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Sur le vif - Page 253

  • Le Toûno, où souffle l'esprit

     
    Sur le vif - Mercredi 04.08.21 - 00.13h
     
     
    Là-haut sur la montagne, des femmes et des hommes d'un incroyable talent, le brouillard d'un été qui ressemble à l'arrière-automne, la joie intense de l'écriture, lue à haute voix, et celle de la musique.
     
    Je vous en parle depuis des années, cela s'appelle le Festival du Toûno, à Saint-Luc. Je reviens à l'instant de la magique soirée de mardi, brouillard dans la descente, brouillard dans la remontée, autour de minuit, notes de Schubert toutes sonores encore dans l'empreinte de ma mémoire, sentiment intense d'avoir rencontré des passionnés.
     
    Le Toûno, c'est la célébration de la chose écrite, de la lecture où chaque soupir, chaque virgule, chaque silence ou semi-silence a son poids. Et c'est la sublimation de la voix humaine, accompagnée par la musique. Dans un décor de rêve, celui de l'Alpe enrobée de gris et de nimbes, celle du Romantisme allemand tel qu'on se le figure sans souvent le connaître, parce qu'on le confond avec le Sturm und Drang, qui l'a précédé dès les années 1770. Bref, Caspar David Friedrich aurait pu être l'hôte invisible de ce mardi 3 août 2021.
     
    Les lectures, c'étaient deux textes à la fois précis et troublants, Le Bleu des origines de Christiane Antoniades-Menge, puis l'Enfant lézard de Vincenzo Todisco, avec les voix de Yasmine Haller, Caroline Gasser et Roland Vouilloz.
     
    La musique, sous le titre général de "Licht und Liebe" (l’inoubliable Lied de Schubert, sur les paroles de Matthäus von Collin, l’un des Autrichiens qui se battent, au tournant des 18ème et 19ème, pour la puissance de la langue allemande sur les notes de musique allemandes, combat fondateur du Sturm und Drang, puis du Romantisme germanique primitif), c'étaient les Lieder de Schubert, puis Rossini, Donizetti, et enfin Bernstein, chantés par Laure Barras (soprano), Gabriel Courvoisier (ténor), et accompagnés au piano par l'étincelante Irene Puccia, dont la virtuosité fine et délicate nous avait déjà éblouis lors d'éditions précédentes.
     
    Le Toûno, c'est le pari de la passion. Une toute petite équipe, autour notamment de Michèle Courvoisier et Claude Darbellay, pour tout organiser. La fidélité sans faille, depuis des années, d'un public de passionnés, venant pour la performance artistique, mais aussi pour la chaleur d'une ambiance, où l'estime mutuelle atteint un rare degré de plénitude. Le Toûno, ce sont des fragments de vie autour de la note musicale, de la voix humaine, de l'amitié en altitude.
     
    Allez voir le programme. Il reste quatre jours. Mercredi et jeudi, en l'Eglise de Vissoie, ce sera Cosi fan tutte. Pour ma part, je remonterai samedi pour les Rives bleues du compositeur vaudois Carlo Hemmerling (1903-1967), avec les voix de Géraldine Cloux, Oscar Esmerode, Anthony Paccot, Cao-Thang Jeffrey Pham, le Chœur Le Jardin des Voix, la pianiste Irene Puccia, le tout sous la direction de Grégoire May.
     
    Je vous souhaite une suite d'été musicale et littéraire, avec des gens que vous appréciez, en des lieux où souffle l'esprit.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ne partez pas, Nicolas Jutzet !

     
    Sur le vif - Dimanche 18.07.21 - 09.43h
     
     
    Nicolas Jutzet annonce quitter la politique. Je le regrette immensément, et espère qu'il reviendra un jour sur sa décision.
     
    La Suisse a besoin, plus que jamais, d'esprits libres et de caractères forts, indépendants, frondeurs. Elle a besoin d'hommes et de femmes qui sachent sortir de la matrice. Nicolas Jutzet en fait partie.
     
    Ce jeune homme audacieux, atypique, a osé porter des étendards que personne ne voulait brandir. Dans No Billag, il a vu juste, avant la masse. C'est exactement le type de citoyens courageux, défricheurs, anticipateurs, dont la Suisse a besoin.
     
    Je n'ai jamais rencontré Nicolas Jutzet, mais je reconnais en lui un patriote ardent, créatif, imaginatif. Un homme de courage, qui trace lui-même le sillon, sans se soucier de son image, ni de sa réputation. C'est exactement ce que j'attends de tout humain.
     
    Les moutons et les plagiaires, qu'ils moutonnent. Et qu'ils plagient.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Les translucides de la 25ème heure

     
    Sur le vif - Lundi 28.06.21 - 14.38h
     
     
    La double tyrannie de pensée qui empèse et empoisse les consciences, celle du climatisme et celle de l'obsession autour des questions de genre, ça n'est pas dans trois ans, dans cinq ans, qu'il faut la dénoncer. C'est maintenant.
     
    Dans trois ans, dans cinq ans, tout le monde la dénoncera. Parce que l'immensité de l'imposture aura éclaté au grand jour. Alors, ce sera la meute, ce que je déteste. La meute : les mêmes qui, aujourd'hui, se prosternent devant ces idéologies, seront les premiers à se retourner contre elles.
     
    On détruit toujours les idoles qu'on a soi-même vénérées. Les foules de la Libération, le 26 août 44 dans Paris, devaient sans doute contenir à peu près les mêmes personnes que celles qui avaient triomphalement accueilli le Maréchal, quelques semaines plus tôt. C'est terrible à dire. Mais c'est ainsi.
     
    Non. Les excès du climatisme et du genre, c'est maintenant qu'il faut les relever. Tout en étant favorables à la protection de la planète, et à la plus grande ouverture quant aux modes de vie privée que se choisissent nos frères et soeurs humains.
     
    C'est maintenant. Hic et nunc. Le pouvoir et ses dérives, la chape de plomb d'une idéologie, c'est quand ils opèrent qu'il faut les dénoncer. Pas trois ans plus tard, pas cinq ans, avec les translucides de la 25ème heure.
     
     
    Pascal Décaillet