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Sur le vif - Page 64

  • Colères paysannes : problème no 1 !

     
    Sur le vif - Samedi 20.01.24 - 20.08h
     
     
    J´ai évoqué les colères paysannes à trois reprises dans mes émissions, cette semaine. Jeudi, c’était une édition spéciale de GAC, avec Jacques Blondin et Lionel Dugerdil. Lundi et mercredi, c’était dans mes émissions spéciales sur la dégringolade de l’économie allemande. Avec Matthias Erhardt, Sébastien Desfayes et Vincent Subilia.
     
    Je considère la montée de fureur des agriculteurs comme le problème no 1 de ce début 2024. En Allemagne, c’est criant. Mais aussi, en France. Et la Suisse est loin d’être épargnée !
     
    Je continuerai, la semaine prochaine, à traiter cette question. Il ne faut pas venir me parler du « sociétal » quand nos retraités n’en peuvent plus d’attendre la fin du mois, et quand nos paysans se meurent.
     
    Nous devons traiter les vrais problèmes. Les structures lourdes. Les souffrances qui touchent les couches les plus profondes de la population. La douleur immense de nos paysans, en Europe, ne peut nous laisser indifférents.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Interdire l'AfD : la brillante idée du Temps !

     
    Sur le vif - Mercredi 17.01.24 - 15.48h
     
     
    Comment l'éditorialiste du Temps ose-t-il, même avec la perversité prudente d'un point d'interrogation, envisager une interdiction de l'AfD en Allemagne ?
     
    Un parti monte en flèche ? Il n'est pas conforme à l'échiquier politique de l'après-guerre, dominé par la rivalité CDU/CSU - SPD ? Il veut une régulation draconienne de l'immigration, attaquant de front le dogme Merkel de 2015 ? Il triomphe dans les Länder de l'ex-DDR, notamment dans la Saxe historique et en Thuringe, où cette immigration massive a fait le plus de dégâts pour les travailleurs précaires et les chômeurs allemands ? Il parle le langage du peuple, sans fioritures ni salamalecs ?
     
    Alors, on fait quoi ? On l'interdit !
     
    L'éditorialiste du Temps, constamment dans l'erreur depuis 2015 dans ses analyses sur l'Allemagne, imagine-t-il ce que signifierait une interdiction de l'AfD ? Pense-t-il que les militants de ce parti en resteraient là, cesseraient toute activité politique et sociale ? Sait-il ce que fut l'état de la rue, en Allemagne, entre 1919 et 1923, lorsque le pays, en pleine Révolution (lire Döblin), était livré aux combats entre Spartakistes et Corps-francs ?
     
    Et puis, quoi ? Un parti a du succès, il fait de l'ombre aux autres, on l'interdit ! Brillante conception de la démocratie !
     
    Je vous invite tous, l'été prochain, à prendre vos vacances, comme je le fais depuis tant d'années, dans les Allemagnes, notamment dans l'ex-DDR, régions passionnantes, socialement difficiles, culturellement extraordinaires. Vous y découvrirez le vrai visage d'un pays certes précaire, mais en époustouflante recherche de son destin. Car l'Allemagne est en mouvement. Aujourd'hui en situation difficile (elle a connu pire !), mais en position dynamique pour se réinventer. Tous les pays qui nous entourent ne peuvent pas en dire autant.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La victoire de la vie

     
    Sur le vif - Mardi 16.01.24 - 15.02h
     
     
    Il y a, jour pour jour, 19 ans, le dimanche 16 janvier 2005, je travaillais, en ce début d'après-midi, sur l'émission Forum, que j'avais lancée cinq ans plus tôt, et dont j'étais le producteur responsable.
     
    Tout allait bien. Une émission en studio, alors que la norme, pour moi, était plutôt d'être dehors, en direct sur le terrain, là où les choses se passent. Un technicien, une valise satellite, un micro et un casque sans fil, et le tour était joué. Micro dans la main droite, montre radiocontrôlée dans la gauche, parce que même à Jérusalem, Berlin, Francfort sur l'Oder ou Madrid, au milieu de la foule, il faut rendre l'antenne à Lausanne à la seconde près.
     
    Tout allait bien, ce dimanche-là, à l'exception d'une certaine fatigue. Je la sentais depuis un ou deux mois, de plus en plus tenace, je me disais que c'était à cause du boulot : ma conception de la radio, animale et viscérale, exige une certaine énergie. Je l'avais sentie à Ramallah, cette fatigue, deux mois plus tôt, aux funérailles d'Arafat, au milieu d'une foule immense. Je l'avais sentie, quelques jours plus tard, sur la place centrale de Kiev, en direct d'une foule encore plus dingue, pour la première Révolution orange.
     
    Cette fatigue, ça n'était pas le boulot, je l'ai su trois jours plus tard, le mercredi 19 janvier. C'était autre chose. Mais là, le dimanche, je ne pouvais pas encore le savoir. J'ai dit au rédacteur en chef de jour : "Il est possible que je ne parvienne pas à présenter l'émission". Ca lui a foutu une monstre trouille, parce qu'avec moi, ça n'était pas tout à fait le genre de la maison. J'ai mobilisé mon énergie, j'ai quand même fait Forum, en direct de 18h à 19h, tout s'est très bien passé. A l'antenne, tout se passe toujours très bien. Dans la vie, c'est parfois un peu différent.
     
    J'ai réécouté mon émission, j'ai pris ma voiture vers 20h, je suis rentré chez moi, à Genève, j'ai mangé avec mon épouse vers 21h. La fatigue se faisait de plus en plus lourde.
     
    La suite ? Une année de traitements lourds, par la chimie et les rayons.
     
    Après trois mois d'absence totale du boulot, j'ai repris, tout en poursuivant le traitement. J'ai repris, avec le même enthousiasme qu'au premier jour.
     
    Plus j'y pense, plus je me dis qu'il ne s'est rien passé. S'il put y avoir, peut-être, l'une ou l'autre douleur à ce traitement, j'ai tout oublié. On me dit que c'est du pur déni. C'est sans doute vrai.
     
    Dans ce combat, dix-neuf ans après, je ne considère aujourd'hui que l'essentiel : la victoire de la vie.
     
    Je dédie ces quelques lignes à tous ceux qui, peut-être, ne sont pas, ou n'ont pas toujours été, au sommet de leur forme.
     
     
    Pascal Décaillet