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Sur le vif - Page 484

  • Consensus : non, merci !

     

    Sur le vif - Vendredi 13.09.19 - 06.46h

     

    Je n'ai jamais cru, une seule seconde, à la vertu des consensus horizontaux, pourtant si encensés dans notre liturgie politique suisse, tellement prompte à vouloir éteindre la moindre étincelle d'antagonisme dialectique.

    Ainsi, le compromis trouvé à Genève, notamment grâce à l'appui d'une partie des socialistes, sur la réforme de l'imposition des entreprises, et voté par le peuple. C'est du pipeau. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas les moyens de le financer, pas plus que notre générosité envers les retraites des fonctionnaires, sans augmenter les impôts, ou creuser la dette. Ces questions seront explosives, et de nature à provoquer une révolte de la classe moyenne.

    Deuxième exemple : le prétendu compromis sur la mobilité. Aujourd'hui, il vole en éclats. Les ennemis de la voiture, les ayatollahs de la "mobilité douce", tellement en vogue en cette période d'hystérie climatique, ont gagné sur toute la ligne. Les partisans du transport privé ont tout perdu. Ils se sont faits avoir, comme des bleus. La duplicité de l'actuel ministre des transports, sa ductilité à se rallier au vent majoritaire, n'ont rien arrangé.

    Dans ces deux cas, on nous faisait l'éloge des "solutions" (je déteste ce mot à la mode) centristes, ou de consensus, style gentil PDC. Dans les deux cas, la ligne molle nous conduit à des échecs.

    La politique a besoin de courage et de clarté. Elle ne doit pas fuir la dureté des combats. Ni craindre les défaites. Dans la vie, on ne se lève pas le matin pour la trouble jouissance d'aller chercher le consensus. Mais pour se battre.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'âme combattante

     

    Sur le vif - Jeudi 12.09.19 - 14.48h

     

    Celui qui n'est pas entrepreneur jusqu'au bout des ongles, dans la tête et le coeur, dans l'aspiration à l'indépendance et à la liberté, dans la gestion de son temps et de ses priorités, dans la férocité d'une âme combattante, dans la remise en question constante de ses moyens d'action, celui-là doit renoncer à lancer son entreprise. Il ne tiendra tout simplement pas.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La lâcheté d'une procuration

     

    Sur le vif - Jeudi 12.09.19 - 06.43h

     

    Le principe de la démocratie représentative est celui de la confiance. Si cette dernière fait défaut, il faut passer à un autre système. Les bons vieux Parlements, hérités du temps des diligences, ne sont pas éternels.

    Une démocratie vivante, fraternelle, totale, peut parfaitement se passer d'eux. En étendant les pouvoirs d'arbitrage du suffrage universel. En misant sur l'intelligence de chacun. En privilégiant les thèmes sur les personnes. En initiant les jeunes, dès l'école, aux affaires de la Cité.

    Je déteste, en toutes choses, la notion "d'élus". Comme si l'élection, sous prétexte de majorité numérique, conférait la moindre onction de sagesse ou de savoir-faire politique.

    Le meilleur moyen de ne pas être déçu par les élus, c'est d'inventer un système ne passant plus par l'élection. Mais par la participation massive du corps des citoyens aux grandes décisions orientant le destin des nations.

    Mon système n'est pas pour demain, certes. Je ne plaide en aucune manière pour une démocratie d'opinion, où la doxa se gorgerait de sondages, à la manière d'un antique Moloch.

    Non, c'est bel et bien le démos dont j'envisage une reconfiguration totale. Elle ne pourra passer que par une extension et un approfondissement du savoir, de la connaissance et de la culture universels. Vaste chantier, qui commence dès les petites classes de l'école.

    Mais une chose est sûre : le système représentatif, générateur de l'entre-soi d'une classe politique, est à bout de souffle. Il confisque au plus grand nombre les décisions (sauf en Suisse, où nous avons la chance infinie de la démocratie directe). Il crée une élite qui n'a tout simplement pas lieu d'être. Il déresponsabilise le citoyen, qui nous sortira des énormités du style "Il y a des gens pour réfléchir à ces choses-là, nous les avons élus dans ce but, faisons-leur confiance".

    Pour ma part, non, non et non ! La confiance n'est pas ma qualité première. Je n'ai nul besoin qu'on réfléchisse à ma place. Et je ne ressens nullement la nécessité d'être "représenté" par qui que ce soit.

    La citoyenneté est un don de soi à la chose publique. Elle ne saurait se réduire à la lâcheté d'une procuration.

     

    Pascal Décaillet