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Sur le vif - Page 256

  • Eradiquer la peste

     
    Sur le vif - Mercredi 23.06.21 - 08.43h
     
     
     
    La renaissance du PLR passe par la défense de la langue, de la formation et de la culture. C'est une carte extraordinaire que ce parti est en train de jouer.
     
    Elle lui est profondément identitaire : les radicaux ont fait la Suisse moderne, ses écoles, ses Universités. Les libéraux, au premier plan desquels mon professeur Olivier Reverdin, ont défendu et illustré le livre, l'édition, la tradition philologique, le legs de la Réforme, la Genève des éditeurs et des humanistes.
     
    Là se trouve la vraie richesse de ce parti, de cette double tradition politique. La culture, non comme luxe, mais comme nécessité vitale, comme élan d'existence et de réalisation. C'est un enjeu populaire, universel, et surtout pas élitaire. Il transcende les classes sociales. Il concerne tous les humains. Leur dignité, dans le chemin vers le langage, dont parle Heidegger.
     
    L'avenir du PLR, et peut-être de toute la droite suisse, c'est cette carte-là. Nul citoyenne, nulle citoyen, ne peut accepter que l'on saccage la langue par la peste inclusive, ni que l'on confie les graphies de nos mots à des ignares, incapables d'imaginer que le verbe, réputé depuis l'Evangile de Jean début de toute chose, ait pu avoir l'audace de préexister à leur naissance.
     
     
    Pascal Décaillet

  • PLR romand : bravo !

     
    Sur le vif - Mardi 22.06.21 - 14.11h
     
     
    De toutes mes mains de Shiva, j'applaudis le PLR romand, qui ose résister au catastrophique projet de réforme de l'orthographe !
     
    Enfin, le monde politique se réveille. Plutôt que de s'engouffrer tête baissée dans les modes du moment. Juste pour être dans le coup.
     
    La citoyenneté, ça passe aussi par la solitude. Le mot NON. Le contre-courant. La résistance aux vents dominants. L'affirmation de valeurs culturelles fortes. Autour de la langue, par exemple. Autour d'une esthétique du verbe, de la syntaxe. Autour d'une certaine idée de la phrase, son rythme, ses syllabes, ses silences.
     
    Autour d'un respect pour les mots. Leur Histoire. Les traces laissées, qui portent sens, ici un circonflexe, là un tréma : comprendre ce qu'ils représentent, plutôt que les abolir, d'un trait ignare, barbare. L'inanité de ceux qui ne voient pas le monde avant leur naissance.
     
    Que ce NON soit le prélude à beaucoup d'autres. Qu'il préface notre grande lutte contre les dogmes qu'on tente de nous imposer, côté climat, côté genre.
     
    Soyons des hommes et des femmes libres. Aimons les textes. La musique. La prosodie. L'infinie précision d'où surgit parfois, si la grâce le veut, la poésie.
     
    Laissons la génuflexion, la prosternation, les éternels échos recommencés, le plagiat des matrices du pouvoir, aux âmes faibles.
     
     
    Pascal Décaillet

  • France, indifférence, souffrance

     
    Sur le vif - Lundi 21.06.21 - 16.25h
     
     
    Il est particulièrement hallucinant d'avoir entendu des chefs de partis politiques se permettre hier soir, en France, d'engueuler le peuple, à cause de l'abstention. Comme si le corps souverain des citoyennes et citoyens, au pays de Mirabeau, était au service de l'appareil des partis.
     
    La démocratie, c'est le pouvoir au peuple. Le patron, c'est lui. C'est lui qui décide d'aller voter, ou de s'abstenir. S'il vote, c'est lui qui décide pour qui. Si un sortant lui déplaît, il le chasse.
     
    La classe politique, les états-majors, les permanents des partis, et toute cette joyeuse bande d'apparatchiks, n'ont strictement aucune leçon à donner aux citoyennes et citoyens. lls sont à leur service, et non le contraire.
     
    Plutôt que d'engueuler les abstentionnistes, on ferait mieux de s'interroger sur le sens profond de ce que vit la France. Une démocratie représentative à bout de souffle. Des gens qui en ont plus que marre. Une crise sanitaire mal gérée par les pouvoirs publics, alors qu'en Allemagne, en Suisse, on a su parler aux gens. En France, on les a infantilisés. On les a fliqués. On a montré le pire de ce que le régalien français pouvait produire, en termes de coercition, de muselière appliquée aux idées contraires.
     
    L'abstention d'hier, c'est une réponse à ça. La vraie, ce sera dans un an, à la présidentielle. Nul d'entre nous ne peut la prédire. Nul ne peut, non plus, extrapoler la présidentielle de 2022 à partir des régionales 2021. Ce pays ami, que nous admirons, se porte très mal. La fracture entre le haut et le bas est terrible. Les intermédiaires s'effondrent, plus personne ne leur fait confiance, ni aux politiques, ni aux médias. Ce pays va mal. Il est en grande souffrance.
     
    A partir de là, il est assez indifférent de savoir qui va diriger telle ou telle région. Les Français, depuis les lois-cadres de Gaston Defferre sur les régions, il y a quarante ans, n'ont toujours pas exactement compris le périmètre de pouvoir de cet échelon, souvent perçu comme somptuaire et inutile. Les Français, ce week-end, ont signifié à leurs autorités leur absence totale d'intérêt pour une avalanche de candidatures de la démocratie représentative. Alors que la démocratie, la vraie, la directe, celle qui leur permettrait de se prononcer enfin sur des thèmes plutôt que sur des personnes, leur a été sèchement refusée par ce pouvoir-là, celui de M. Macron.
     
    La vraie sanction pourrait bien survenir dans un an.
     
     
    Pascal Décaillet