Sur le vif - Jeudi 12.09.19 - 06.43h
Le principe de la démocratie représentative est celui de la confiance. Si cette dernière fait défaut, il faut passer à un autre système. Les bons vieux Parlements, hérités du temps des diligences, ne sont pas éternels.
Une démocratie vivante, fraternelle, totale, peut parfaitement se passer d'eux. En étendant les pouvoirs d'arbitrage du suffrage universel. En misant sur l'intelligence de chacun. En privilégiant les thèmes sur les personnes. En initiant les jeunes, dès l'école, aux affaires de la Cité.
Je déteste, en toutes choses, la notion "d'élus". Comme si l'élection, sous prétexte de majorité numérique, conférait la moindre onction de sagesse ou de savoir-faire politique.
Le meilleur moyen de ne pas être déçu par les élus, c'est d'inventer un système ne passant plus par l'élection. Mais par la participation massive du corps des citoyens aux grandes décisions orientant le destin des nations.
Mon système n'est pas pour demain, certes. Je ne plaide en aucune manière pour une démocratie d'opinion, où la doxa se gorgerait de sondages, à la manière d'un antique Moloch.
Non, c'est bel et bien le démos dont j'envisage une reconfiguration totale. Elle ne pourra passer que par une extension et un approfondissement du savoir, de la connaissance et de la culture universels. Vaste chantier, qui commence dès les petites classes de l'école.
Mais une chose est sûre : le système représentatif, générateur de l'entre-soi d'une classe politique, est à bout de souffle. Il confisque au plus grand nombre les décisions (sauf en Suisse, où nous avons la chance infinie de la démocratie directe). Il crée une élite qui n'a tout simplement pas lieu d'être. Il déresponsabilise le citoyen, qui nous sortira des énormités du style "Il y a des gens pour réfléchir à ces choses-là, nous les avons élus dans ce but, faisons-leur confiance".
Pour ma part, non, non et non ! La confiance n'est pas ma qualité première. Je n'ai nul besoin qu'on réfléchisse à ma place. Et je ne ressens nullement la nécessité d'être "représenté" par qui que ce soit.
La citoyenneté est un don de soi à la chose publique. Elle ne saurait se réduire à la lâcheté d'une procuration.
Pascal Décaillet