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Liberté - Page 569

  • Droite genevoise : plus rien ne sera comme avant

     

    Sur le vif - Dimanche 10.11.19 - 14.37h

     

    Talonnant la candidate PDC, Céline Amaudruz, partie seule dans la course aux Etats, sans alliance, réalise, en nombre de voix, un très bon résultat.

    Désormais, au sein de la droite genevoise, devenue machine à perdre tous les quatre ans, plus rien ne sera comme avant. L'Entente, née en 1936, est moribonde. Depuis longtemps, elle n'est plus que jeu de masques, mécanisme de trahisons internes, qu'on remonte comme une horloge des temps anciens. Hélas, le Grand Horloger a fait son temps. Il est épuisé.

    Le résultat, de plus de vingt mille voix, décroché par Céline Amaudruz représente un immense avantage : contrairement aux résultats d'alliance, où un candidat peut tirer son colistier vers le haut, ce chiffre nous révèle le poids exact, à Genève, de la droite souverainiste et nationale. Le résultat est bon, le curseur fait son oeuvre.

    L'UDC genevoise, et autour d'elle les forces protectionnistes, souverainistes, proches du peuple, des petits indépendants, des artisans, des commerçants, des PME, et bien sûr de la paysannerie, ne doit plus rien attendre du PLR, ne parlons pas du PDC.

    Sur le plan national, le contentieux est tel, sur un enjeu aussi majeur que les bilatérales, et nos relations avec l'Union européenne, qu'il était après tout justifié de ne pas faire alliance avec les forces du libre-échange et de l'économie spéculative. Au prochain rendez-vous, celui des municipales 2020, des synergies peuvent se discuter. Mais à armes égales. En aucun cas, avec le complexe de la soubrette face au maître des lieux.

    En cela, au sein des droites genevoises, où l'Entente de 1936 est en état de mort clinique, plus rien ne sera comme avant.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Céline Amaudruz, le curseur, les alliances à droite

     

    Sur le vif - Samedi 09.11.19 - 15.58h

     

    Le seul véritable intérêt de ce second tour, demain, mais il est de taille, sera de jauger la redistribution des cartes au sein des droites genevoises. En prenant de l'ampleur et du recul dans l'analyse, au moins depuis 1936. C'est pour cela que j'annonce, depuis plusieurs jours, le nombre de voix de Céline Amaudruz, en valeur absolue, comme un paramètre déterminant.

    Céline Amaudruz est partie seule, et elle a eu raison. Son résultat, demain, pourra ainsi refléter l'exacte représentation de la droite souverainiste et protectionniste, à Genève, fin 2019. Si son résultat est bon, et représente une percée par rapport aux années précédentes, on pourra parler d'une évolution du curseur vers la droite, à Genève.

    Mais pas n'importe quelle droite ! Il est temps, je l'ai dit plusieurs fois cette semaine, que l'UDC, en Suisse romande, choisisse son camp entre le libéralisme et l'Etat, entre libre-échange et protectionnisme, entre proximité avec tous les gens, notamment les plus modestes, et ronds-de-jambe devant les ultra-libéraux zurichois. On n'envoie pas des UDC genevois siéger à Berne pour qu'ils soient copains avec les libéraux.

    Demain, nous en saurons plus. Capital sera le rapport de forces entre PLR et UDC. Non que ce dernier dépasse le premier. Mais qu'il gagne un ou deux points, sur le curseur, et les alliances à droite, dans les années qui viennent, pourraient changer. Depuis la fin des années trente, une nouvelle donne, dans cette famille politique, pourrait voir le jour.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • KKS : bien sûr qu'il existe une alternative au libéralisme !

     

    Sur le vif - Samedi 09.11.19 - 09.20h

     

    "Il n'y a pas d'alternative au libéralisme" : pour avoir prononcé cette phrase, qui dénote une absence totale de compréhension du besoin profond, aujourd'hui, de retour à l'Etat, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter, dont j'ai toujours été un fervent admirateur, perd mon estime.

    Non seulement il y a une alternative au libéralisme, mais cette alternative revient en force, avec une incroyable puissance, après trois décennies de dédain de l'Etat, de rejet de l'intérêt commun, au profit d'une idéologie délirante autour de la réussite individuelle, de la déification du Marché, du culte de l'Argent-roi, avec comme grands-prêtres les spéculateurs et les usuriers.

    Madame Keller-Sutter, vous venez du grand parti qui a fait la Suisse, le Parti radical. Il a fait la Suisse, et il a fait l'Etat. Il a été au centre de la genèse de nos assurances sociales. Il a fait nos voies ferrées et nos routes, il a jeté des ponts, creusé nos tunnels. Il fut le parti du Gotthard et des Écoles polytechniques fédérales.

    Comment pouvez-vous ramener à ce seul mot, "libéralisme", tellement dévoyé par les trente dernières années, l'aventure commune de la société suisse vers son destin ?

    La Suisse, notre pays, a besoin de solidarité interne et de cohésion sociale. Elle ne survivra, comme nation, qu'au prix d'une attention extrême portée aux équilibres. Entre riches et pauvres. Entre générations. Entre régions du pays. Toutes choses que le libéralisme déchire. Et qu'au contraire, une vision d'Etat, solidaire et inventive, régénère. Il ne s'agit pas de multiplier les fonctionnaires, surtout pas ! Il s'agit de définir ensemble les objectifs d'un espace commun.

    Allez encore parler de libéralisme aux retraités ne touchant que le minimum de la rente, aux assurés des Caisses étouffés par les primes, aux jeunes sans emploi, aux Suisses oubliés par la libre-circulation. Mais ce modèle, Madame la Conseillère fédérale, a lamentablement échoué, partout en Europe ! Comment pouvez-vous pousser le décalage jusqu'à en faire encore l'éloge ?

    En ce trentième anniversaire de la chute du Mur, allez expliquer à un chômeur saxon, ou prussien, ou de Thuringe, dont le pays a été brutalement dévasté par un capitalisme envahissant surgi de l'Ouest, qu'il n'y a "pas d'alternative au libéralisme".

    Il faut choisir son modèle de société : le libéralisme semble être le vôtre, fort bien. Il n'est assurément pas le mien.

     

    Pascal Décaillet