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Sur le vif - Page 252

  • Médias : et si on atomisait tout ce petit monde !

     
    Sur le vif - Mardi 30.03.21 - 18.57h
     
     
    En matière "d'aide à la presse", ma position a toujours été parfaitement claire : pas un seul centime d'argent public, pour personne ! Les journaux, les médias en général, ne doivent vivre que d'eux-mêmes, par eux-mêmes, par leur propre mérite. Ils ne doivent strictement rien recevoir de l'Etat . Cette position, comme toutes celles que je prends ici et sur mon blog, n'engage que moi, et pas les clients et partenaires pour lesquels j'assume des mandats. Eux c'est eux, moi c'est moi.
     
    La gauche veut "aider la presse", pourquoi ? Mais enfin, vous ne voyez pas ! Pour avoir son mot à dire, pardi ! Les collectivités publiques, aussi. Les gouvernements cantonaux. Ne parlons pas des ineffables exécutifs des grandes villes, qui sont autant de bastions de gauche, où l'on se construit une clientèle, en engraissant "collectifs" et associations.
     
    A tout cela, toute cette interdépendance malsaine, je dis NON. Entrepreneur depuis quinze ans, je n'ai jamais emprunté, jamais dû un seul centime à personne. Jamais investi dans du matériel (j'ai un studio de formation radio depuis dix ans), sans avoir, en amont, économisé les fonds pour mon entreprise. Le délire actuel, agité par la gauche, et notamment par les Verts, de "dette par investissements", va ruiner notre pays. Quand les choses vont mal, on se serre la ceinture, on réduit son train de vie, on compte les sous, on prépare patiemment ses forces pour les combats futurs.
     
    Mais l'aide à la presse, je dis NON ! C'est un fil à la patte ! Une saloperie de dépendance par rapport à des lascars qui vous ont aidé financièrement avec de l'argent qui n'est d'ailleurs par le leur, et qui se chargeront, un jour ou l'autre, de vous rappeler ce que vous leur devez.
     
    Eh puis, merde, j'avais voté OUI à No Billag ! Pendant la campagne, j'étais resté silencieux. Mais j'avais eu raison de voter OUI ! S'il faut absolument qu'existent des entreprises des médias (il faudrait en discuter, d'ailleurs), eh bien qu'elles s'autofinancent !
     
    Mais la vraie question, alors que j'écris ces lignes sur un réseau social, et que vous me faites l'amitié de m'y lire, c'est : allons-nous enfin inventer la société moderne, celle où chaque citoyenne, chaque citoyen peut s'exprimer librement, en interroger un autre librement, organiser des débats librement, partager sa culture, son savoir, ses passions, ses références, ses lectures, librement. Avec d'autres hommes et d'autres femmes libres. Loin du corset consanguin des "médias". Et loin de l'arrogance corporatiste de ce métier qui, depuis 35 ans, est pourtant le mien : le journalisme.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Les âmes abimées

     
    Sur le vif - Mardi 30.03.21 - 10.22h
     
     
    Les Verts au pouvoir ? Mais c'est très simple : ils seront exactement comme tous les autres. Ils l'ont d'ailleurs déjà été, lorsqu'ils étaient en duo au Conseil d'Etat. Ils le seront à nouveau.
     
    L'archaïque noirceur du pouvoir ne touche aucun parti en particulier, aucun sexe, aucune religion : elle est de toujours et de partout, elle s'applique à tous, sans exception. Je m'exprime à ce sujet dans un commentaire rédigé vendredi, et qui paraît demain dans GHI : "Le pouvoir, celui qui vous fait jouir".
     
    Le pouvoir transforme, et il corrompt. Non d'une corruption morale, qui ne m'intéresse pas, mais de celle d'une âme abimée, ce qui relève à mes yeux de la gravité suprême. J'aurais pu mettre le chapeau, celui du mot "abîme", les gouffres de la vie, ceux qui vous perdent pour le monde sensible, pour la beauté terrestre, vous ne voyez plus que vous-mêmes, vous dans votre miroir du pouvoir.
     
    Dès qu'un individu, dès qu'un parti, dès que l'amère tristesse d'une coalition d'intérêts parvient au pouvoir, alors, inexorablement, commencent les mécanismes de l'abus. C'est valable pour tous ! Nul n'y échappe. Ni les Verts, ni aucun autre.
     
    Je déteste l'idée d'un pouvoir gentil. Pour la simple raison qu'elle est fausse. Entre 1978 et 1990, j'ai vu six fois Léo Ferré sur scène. Au moins quatre de ces six fois, juste avant de quitter le public, tout sonore encore de la puissance de ses chansons, il s'adressait à nous : "Et n'oublie pas une chose : le pouvoir, d'où qu'il vienne, c'est de la merde".
     
    Il avait mieux compris la politique que les grands clercs. Il avait saisi, comme personne, l'essence irréparable de ce qui abime les âmes.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Déjà, ils ne sont plus

     
    Sur le vif - Lundi 29.03.21 - 07.36h
     
     
    Où lit-on, à longueur de journées, que "le journalisme est indispensable à la démocratie" ?
     
    Réponse : dans des... journaux !
     
    Dans l'immensité plurielle du public, on ne lit pas cela. Mais au contraire, une noire colère contre la presse.
     
    Cette colère, les "indispensables" la prennent de très haut. De leur Everest, ils dénoncent le "populisme" des réseaux sociaux.
     
    Et, dans leurs journaux, entre soi, en cercle fermé, tout heureux de se parler à eux-mêmes, ils continuent de se proclamer "indispensables".
     
    Nous nous dispensons d'eux, pourtant. Nous forgeons nos opinions hors de leur caisse de résonance. Nous vivons nos vies ailleurs. Nous publions directement nos commentaires ou réflexions sur les réseaux. Et nous nous en portons fort bien.
     
    Mais eux, là-bas, continuent de tonner : "Nous sommes indispensables".
     
    Déjà, leurs accents s'atténuent. Déjà, leur voix s'éteint. Déjà, leurs silhouettes s'estompent, dans la pénombre.
     
    Déjà, ils ne sont plus.
     
     
    Pascal Décaillet