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Sur le vif - Page 262

  • Trottoirs de la négligence et loi du silence

     
    Sur le vif - Jeudi 03.06.21 - 09.27h
     
     
    Service des votations : tout mettre sur la Poste, et rien sur le Canton, c'est le discours en vogue dans la classe politique genevoise, principalement dans les deux partis de l'Entente. Ce discours, je ne n'accepte pas.
     
    Bien sûr que le facteur a commis une bourde monumentale. Mais désolé, c'est le Conseil d'Etat genevois qui est responsable du parfait acheminement, en totale sécurité, de l'acte suprême des citoyennes et citoyens du Canton, leur vote souverain.
     
    Le Conseil d'Etat, dont dépend la Chancellerie, donc le Service des votations. Si ce dernier choisit l'acheminement des bulletins par la Poste, il doit en assumer toutes les conséquences. S'il est incapable, un week-end de Pentecôte, d'envoyer quelqu'un s'assurer, par acquis de conscience, que tout est en ordre (cela prend quelques minutes), s'il ne transmet pas à la Poste un code d'entrée, alors il y a un problème.
     
    Dans notre démocratie suisse, le patron, c'est le peuple. Et là, le peuple genevois, on a laissé gésir 7'000 de ses bulletins sur un trottoir, pendant 72 heures. Il y a une responsabilité de la Poste. Et il y a une responsabilité du Service des votations : impéritie, fonctionnement archaïque, manque d'anticipation, négligence. Nous sommes en plein processus de vote, liturgie républicaine sacrée, pour le 13 juin, elle inclut le long week-end de Pentecôte, eh bien on est au taquet, on envoie quelqu'un "guigner" si tout est OK : il n'est pas supportable que ces bulletins aient croupi 72 heures, sur le trottoir.
     
    Seulement voilà, dans la classe politique genevoise, notamment du côté de l'Entente, on s'y entend à merveille pour protéger les siens. Deux émanations de l'Etat sont concernées, aux mains de ces deux partis. Alors, on met tout sur la Poste, et on s'empresse de nous dire que le Canton n'a rien à se reprocher. Eh bien ce discours, je le conteste. Il suinte la barbichette. Il y a, autour du Service des votations et des opérations électorales à Genève, depuis longtemps, des réseaux de protection, et une loi du silence.
     
    Cela, il faut le dire. Et rien, ni personne, ne m'empêchera de le dire.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le Conseil d'Etat en génuflexion devant la Vérité climatique

     
    Sur le vif - Mercredi 02.06.21 - 14.35h
     
     
    Comment le Conseil d'Etat genevois, in corpore, peut-il commettre une pareille bourde ? Pour nous présenter, cet après-midi, son "Plan climat cantonal renforcé", avec "Objectif neutralité carbone", il choisit le siège de l'OMM, l'Organisation météorologique mondiale.
     
    Première erreur. L'autorité exécutive suprême du Canton de Genève n'a pas, quelles que soient les qualités de cet office, à nous faire part de ses projets politiques ailleurs que dans un lieu officiel de la République. Encore moins dans le siège d'une organisation internationale ! L'impression de subordination est dévastatrice.
     
    Mais cela n'est rien, en comparaison de la deuxième erreur. La première personne à parler n'est autre que la Secrétaire générale adjointe de l'OMM. Assurément une personne de qualité, cela n'est pas en cause. Mais cette dame ne se contente en aucune manière du discours de la maîtresse des lieux, délivrant un message d'accueil à ses hôtes. Elle nous parle du contenu, le climat, s'ingère dans les propositions que va nous faire le gouvernement genevois, par avance les adoube, les légitime. Après quoi, elle "donne la parole" au Président du Conseil d'Etat, M. Dal Busco.
     
    Désolé, mais cela ne va pas. Avant même de vous délivrer ici un avis critique sur ce fameux "Plan climat cantonal" (cela viendra), avant même de décrypter et dénoncer la totale mainmise de la liturgie verbale des Verts sur le langage gouvernemental genevois, je veux dire ici, très clairement, ma désapprobation citoyenne totale de cette mise en scène de subordination de notre gouvernement cantonal à une institution mondiale, et par essence mondialiste.
     
    Cela ne va pas. Personne, à Genève, n'a à "donner la parole" au Président du Conseil d'Etat genevois, si ce n'est le Chef du Protocole, par courtoisie, pour une conférence de presse gouvernementale. Mais tout cela, le Conseil d'Etat n'en a cure. Parce que l'OMM, où agit la Congrégation mondiale pour la Doctrine de la Foi climatique, c'est le Bien. Donc, aucun problème à donner l'impression de s'y subordonner.
     
    Il me semblait, depuis 1907, que ce Canton avait renoncé à toute allégeance à une doctrine supérieure, même inspirée des meilleures intentions. Je m'étais trompé : la laïcité, c'est pour les religions. Pas pour les théologiens de la Vérité climatique.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Service des votations : l'affaire est gravissime

     
    Sur le vif - Mardi 01.06.21 - 11.12h
     
     
    22 caisses, contenant des enveloppes de vote, sont donc restées trois jours, soit tout le week-end de Pentecôte, sur le trottoir, devant l'entrée du Service des votations. Affaire révélée par mon confrère Raphaël Leroy, de la RTS. C'est un scandale, l'un des plus importants de ces dernières années. Il doit avoir des suites. Et pas seulement à la Poste. Pas seulement en jouant du fusible sur le facteur.
     
    Le facteur ? Bien sûr qu'il a commis une erreur monumentale. Il aurait dû ramener ce matériel à la poste, pour distribution remise au mardi suivant.
     
    Mais tout mettre sur le Géant jaune, c'est exonérer un peu vite le Service des votations, la Chancellerie, et, in fine, la responsabilité suprême de contrôle du Conseil d'Etat.
     
    Nous sommes en plein processus de vote pour le scrutin du 13 juin. Des milliers de gens déposent chaque jour leur enveloppe dans une boîte postale jaune, pour acheminement au Service des votations. Ce dernier, avec un minimum de jugeote, pouvait peut-être se douter que des enveloppes arriveraient un samedi, et donner à une personne la responsabilité de les recueillir, et de les placer en lieu sûr. Ou alors, pour le moins, le Service des votations aurait pu, en amont, passer un accord avec la Poste pour prévoir ce genre de cas.
     
    Il s'agit de nos votes, bon sang ! Il ne s'agit pas de prospectus publicitaires. Il s'agit de l'acte - sacré, en démocratie - par lequel les citoyennes et citoyens font part de leur décision suprême sur des affaires touchant aux intérêts supérieurs de la Cité. Nos autorités - clairement, le Conseil d'Etat - ont le devoir absolu de garantir le parfait acheminement de ces votes jusqu'à un lieu sûr, qui sera celui du dépouillement. Puisqu'on en est encore à passer par la Poste, alors le Conseil d'Etat et la Poste doivent avoir mis au point, en amont, le plus parfait des processus, incluant toutes les hypothèses. Celle d'une porte fermée, un samedi, le facteur n'ayant pas le code, et personne n'étant là pour assurer la réception, relève de la galéjade, du pataquès, de la pantalonnade, de l'incurie la plus totale, jusqu'au plus haut niveau de l'exécutif genevois.
     
    Tout mettre sur ce pauvre facteur, c'est exonérer l'autorité politique genevoise de sa responsabilité. Nous n'en sommes pas à la première bourde au Service des votations. Que fait la Chancellerie ? Qu'a fait la Présidence du Conseil d'Etat pour assurer aux citoyennes et citoyens genevois que le vote du peuple, seul souverain dans notre démocratie suisse, serait acheminé en totale sécurité vers son lieu de dépouillement ?
     
    Cette affaire doit avoir des suites. Personne ne doit être épargné, par des petites combines ou des copinages politicards. On ne peut plus laisser le Service des votations, la Chancellerie, le Conseil d'Etat, jouer ainsi avec la démocratie.
     
     
    Pascal Décaillet