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Sur le vif - Page 78

  • LJS : décision sage et mesurée

     
    Sur le vif - Mercredi 28.06.23 - 15.00h
     
     
    Le mouvement Libertés et Justice sociale (LJS) ne présentera pas de liste aux élections fédérales. Il le fait savoir à l'instant.
     
    Décision intelligente, et assez rare pour être soulignée. Ce mouvement a fait un tabac un entrant au Grand Conseil, le 2 avril. Il a placé un Conseiller d'Etat. La tentation aurait été énorme de voir tout de suite trop loin, courir tous les lièvres à la fois, et finalement s'éparpiller. D'autres partis ont commis, ou s'apprêtent à commettre, cette erreur. En politique, il faut avoir la victoire intelligente, mesurée, retenue.
     
    Le Conseiller d'Etat soutenu par ce parti aura à gérer, dans les cinq ans, deux politiques publiques absolument essentielles : la Santé, mais aussi la Mobilité. Ce parti mise sur la politique cantonale, et le soutien à son magistrat dans ces domaines extraordinairement exposés. Il fait un choix. Gouverner, c'est choisir, dixit Pierre Mendès France, le seul homme d'Etat de la Quatrième République.
     
    A la Mobilité, par exemple, il n'y a que des coups à prendre. Plusieurs prédécesseur de l'actuel titulaire en ont su quelque chose. Quant à la Santé, l'excellente idée (à mes yeux ) de Caisse publique cantonale (que les autres partis s'apprêtent déjà à dépecer) méritera la mise en place d'immenses énergies politiques, pour devenir crédible, être prise au sérieux, emporter une éventuelle majorité.
     
    Demeurer dans la politique cantonale, pour laquelle on vient de recevoir un double mandat du peuple, parlementaire et exécutif. Savoir mesurer ses appétits. La décision de LJS est une preuve de maturité. Elle doit être saluée.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Migrations : un grand patronat suisse indécent, irresponsable !

     
    Sur le vif - Mardi 27.06.23 - 08.28h
     
     
     
    Ouvrir les portes, toutes grandes. C'est le message, totalement délirant et indécent, délivré hier par le grand patronat suisse. Sous prétexte que notre pays a besoin de "main d’œuvre" (depuis l'enfance et les débats sur l'initiative Schwarzenbach, 1970, je déteste cette expression), il faudrait ouvrir les vannes d'une immigration massive.
     
    Folie. Irresponsabilité. Absence totale de sens politique, de considération pour l'intérêt commun, pour la colère rentrée des Suisses les plus précaires, ceux qui justement n'ont pas de boulot, et qui voient les frontières s'ouvrir pour accueillir de la "main d’œuvre". Eux, les plus démunis, la frontière les protège. L'abolition de la frontière précipite leur perte. Et le grand patronat qui ose venir exiger des centaines de milliers d'immigrants en plus !
     
    Le grand patronat bafoue la Constitution. Il gifle et méprise le peuple et les Cantons qui, le 9 février 2014, y ont inscrit, noir sur blanc, le principe d'une régulation draconienne des flux migratoires. Principe bafoué par le Parlement, qui a tout entrepris pour ne pas l'appliquer. L'un des grands scandales de ces dernières années. La trahison des élites. La trahison des clercs. La trahison de la démocratie représentative face au peuple souverain.
     
    Les flux migratoires, déjà surabondants, sont l'une des préoccupations majeures du peuple suisse. Du peuple, mais pas des journalistes : l'écrasante majorité des médias suisses, obsédés par les sirènes du climat, rejettent le thème migratoire sous le tapis. Mais de partout, le thème remonte. Allez discuter avec les Suisses les moins nantis. Les chômeurs. Les oubliés. Vous n'y entendrez jamais parler de climat. Mais de migrations, oui.
     
    Pénurie de "main d’œuvre". D'abord, on utilise les bons mots. Celui qui accomplit un travail, à commencer par le plus modeste, est un être humain. Et un être humain en vaut un autre. On ne le définit pas par sa "main", considérée comme outil de travail. Ca, c'est pour l'usage des mots. Et c'est un fils d'entrepreneur, lui-même entrepreneur, qui vous le dit.
     
    Pénurie de "main d’œuvre". On commence par engager les Suisses. Les chômeurs, on les met au boulot. Les assistés qui ont la santé pour bosser, on les met au boulot. On éradique enfin cette hautaine notion de "travail convenable" : "Désolé, j'ai tel diplôme, je suis qualifié pour telles fonctions seulement, je refuse un boulot dégradant par rapport à ma formation" : ces gens-là, cette morgue, cette arrogance, c'est DEHORS, vous m'entendez, DEHORS !
     
    Le grand patronat suisse vient d'afficher une irresponsabilité hors du commun. Une absence totale de vision sociale, humaine, pour notre communauté nationale. Mais cette folie présente au moins un avantage : d'un côté le grand patronat, de l'autre l'UDC, le thème migratoire est réveillé. La hache de guerre, déterrée. On parlera migrations cet automne, à mort, pour la campagne des fédérales. Et on verra bien, le 22 octobre au soir, qui aura le dernier mot.
     
     
    Pascal Décaillet

  • LAMAL : 30 ans d'échec !

     
    Sur le vif - Samedi 24.06.23 - 17.14h
     
     
    * Ruth Dreifuss : échec.
    * Pascal Couchepin : échec.
    * Didier Burkhalter : échec
    * Alain Berset : échec.
     
    Et la droite qui aurait le culot de "lorgner sur le DFI" !
     
    Lorgner, pour en faire quoi ? Défendre aussi piteusement l'Etat, l'intérêt supérieur, la survie des classes moyennes, face aux fauves des Caisses ?
     
    Je suis républicain, avant toute chose. Homme de droite, c'est certain, mais pas la droite des grands intérêts financiers. Ni celle des spéculateurs. Je défends mes compatriotes, et parmi eux les plus faibles, ou les classes moyennes. Je défends l'intérêt supérieur.
     
    Homme de droite, j'ai voté pour la Caisse unique. J'ai perdu. J'ai voté pour la Caisse publique. J'ai perdu. C'est en ordre, je suis un démocrate. Mais je suis persuadé d'une chose : sans une solution d'Etat, au sens le plus large, le plus colbertiste et le plus ambitieux de ce mot, sans l'inspiration des radicaux de 1848, nulle solution à l'enfer des primes ne pourra se dessiner en Suisse.
     
    Charles de Gaulle a été animé d'une puissante vision d'Etat, lorsqu'il a créé la Sécurité sociale, en 45, sur les décombres de la guerre, avec le communiste Thorez comme ministre d'Etat, et l'esprit du Comité de Libération Nationale, pour construire l'intérêt commun.
     
    La Suisse de 1947, lorsqu'elle a créé l'AVS, a été habitée par un souffle d'Etat. Et elle a fait une très grande chose.
     
    Alors, "la droite lorgne" : pour faire quoi ? Perpétuer le monumental échec de l'ordre libéral en matière de Santé publique, en Suisse ? La consanguinité ? Le copinage ? Le cliquetis mondain des golden boys ?
     
    Oh certes, la gauche n'a pas fait mieux. Mais elle n'a pas, elle, l'infâme culot de "lorgner sur le DFI".
     
     
    Pascal Décaillet