Sur le vif - Mercredi 04.09.19 - 12.01
Définir la classe moyenne : rien de plus simple ! Ceux qui bossent dur, ont consacré toute leur vie à leur boulot, sont certes rémunérés correctement, mais n'en peuvent tout simplement plus de la pression fiscale, celle des primes maladie, celle des loyers, des taxes en tous genres. Et leurs retraites, ils les voient fondre !
Ils ne bénéficient ni des subventions de ceux qui gagnent peu, ni du privilège d'être un nabab. Ils sont juste entre les deux. Ils bossent comme des fous, entretiennent leurs familles, font vivre la collectivité par leurs impôts versés, créent de la richesse et de la prospérité autour d'eux. Mais eux, hélas, n'arrivent pas à mettre un sou de côté. On leur prend tout.
Voilà, plutôt que de donner une fourchette chiffrée ou un palier fiscal en fonction du revenu imposable, ce qui sera toujours contesté : la classe moyenne, c'est un état d'esprit. Un état social. Des gens plutôt heureux, souvent, et c'est tant mieux. Des gens fiers de bosser, parce que le travail est un incomparable facteur de dignité, et que notre premier souci doit être d'en donner à tous, et de ne laisser personne sur le bord du chemin.
Mais des gens qui, sans nullement contester le principe de l'impôt, encore moins celui des assurances sociales, ni celui de la solidarité dans l'assurance maladie, en ont tout simplement GROS SUR LA PATATE. Parce que, entre leur chiffre d'affaires (s'ils sont indépendants) ou leur salaire brut (s'ils sont employés), et leur POUVOIR D'ACHAT RÉEL, le différentiel est disproportionné. Indécent, même. Il y a un moment où ça suffit de nous tondre, et de nous piquer notre pognon.
Ma définition de la classe moyenne fera sourire les fiscalistes, les fiduciaires, les grands penseurs libéraux, sous prétexte qu'elle se refuse volontairement à donner des chiffres et des paliers ? Eh bien, j'assume ! Oui, j'assume une conception subjective, révoltée, en phase avec une colère que je sens profondément monter. A Genève, comme ailleurs.
Quant aux pisse-froid, qu'ils aillent faire un tour chez l'urologue !
Pascal Décaillet