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Sur le vif - Page 486

  • Macron, l'Iran, les miroirs

     

    Sur le vif - Samedi 07.09.19 - 15.54h

     

    Le raidissement iranien sur le nucléaire, parfaitement compréhensible de la part d'un pays dont la première puissance atomique du monde veut la destruction, pulvérise hélas les quelques soubresauts d'espoir que nous avions placés ici, lors du G7 de Biarritz, en Emmanuel Macron.

    En recevant, lors de ce sommet, le ministre iranien des Affaires étrangères, le Président français avait éveillé, chez les quelques gaullistes encore sensibles à une grande politique étrangère de la France, notamment envers le monde arabo-persique, comme une lueur d'optimisme. Face à Trump, voilà la France qui, potentiellement, s'affirmait comme un médiateur possible.

    Hélas, ce ne furent, de la part du beau parleur Macron, que promesses verbales, sécrétion d'images, pirouettes et illusions. Éduqué dans le monde de la spéculation (étymologie : speculum, le miroir), l'actuel locataire de l'Elysée n'a pas son semblable pour les jeux de reflets. Il aime briller, paraître, étinceler dans la Galerie des Glaces. Mais derrière le lustre des mots, le réel ne suit pas. Jusqu'à quand l'élégant vendeur dupera-t-il son monde ?

    Quant à l'Iran, avant de s'étrangler d'indignation face à la poursuite des recherches nucléaires de ce pays, il conviendra de se souvenir que, jusqu'à nouvel ordre, une seule puissance, en ce monde, depuis août 1945, a fait usage de l'arme atomique. Elle s'appelle les États-Unis d'Amérique. Et ne s'appelle ni l'Iran, ni la Corée du Nord.

    On voudra donc bien régler un peu ses grandes condamnations morales sur le réel, non sur les mots, non sur le paraître, non sur l'obédience verbale et intellectuelle à la propagande de l'Oncle Sam.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les tonalités de la décence

     

    Sur le vif - Samedi 07.09.19 - 08.21h

     

    J'ai toujours été pour un Etat fort. Mais cela ne signifie en aucune manière un Etat tentaculaire. Ni dépensier. Ni distributeur de subventions à n'en plus finir.

    Ni un Etat qui s'invente des tâches pour justifier sa taille, et occuper son petit monde, garanti à vie (on se demande bien en quel honneur) dans son emploi, aidé inconsidérément (par rapport au privé) pour sa prévoyance professionnelle, et en plus protégé par des syndicats puissants.

    L'Etat doit être fort, là où on l'attend : la sécurité, interne et extérieure, la défense de l'indépendance et de la souveraineté, la santé publique, l'éducation, l'organisation de la solidarité, le maintien de la cohésion nationale. L'Etat doit avoir le souci des plus faibles.

    Il doit être fort, sans être pléthorique ni dépensier. Il doit veiller à chaque centime dont il a la garde, pour la simple raison que cet argent n'est pas le sien, mais celui des contribuables.

    Les fonctionnaires doivent accomplir leur mission dans la simplicité et le dévouement à l'intérêt général. Ils sont les serviteurs de la République, c'est un honneur, ils doivent en être conscients. Ils doivent savoir que, pour le financement de leurs retraites, ils sont privilégiés. La défense de leurs intérêts sectoriels doit demeurer dans les tonalités de la décence.

    Le serviteur de l'Etat ne doit avoir d'autre objectif que le service de l'intérêt général. Nulle obédience externe, ou cryptée, ne doit s'imposer sur ce but, ni déteindre, par un système de liens souterrains, sur les moyens d'y parvenir.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Définir la classe moyenne ? Volontiers !

     

    Sur le vif - Mercredi 04.09.19 - 12.01

     

    Définir la classe moyenne : rien de plus simple ! Ceux qui bossent dur, ont consacré toute leur vie à leur boulot, sont certes rémunérés correctement, mais n'en peuvent tout simplement plus de la pression fiscale, celle des primes maladie, celle des loyers, des taxes en tous genres. Et leurs retraites, ils les voient fondre !

    Ils ne bénéficient ni des subventions de ceux qui gagnent peu, ni du privilège d'être un nabab. Ils sont juste entre les deux. Ils bossent comme des fous, entretiennent leurs familles, font vivre la collectivité par leurs impôts versés, créent de la richesse et de la prospérité autour d'eux. Mais eux, hélas, n'arrivent pas à mettre un sou de côté. On leur prend tout.

    Voilà, plutôt que de donner une fourchette chiffrée ou un palier fiscal en fonction du revenu imposable, ce qui sera toujours contesté : la classe moyenne, c'est un état d'esprit. Un état social. Des gens plutôt heureux, souvent, et c'est tant mieux. Des gens fiers de bosser, parce que le travail est un incomparable facteur de dignité, et que notre premier souci doit être d'en donner à tous, et de ne laisser personne sur le bord du chemin.

    Mais des gens qui, sans nullement contester le principe de l'impôt, encore moins celui des assurances sociales, ni celui de la solidarité dans l'assurance maladie, en ont tout simplement GROS SUR LA PATATE. Parce que, entre leur chiffre d'affaires (s'ils sont indépendants) ou leur salaire brut (s'ils sont employés), et leur POUVOIR D'ACHAT RÉEL, le différentiel est disproportionné. Indécent, même. Il y a un moment où ça suffit de nous tondre, et de nous piquer notre pognon.

    Ma définition de la classe moyenne fera sourire les fiscalistes, les fiduciaires, les grands penseurs libéraux, sous prétexte qu'elle se refuse volontairement à donner des chiffres et des paliers ? Eh bien, j'assume ! Oui, j'assume une conception subjective, révoltée, en phase avec une colère que je sens profondément monter. A Genève, comme ailleurs.

    Quant aux pisse-froid, qu'ils aillent faire un tour chez l'urologue !

     

    Pascal Décaillet