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Ni vassale, ni suzeraine

 
Sur le vif - Lundi 07.03.22 - 13.00h
 
 
Reprendre, tête baissée, les sanctions de l'Union européenne, a été une erreur majeure de la Suisse. On ne fait pas de politique sous le coup de l'émotion. Encore moins, sous la pression de la précipitation. On réfléchit d'abord aux intérêts supérieurs de son propre pays. C'est à son propre peuple qu'on a des comptes à rendre, pas à la "communauté internationale".
 
La Suisse n'est pas membre de l'Union européenne. Elle n'est pas membre de l'Otan. Elle n'a strictement aucun compte à rendre à ces deux entités. Elle peut dire son fait à la Russie, et même fermement, mais cela doit être sa politique à elle, ses mots à elle. Il n'y avait pas à se calquer immédiatement, sans la moindre virgule changée, sur Bruxelles et Washington. La Suisse entretient des relations avec tous les pays du monde, c'est son réseau à elle, sa toile, sa diplomatie, sa politique étrangère. Elle n'est suzeraine de personne, vassale de personne.
 
Surtout, ne confondons pas la politique et l'humanitaire. La Suisse abrite de nombreuses organisations pour aider les personnes dans les pays en guerre. C'est une excellente chose, et sur ce point nous sommes d'accord : tout doit être entrepris pour soulager les victimes. Mais la politique, ça n'est pas l'humanitaire. C'est autre chose, plus froid, plus analytique, avec des visions à plus long terme : celle, par exemple, du maintien de bonnes relations, sur la durée, sur les décennies, entre la Suisse et la Russie. Cet objectif n'a pas à être qualifié moralement, c'est hors-sujet.
 
La Suisse pouvait dire sa colère à la Russie, elle le peut encore. Mais selon ses critères propres. Pas en s'alignant sur des entités dont elle n'est pas membre. C'est cela, la neutralité. C'est cela, la souveraineté.
 
 
Pascal Décaillet
 

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