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Macron, l'Iran, les miroirs

 

Sur le vif - Samedi 07.09.19 - 15.54h

 

Le raidissement iranien sur le nucléaire, parfaitement compréhensible de la part d'un pays dont la première puissance atomique du monde veut la destruction, pulvérise hélas les quelques soubresauts d'espoir que nous avions placés ici, lors du G7 de Biarritz, en Emmanuel Macron.

En recevant, lors de ce sommet, le ministre iranien des Affaires étrangères, le Président français avait éveillé, chez les quelques gaullistes encore sensibles à une grande politique étrangère de la France, notamment envers le monde arabo-persique, comme une lueur d'optimisme. Face à Trump, voilà la France qui, potentiellement, s'affirmait comme un médiateur possible.

Hélas, ce ne furent, de la part du beau parleur Macron, que promesses verbales, sécrétion d'images, pirouettes et illusions. Éduqué dans le monde de la spéculation (étymologie : speculum, le miroir), l'actuel locataire de l'Elysée n'a pas son semblable pour les jeux de reflets. Il aime briller, paraître, étinceler dans la Galerie des Glaces. Mais derrière le lustre des mots, le réel ne suit pas. Jusqu'à quand l'élégant vendeur dupera-t-il son monde ?

Quant à l'Iran, avant de s'étrangler d'indignation face à la poursuite des recherches nucléaires de ce pays, il conviendra de se souvenir que, jusqu'à nouvel ordre, une seule puissance, en ce monde, depuis août 1945, a fait usage de l'arme atomique. Elle s'appelle les États-Unis d'Amérique. Et ne s'appelle ni l'Iran, ni la Corée du Nord.

On voudra donc bien régler un peu ses grandes condamnations morales sur le réel, non sur les mots, non sur le paraître, non sur l'obédience verbale et intellectuelle à la propagande de l'Oncle Sam.

 

Pascal Décaillet

 

 

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