Sur le vif - Lundi 25.09.23 -16.22h
A moins de quatre semaines des élections, les attaques se multiplient contre l'UDC. Pour ce parti, c'est une excellente nouvelle : la perspective d'une victoire sans appel de sa part fait peur.
Alors, chez l'adversaire, perle l'angoisse de perdre. C'est le moment classique, face au spectre de la déroute, où le combattant mal préparé préfère hurler que livrer combat sur le terrain. En politique, le champ de bataille, c'est celui des idées. Mais déjà le sol se dérobe, l'argument ne sort plus, on compense par l'attaque sous la ceinture, le hurlement.
Ca n'est pas le péan, le chant de guerre des Grecs, celui de Salamine, qui était arme de guerre, au même titre que le geste de l'archer. Non, c'est le surgissement désorienté de la parole, la syllabe qui s'enfuit sous la transpiration, on ne pense plus, on ne parle plus, on vocifère.
Apeurées dans les premières fanges du marais, ces âmes errantes commettent la plus élémentaire des erreurs. A la guerre, il ne faut jamais parler de l'ennemi. L'évoquer, c'est lui donner vie. Le diaboliser, c'est lui offrir l'un des plus beaux rôles de notre Histoire littéraire : celui de Méphisto, au début de la tragédie de Goethe, dans son premier dialogue avec le Docteur Faust. "Qui es-tu donc", lui demande le héros ? Et lui, le diable, qui lui répond simplement : "Ich bin der Geist, der stets verneint".
"Je suis l'esprit qui toujours dit non".
Pascal Décaillet