Sur le vif - Mardi 06.02.24 - 10.46h
L'immense erreur de Mme Hiltpold est de se laisser acculer à une guerre de tranchées, de type strictement défensif, où elle apparaît cette semaine comme la victime expiatoire de toutes les colères. En l'espèce, celle des profs du CO. Alors, elle s'enterre. En attendant que ça se calme.
Le défaut stratégique de sa gouvernance est à chercher en amont de l'actuelle crise. Cette personne de valeur, attachée à l'Etat dans la grande tradition radicale, soucieuse du bien public, s'est trop longtemps murée dans le silence, les premiers mois de son mandat.
Au début, l'austérité de cette discrétion avait de quoi séduire. Ca nous changeait de l'hyper-communication maladive de certains ministres. Mais là, ça a trop duré. Et donné l'impression d'une inertie, au plus haut niveau. A tort ou à raison, l'image a été celle-là.
Dans la crise, la magistrate doit donner des signes d'existence et d'éveil. Elle en a l'intelligence, elle doit passer à l'action. Une majorité du peuple genevois sera derrière elle. Des oppositions corporatistes, elle en aura toujours, tout son mandat. Je doute qu'elles soient très populaires, surtout par les temps qui courent.
A Genève, la masse silencieuse est prête à soutenir sa magistrate. Pour peu que cette dernière sorte de son fortin, se montre, avance des idées claires, enthousiasmantes, porteuses d'espoir. C'est justement cela, gouverner.
Pascal Décaillet