, leur compliquer la vie, leur balancer de nouvelles taxes et réglementations, tout cela pour plaire à l'idéologie Verte à la mode, telle est la politique du Conseil d'Etat genevois.

    Car la mesure annoncée aujourd'hui, pudiquement appelée "circulation différenciée", brille par son aspect antisocial. Si vous êtes riche, et que vous avez les moyens d'avoir constamment une voiture neuve, pour la simple raison que vous changez tous les deux ans, vous pourrez arborer le macaron du vainqueur. Si vous êtes pauvre, ou tout au moins de cette classe moyenne qu'on n'en finit plus de tondre, et que vous traînez affectueusement, depuis des années, votre bonne vieille bagnole, à vous le macaron du maudit. L'exemple même de mesure Verte antisociale. Plaire à l'esprit du temps, faire trinquer les braves et honnêtes gens.

    Le plus fou, c'est que le ministre de la Mobilité est issu d'un parti de l'Entente. Est-il définitivement passé à gauche ? Son surmoi est-il tétanisé par l'idée de ne surtout pas déplaire à la mode Verte ?

    Genève nous propose là ce qu'il y a de pire. Une mesure voulue et pensée par des bobos, qui ont les moyens de s'offrir le beau macaron, ou l'urbaine félicité de la "mobilité douce", au détriment de toute une classe moyenne qui n'en peut plus. Et qui, un jour, bien plus tôt que vous ne le pensez, se révoltera.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les Verts au pouvoir ? Mais pas du tout !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 06.11.19

     

    « Les grands gagnants des élections fédérales 2019 » : à lire la presse, à écouter les flashes et journaux RTS, on a l’impression que les Verts détiennent, pour quatre ans, les clefs du pouvoir ! L’impression, aussi, qu’ils vont dominer le Parlement fédéral, dicter la politique suisse, faire passer toutes les lois, et notamment toutes les taxes, qu’ils veulent, sans la moindre résistance possible des autres formations politiques. Rien n’est plus faux ! Les Verts, certes, ont progressé lors des élections fédérales du 20 octobre, et cela doit être salué. Mais enfin, gardons la tête froide : à l’issue d’une campagne hallucinante sur le thème unique du climat, qui a confiné au lavage de cerveau, les Verts ont obtenu 28 députés au Conseil national. 28, sur 200 ! C’est bien, c’est mieux qu’avant, mais à ma connaissance, cela ne constitue pas exactement une majorité. L’UDC, avec 53 élus, demeure de très loin le premier parti du pays (devant le PS à 39, le PLR à 29). Les Verts sont donc quatrièmes : à eux-seuls, sous la Coupole, ils ne pourront rien.

     

    Dès lors, pourquoi ce tintamarre ? L’explication est simple : les Verts n’ont de loin pas gagné les élections, mais ils ont remporté la bataille de la communication. Avec leur campagne d’Apocalypse sur le thème du climat, ses accents moralisants, leurs tonalités de prédicateurs ou de prophètes de la fin des temps, ils ont réussi à créer une mauvaise conscience dans le surmoi de leurs adversaires. Tous, à l’exception de l’UDC, ont cru bon de mimer les Verts, reprendre pour eux les thèmes des Verts. Pire : ils se sont mis à parler comme les Verts : « finance durable, transferts modaux, urgence climatique ». En stratégie, lorsque votre adversaire se met à reprendre vos mots, vous avez déjà gagné la bataille.

     

    Le champion toutes catégories, dans cette captation du vocabulaire, a été le PLR. Tel Monsieur Jourdain, le Bourgeois-Gentilhomme de Molière, certains candidats PLR se sont mis à verdir aussi sûrement que s’ils avaient avalé la Prairie du Grütli. Mimant les Verts, ils ont donné des voix à ces derniers, et n’en ont gagné aucune dans leur camp naturel. Il est toujours funeste, en politique, d’aller piquer les thèmes des autres, à l’instar d’une pie, dans le nid d’autres oiseaux. L’électeur, beaucoup moins dupe qu’on ne l’imagine, sanctionne la pie voleuse.

     

    Alors, la législature 2019-2023 sera-t-elle celle qui nous bombardera de taxes, achèvera d’étrangler la classe moyenne, d’appauvrir les familles, d’évaporer le pouvoir d’achat, d’étouffer toute circulation motorisée privée dans les villes ? Eh bien, cela ne dépend pas des Verts ! Avec leurs 28 sièges sur 200, ils ne peuvent rien faire. Cela dépend du PLR et du PDC. Si les taxes passent, ce sera en fonction de leur appui à la gauche. Si elles échouent, ce sera par leur alliance avec l’UDC. Cessons, donc, d’en vouloir aux Verts, on ne les changera pas. Et plaçons la gentille droite classique devant ses responsabilités.

     

    Pascal Décaillet