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Sur le vif - Page 262

  • Second tour : le fétichisme des servants

     
    Sur le vif - Lundi 08.03.21 - 13.17h
     
     
    Les gesticulations, dans les états-majors des partis et les officines, n'ont strictement aucune importance dans le deuxième tour qui commence aujourd'hui à Genève, en vue du 28 mars.
     
    Ce que Pierre Maudet a pulvérisé, avec son résultat d'hier, c'est justement ce petit monde. Le microcosme. Les Comités directeurs. Les Assemblées générales. Les délégués au PV. Les scrutateurs. Bref, tout ce jeu de rôles qui donne à la machine l'impression d'exister. Voir ses pairs, une fois par semaine, ou par mois, siéger, détenir le carton de vote, et voilà le brave militant gonflé d'importance, à l'hélium.
     
    A la vérité, ce cirque n'est pas plus nécessaire à la démocratie que le ballet empourpré des cardinaux de Rome ne l'est à la Parole évangélique. S'y exerce la jouissance par l'ornement, c'est le fétichisme des servants.
     
    De quoi s'agit-il, pour le 28 mars ? Envoyer dans le cockpit de commandement de l'Etat une personne que l'on tient pour compétente dans la tenue de la barre. Il ne s'agit pas d'envoyer un saint. Il ne s'agit pas d'envoyer un gentil. Il ne s'agit pas de pureté morale. Il ne s'agit même pas d'envoyer quelqu'un qu'on aime ! J'invite chacun de nous à se défier de ses sentiments personnels : les affaires de l'Etat n'ont rien à voir avec la sympathie. Les plus grands, dans l'Histoire, je rumine ces exemples depuis l'enfance, ont pu se montrer les pires. Il faut les juger à l'aune de leur action d'Etat, c'est tout.
     
    A partir de là, faites vos jeux. Si vous vous fiez encore à un quelconque "mot d'ordre" de parti, alors pour moi vous êtes déjà perdu. Vous êtes de ceux qui ont besoin de guides. Vous avez tort. La puissance d'une citoyenne ou d'un citoyen, c'est avant tout son aptitude à la solitude, à l'indépendance, à la liberté individuelle de conscience. Les rebelles sauveront la République. Les grégaires, depuis longtemps, la conduisent à sa perte.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le sel du peuple

     
    Sur le vif - Dimanche 07.03.21 - 14.48h
     
     
     
    Dans notre démocratie suisse, le personnage principal, c'est le peuple. C'est lui qui décide. Le peuple, et non la rumeur. Le peuple, et non les réseaux sociaux. Le peuple, et non les coteries, de droite ou de gauche. Le peuple, et non les factions. Le peuple et non les partis. D'un côté, la tambouille des états-majors. De l'autre, le sel du peuple.
     
    Au premier tour de l'élection complémentaire genevoise, le peuple a donné son verdict. Intermédiaire bien sûr, puisque seul compte le 28 mars. Mais il a livré une tendance.
     
    La droite l'emporte sur la gauche, mais elle est divisée. La candidate de gauche, Fabienne Fischer, ne réunit même pas les voix de sa famille. Celui du PLR, Cyril Aellen, homme de grande valeur dont Genève aura encore longtemps besoin, obtient un résultat insuffisant pour se maintenir. Il quitte la course, tient parole, et ce respect des engagements, mendésiste quant au fond et quant à la forme, est la marque des hommes sur qui ont peut compter. Yves Nidegger, candidat de l'UDC, réalise un score canon, fruit d'une campagne inventive, libre d'esprit, provocante, rafraîchissante. Sa meilleure campagne, depuis que nous le suivons en politique.
     
    Mais l'homme du jour, c'est Pierre Maudet. Le sel du peuple, c'est lui. L'énorme surprise, c'est lui. La solitude de l'indépendant, face aux cuisines des partis, c'est lui. A l'interne de son ancien parti, il triomphe. Non contre Cyril Aellen, mais contre un appareil. Il appartient à ce petit monde d'en tirer les conséquences, c'est leur affaire, pas la nôtre.
     
    A ce stade, aucun pronostic n'est possible pour le 28 mars. Mais une chose est sûre : face à des candidats peu expérimentés dans un scrutin majoritaire, a fortiori une complémentaire, la puissance de feu, la connaissance du terrain, la passion du combat, ont aidé l'homme d'expérience.
     
    Déjà, on nous parle de puissantes cogitations dans les officines des partis. Vous pouvez oublier. Les grands perdants de ce premier tour, et c'est une excellente chose, ce sont ces états-majors qui se croient propriétaires de la République. Le candidat Maudet, dans cette première manche, les a pulvérisés. Ca n'est certes pas gagné pour la seconde, mais bonne chance à ceux qui s'imaginent encore avoir écarté pour jamais ce phénomène de notre vie politique genevoise. Ce dimanche, il n'a pas représenté les factions. Mais quelque chose d'autre, de plus irrationnel, plus instinctif, plus sauvage, plus rebelle. Cela s'appelle le sel du peuple.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • DIP : directeurs du Collège "maltraités" par le Département

     

    INFO DECAPROD - Samedi 06.03.21 - 17.53h

     

    Au Département genevois de l’Instruction publique, les directrices et directeurs du Collège de Genève ne se sentent absolument pas écoutés par les plus hautes autorités du DIP. Plusieurs échanges de lettres, datant du second semestre 2020, font état d’un très grave malaise entre ces directeurs d’établissements et la direction de l’enseignement postobligatoire, dont ils dépendent. Un message, adressé le 17 juillet 2020 à la magistrate en charge du Département, évoque implicitement, dans son titre même, une « maltraitance institutionnelle des directrices et directeurs ».

     

    « Il est insupportable, estiment les directeurs dans un message adressé le 17 juillet 2020 à la Conseillère d’Etat, que les directrices et directeurs soient à ce point maltraités ». Objet de leur colère : l’absence totale d’écoute, de la part de leur hiérarchie, quant à leurs planifications en cas de retour d’une situation de crise sanitaire. Dans ce message, ils font plusieurs fois usage des mots « maltraitance », « malmenés », et « maltraités ».

     

    Les directeurs regrettent amèrement que « le souci premier des autorités du Département soit celui de la gestion de l’image donnée, obnubilées par les risques d’images, au point de considérer comme des risques toute particularité ou organisation spécifique des écoles ». Les directeurs auraient souhaité une marge de manœuvre dans le plan d’action contre un retour de l’épidémie, ils se sont heurtés à un mur. D’où leur colère. Et la récurrence de l’usage du mot « maltraitance » à leur égard.

     

    Dans un autre message, daté du 4 novembre 2020, les directrices et directeurs du Collège de Genève adressent à la Secrétaire générale du DIP cette phrase sans ambiguïté : « Aujourd’hui, les rapports de confiance avec notre hiérarchie sont malmenés au point que l’exercice de notre fonction en est affecté ».

     

    A noter que la tension entre directeurs du Collège et direction du postobligatoire n’est pas nouvelle. L’AGENCE DECAPROD en avait déjà fait état, dans une dépêche, datée du 25 avril 2013.

     

    Pascal Décaillet