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Sur le vif - Page 259

  • Ave, César, ceux qui veulent déconstruire te saluent !

     
    Sur le vif - Dimanche 14.03.21 - 16.50h
     
     
    Je me souviens de cette soirée, si belle et si lointaine, où Romy Schneider, recevant un César, rendait un hommage aussi furtif que bouleversant à Luchino Visconti. L'ombre d'un souvenir, la profondeur d'une reconnaissance, par-delà la mort. Elle était sublime. N'a-t-elle jamais été autre chose ?
     
    Aujourd'hui, on se fout à poil. Et on balance des excréments.
     
    C'est sans doute ce qu'on appelle la déconstruction des stéréotypes.
     
     
    Pascal Décaillet

     

  • Le frottement cosmique d'une rencontre

     
    Sur le vif - Dimanche 14.03.21 - 14.38h
     
     
    Les groupes de fans sont hélas un peu niais. Les groupes anti, entendez ceux qui n'ont d'autre raison d'exister que de s'acharner contre un individu, sont carrément immondes. On y sent toute la lâcheté de la meute.
     
    Entre ces deux écueils, la puissance ciselée de l'individu. Un homme, seul. Une femme, seule. Une seule personne ! Elle parle en son nom, et en son nom seulement. Elle n'engage qu'elle-même. Elle assume. Elle signe, de son nom et de son prénom.
     
    Pas de masques. Pas d'anonymat. Pas de noms d'emprunt. Juste un humain, totalement seul face à sa plume, qui définit sa position, dans la géométrie du monde. Il a tous les droits. Il choisit et propose son point de vue. Mais en contrepartie de cette liberté, il a un devoir : celui d'assumer, celui de signer.
     
    Les groupes, réels ou virtuels, c'est le début de la fin. La vraie guerre, en ce monde, n'est pas tant entre la droite ou la gauche, qu'entre les solitaires et les grégaires. Chez les premiers, on trouvera courage et transgression. Chez les seconds, lâcheté, veulerie, comportements de meute.
     
    N'importe quel homme, n'importe quelle femme, qui signe en son nom seul, quelles que soient ses opinions, je le respecte. Celui, à l'inverse, qui s'abrite derrière un groupe, pour s'en aller surenchérir à la mise à mort d'un tiers, je l'écarte. Je ne veux rien avoir à faire avec lui. Il vit son monde, grégaire. Je vis le mien, solitaire. A la recherche d'autres solitaires. Parfois, rarement, entre ces âmes errantes, le frottement cosmique d'une rencontre.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Droite genevoise : d'abord l'âme !

     
    Sur le vif - Samedi 13.03.21 - 09.34h
     
     
    Sauver le PLR n'est pas un but en soi. Les noms des partis ne font pas le succès des peuples. Le maintien des structures, non plus. Leur liturgie interne, figée comme l'éternité, avec ses "Comités directeurs" et ses "Assemblées générales", encore moins.
     
    De cette liturgie pesante, la droite genevoise peut et doit se passer. Elle n'a pas besoin de cortèges sacrés, avec encens et chœur des vierges. Non. Elle a besoin de retrouver une âme.
     
    Ca passe par le peuple. Renouer avec lui. Orienter toutes ses énergies sur ses besoins les plus criants. L'économie, bien sûr. La dignité d'un travail (pas nécessairement un "emploi"). La qualité de la formation, à l'école et tout au long de la vie. Un avenir pour nos jeunes. Des retraites solides et décentes pour nos aînés. Des flux migratoires maîtrisés. L'absolue préférence aux nôtres. Moins d'impôts pour les classes moyennes. Un Etat qui réduit sa voilure.
     
    C'est avec ces thèmes-là que la droite doit renouer. Le délire des questions sociétales, elle peut le laisser à la gauche bobo, totalement déconnectée des préoccupations du plus grand nombre.
     
    La droite genevoise doit renouer avec le peuple. Avec la petite entreprise, qu'elle doit encourager de toutes ses forces. PME, artisans, indépendants, qu'on les laisse bosser ! Qu'ils renouent avec la simplicité, l'austérité même, du petit entrepreneur. Qu'ils commencent à mettre un peu d'argent de côté, avant de se lancer dans des "investissements". Qu'ils les financent avec leurs fonds propres, économisés en amont, plutôt que d'emprunter, se lier au système financier, devenir captifs de l'usure, et finalement rouler pour l'idéologie néolibérale !
     
    Le grand parti qui a fait la Suisse, c'est le parti radical. Le Freisinn. Libre-arbitre. Liberté de conscience. Responsabilité individuelle. Maitrise de son destin. Indépendance financière de chacun. Refus absolu, féroce, de toute dette. Passion pour le savoir, pour l'école, pour la transmission. Priorité des choses de l'esprit. Primauté du verbe sur l'image.
     
    La droite genevoise doit être populaire, et ne pas craindre qu'on la traite de populiste. Elle doit tomber la cravate, ouvrir le col de sa chemise, retrousser ses manches, laisser le paraître au vestiaire, se concentrer sur l'être. Qui suis-je ? Quelles sont mes vertus profondes ? Quels sont mes dons ? Comment puis-je être utile ? Ca se passe loin du tintamarre et du cliquetis des cocktails. En chacun de nous. Seul, face à son âme.
     
    Car la politique, aussi, est affaire d'âme. Les Assemblées générales, les Comités directeurs, avec leurs grands airs de gravité mal digérée, on peut laisser tout ça dans les oubliettes. Nous avons besoin de verbe. Nous avons besoin d'action. Et nous avons, avant tout, un immense besoin d'âme.
     
     
    Pascal Décaillet