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Sur le vif - Page 74

  • Financement 13ème rente : tondre les classes moyennes !

     
    Sur le vif - Jeudi 23.05.24 - 09.50h
     
     
    Mme Baume-Schneider, c'est grâce à des centaines de milliers de voix de droite, dont la mienne, que la 13ème rente est passée, le 3 mars. Originellement de gauche, le projet, puissant et bien amené, a eu la vertu rare, extraordinaire, de rassembler autour de lui une majorité du peuple et des cantons. Dès le jour même, je reconnaissais en ce 3 mars 2024 l'une des plus belles journées, depuis 1947, de notre Histoire sociale, en Suisse. Elle restera dans les livres.
     
    Mais cette droite qui a permis de gagner, je pense notamment à tant de vieux radicaux, petits entrepreneurs, attachés à l'Etat mais pas aux armées de fonctionnaires, attachés à la cohésion sociale, détestant le libéralisme ultra des golden boys, cette droite vous commencez déjà à l'oublier, à la mépriser, dans vos modèles de financement de la 13ème rente.
     
    Hier, que nous a proposé le Conseil fédéral ? Un bon vieux modèle du style socialiste pur, et même pire : d'un socialisme coupé du monde du travail, ne sachant plus le défendre dans sa complexité, un socialisme ne songeant qu'à puiser dans le portemonnaie des classes moyennes.
     
    A l'heure où nous multiplions les émissions (pensez à toutes les interventions, brillantes, imaginatives, d'un Me Xavier Oberson sur le plateau de GAC), sur les possibilités d'impôts nouveaux, autres que taxer toujours le travail, voilà qu'un Conseil fédéral, en mai 2024, grâce au ralliement de l'un ou l'autre de ses membres de droite, nous sort un bon vieux financement social de la première partie du vingtième siècle. Soit une augmentation des cotisations salariales (merci pour les indépendants, qui payent plein pot !), soit une nouvelle hausse de la TVA ! On vient de l'augmenter, en janvier, le saviez-vous ?
     
    Mme Baume-Schneider, la paresse intellectuelle de ce modèle de financement n'est digne ni de la grandeur du projet 13ème rente, ni de sa puissance de rassemblement, ni du ralliement de toute une partie de la droite, sans laquelle rien n'aurait pu se faire . En nous balançant un modèle de pure extorsion de fonds aux classes moyennes et aux petits entrepreneurs, vous ruinez les espoirs de consensus autour d'un financement solide et durable. Vous faites du socialisme militant, là où on attendait la vision d'une femme d'Etat.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ce qui m'intéresse ? Le sort de mes compatriotes !

     
    Sur le vif - Lundi 21.05.24 - 09.34h
     
     
    Ne venez pas vers moi avec des sujets de société, vous n'aurez aucune chance. La quasi-totalité de la presse en Suisse en est totalement obsédée, elle sera enchantée d'en discuter avec vous.
     
    Mais pas chez moi. Habité depuis un demi-siècle par l'Histoire de mon pays, ayant consacré toute ma carrière, de Berne à Genève en passant par Lausanne, à débattre de politique, d'économie, de cohésion sociale et de culture en Suisse, j'ai d'autres priorités que me jeter tête baissée dans le premier sujet à la mode. Y compris - c'est important - pour le dénoncer, malgré tout le mépris qu'il m'inspire. Ce dernier point me distingue de pas mal de proches, auxquels me relie une complicité intellectuelle et spirituelle, voire une amitié personnelle, mais ayant à mes yeux le tort originel d'entrer en matière sur ces sujets. Fût-ce pour les pulvériser.
     
    Pour moi, c'est simple, Soit un sujet est important, et j'en parle. Soit il ne l'est pas, et j'ai autre chose à faire que de l'évoquer.
     
    Dans le débat politique, je privilégie depuis tant d'année ce qui touche la vie quotidienne des Suisses, mes compatriotes. Et notamment le sort économique, social, fiscal, des classes moyennes. Alors, vous trouverez toujours chez moi des débats sur le remboursement des frais dentaires, le prix des médicaments, les primes d'assurance-maladie, l'avenir du système de santé, la dignité de nos retraites, la fiscalité des classes moyennes, le sort de notre agriculture, la survie de notre industrie.
     
    Le reste, vous le trouvez partout ailleurs. Donc, dans 99% de l'offre médiatique. Mais pas chez moi. J'ai d'autres priorités, vous les partagez ou non, chacun est libre. Mais nul ne m'en fera dévier d'un seul millimètre.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Aime et parle ta langue, tu seras Pentecôte

     
    Sur le vif - Dimanche 19.05.24 - 11.28h
     
     
    Tu veux parler toutes les langues ? Un seul chemin : commence par parler la tienne. Que ton verbe soit le feu, dans la propre langue qui est celle de ta naissance, de ta mère, de tes premières années. Ensuite, que tu deviennes un génial polyglotte ou le porteur d'une seule langue, peu importe. Si tu parles ta propre langue avec amour et précision, avec ce frisson de la syllabe juste, du rythme, du souffle, du silence, si ta phrase est musique, alors tu parleras toutes les langues. Et chaque jour pour toi sera Pentecôte.
     
    Bien parler - ou bien écrire - sa langue, ça n'est pas aligner les imparfaits du subjonctifs. Ni d'ailleurs, à l'inverse, se les interdire. Non. C'est sentir le mot juste, écouter la petite voix intérieure qui nous le murmure. Car la langue, c'est la voix. Car le langage, c'est la voix. Car la musique, c'est la voix. L'écriture seule, sèche, silencieuse, le texte écrit lèvres fermées, coupé de son origine vocale, c'est la tristesse des insensibles, des démonstratifs, des rationalistes qui ne voient en elle que l'instrument d'une pensée. Mais la langue, le langage, l'écriture, c'est autre chose que cela. C'est une musique. Et c'est un souffle de la vie.
     
    Ne te tracasse pas trop avec des soucis d'universalité planétaire. Si tu parles ta langue avec ferveur, la langue de ta mère, alors devant le non-dit, devant le néant des choses, toi la goutte d'eau tu parleras toutes les langues. Si au contraire tu en parles cinq ou six, ou dix, sans la moindre sensualité, sans musique, sans les justes silences, juste pour instrumentaliser ton érudition, alors tu n'en parleras aucune. Tu seras Babel, et non Pentecôte.
     
    Ne te tracasse par pour le monde. Il n'a nul besoin de zombies cosmopolites, ces déracinés de la musique. Il a juste besoin que chacun, là où il est, dans telle forêt d'Amazonie, telle steppe du grand Nord, telle vallée latérale du Valais, tel village de Toscane ou de Provence, telle colline de la Forêt de Thuringe, parle sa langue à lui. Nationale ou dialectale, normée ou patois, rugueuse ou chantante. Sa langue. Celle de sa mère. Celle du premier être qui, penché sur lui, lui a souri. Et a commencé à lui dire quelques mots. Celui qui porte amour à cette langue-là, maternelle, première et primale, originelle, ventrale, viscérale, celui-là sera Pentecôte.
     
     
    Pascal Décaillet