Sur le vif - Vendredi 13.09.19 - 06.46h
Je n'ai jamais cru, une seule seconde, à la vertu des consensus horizontaux, pourtant si encensés dans notre liturgie politique suisse, tellement prompte à vouloir éteindre la moindre étincelle d'antagonisme dialectique.
Ainsi, le compromis trouvé à Genève, notamment grâce à l'appui d'une partie des socialistes, sur la réforme de l'imposition des entreprises, et voté par le peuple. C'est du pipeau. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas les moyens de le financer, pas plus que notre générosité envers les retraites des fonctionnaires, sans augmenter les impôts, ou creuser la dette. Ces questions seront explosives, et de nature à provoquer une révolte de la classe moyenne.
Deuxième exemple : le prétendu compromis sur la mobilité. Aujourd'hui, il vole en éclats. Les ennemis de la voiture, les ayatollahs de la "mobilité douce", tellement en vogue en cette période d'hystérie climatique, ont gagné sur toute la ligne. Les partisans du transport privé ont tout perdu. Ils se sont faits avoir, comme des bleus. La duplicité de l'actuel ministre des transports, sa ductilité à se rallier au vent majoritaire, n'ont rien arrangé.
Dans ces deux cas, on nous faisait l'éloge des "solutions" (je déteste ce mot à la mode) centristes, ou de consensus, style gentil PDC. Dans les deux cas, la ligne molle nous conduit à des échecs.
La politique a besoin de courage et de clarté. Elle ne doit pas fuir la dureté des combats. Ni craindre les défaites. Dans la vie, on ne se lève pas le matin pour la trouble jouissance d'aller chercher le consensus. Mais pour se battre.
Pascal Décaillet