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Commentaires GHI - Page 70

  • Priorité absolue à nos rentiers AVS!

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.06.22

     

    Va-t-il falloir dans notre pays, l’un des plus prospères du monde, que les retraités descendent massivement dans les rues pour exiger des conditions de vie décentes ? Des gens qui ont travaillé toute leur vie. Ils ont fait la richesse de la Suisse, ce pays respecté sur la planète pour sa fiabilité, son exactitude, la qualité de ses finitions. Ils ont trimé dur. Ceux qui avaient fait un apprentissage, et commencé la vie active à 20 ans, ont cotisé à l’AVS pendant 45 ans. Quant au deuxième pilier, obligatoire seulement depuis 1985, tous n’en bénéficient pas, ou pas complètement. Bref, dans notre riche pays, les rentes sont maigres, des dizaines de milliers de retraités tirent la langue, attendent la fin du mois, c’est cela la réalité.

     

    Avec l’inflation qui gagne le pays, la hausse des taux par la Banque Nationale Suisse, le pouvoir d’achat qui n’en peut plus de fondre, un devoir de solidarité nationale s’impose, en faveur de nos aînés. C’est, pour le pays, une tâche prioritaire : d’abord les nôtres, d’abord ceux qui ont passé leur vie ici, ont fait la prospérité du pays. D’abord, oui ! Loin devant tout le reste ! D’abord les nôtres, ensuite l’altérité ! Citoyen de ce pays, je ne supporte pas d’entendre parler des milliards pour l’étranger, du « milliard de cohésion » de la Suisse à l’Union européenne, des subventions astronomiques versées à des « associations », tant que nos personnes âgées n’en peuvent plus de guetter la fin du mois. Si la démocratie « représentative » (par rapport à laquelle vous connaissez mes réticences) n’est pas foutue de trouver une solution à la précarité de nos aînés, alors c’est la démocratie directe qui doit se mettre en marche. En créant un électrochoc dans les consciences nationales.

     

    La goutte d’eau qui fait déborder le vase ? Comme le relève le Matin dimanche du 19 juin, les retraités suisses pourraient perdre 1000 francs par an, au 1er janvier 2023. Le mécanisme est simple : les rentes seront certes indexées, mais absolument pas suffisamment pour compenser l’inflation. En termes de pouvoir d’achat, l’effet est dévastateur. Il va, comme toujours, toucher de plein fouet les plus précaires de nos compatriotes, ceux dont les bobos urbains, avec leurs puissantes préoccupations « sociétales », ne se préoccupent jamais. Ces rentiers défavorisés sont pourtant la sève de notre nation, l’Histoire de notre pays, la fierté de sa réussite éclatante pendant les années d’après-guerre. Elever leurs rentes, garantir leur pouvoir d’achat, ne relève en rien de l’aumône : c’est un impératif vital de notre cohésion sociale. Comme le fut, en 1947 et 1948, l’immense débat national ayant abouti à la création de l’AVS. Ce jour-là, au milieu d’une Europe en ruines, alors que le rationnement et le charbon figuraient au rang des préoccupations principales, la Suisse, comme trois ans plus tôt la France avec la Sécurité sociale (de Gaulle, à la Libération), comme la Grande-Bretagne des travaillistes, comme l’Allemagne bismarckienne un demi-siècle plus tôt, donnait une réponse à la précarité. Une réponse à hauteur de la dignité humaine. A hauteur de l’Histoire.

     

    Pascal Décaillet

  • La vie privée, ça existe !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.06.22

     

    De quoi, au fond, la politique doit-elle s’occuper ? Depuis ma jeunesse, je planche sur cette question, fondamentale. Et je fais partie d’une école de pensée, une philosophie politique, qui lui apportent une réponse précise, cadrée, où demeure la césure capitale, celle de ma génération, entre vie privée et espace public. Aujourd’hui, cette séparation s’estompe, jusqu’à parfois se diluer. Je le regrette infiniment. Eh oui, on a parfaitement le droit de déplorer le cours des choses, ne pas s’ébahir devant toute mode, toute évolution, toute jeunesse. Le droit d’affirmer les valeurs de son âge, ses lectures, ses passions, ses admirations. Mes références s’appellent Charles de Gaulle, Willy Brandt, Pierre Mendès France. Je les assume. Je les emporterai avec moi, dans l’autre monde.

     

    Alors, où place-on la limite du champ politique ? Là aussi, j’apporte une réponse qui pourra déplaire à certains jeunes (pas tous), je respecte leur position, j’énonce la mienne. Lecteur d’Aristote, je note que la politique est l’affaire de la Cité. Entendez l’espace public, avec des institutions, un droit de vote accordé à certains, et non à d’autres, des citoyennes et des citoyens libres, de qui tout procède (là, j’en suis déjà au système suisse). Dans ce champ, nous avons à décider, tous ensemble, des affaires concernant les intérêts supérieurs d’un Etat. En statuant, non sur toutes les choses de la vie, mais sur quatre ou cinq priorités publiques, touchant à l’indépendance du pays, sa souveraineté, la sécurité nationale, celle des personnes et des biens, les assurances sociales, la solidarité, les systèmes de santé, les retraites, la formation, les grandes infrastructures, les choix énergétiques. J’ai presque tout dit. Et, pour ma part, je m’en tiens à cela.

     

    Autrement dit, je n’inclus pas dans le champ politique tout ce fatras de préoccupations privées, familiales, alimentaires, toutes ces questions liées au genre, qui envahissent l’espace public depuis quelques années. Non qu’il faille les taire. Mais ces sujets « de société » ont pris une telle importance dans les débats qu’ils éclipsent la finalité même de la politique, qui se définit autour d’un Etat, d’une nation, de ses intérêts vitaux à préserver. Ces mots-là vous semblent datés ? Vous avez tort. La paix ou la guerre, la victoire ou la défaite, l’indépendance ou la sujétion, tout cela existe, l’Histoire la plus récente nous le rappelle. Survivre comme nation, comme communauté humaine libre, n’est pas garanti. Et dépend de nous seuls. Le jour venu, seule compte la cohésion nationale, tous les mirages de facilité s’évanouissent.

     

    Dans ces conditions, on comprendra que mes attentions intellectuelles soient davantage magnétisées par la question centrale de l’Etat et de la nation, que sur le mode de vie alimentaire, carnivore ou végétarien. Cela n’a tout simplement rien à faire dans le débat politique. Ma position personnelle, sur la question, aurait d’ailleurs de quoi vous surprendre. Mais justement, je la garde pour moi. Et pour mes quelques proches.

     

    Pascal Décaillet

  • Hors-sujet

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.06.22

     

    Le piratage de tout discours par la récurrence virale de mots-valises, du style « urgence climatique », ou « transition énergétique » sévit, hélas, au plus haut niveau de la politique genevoise. Chez une personne intelligente et respectable, Mme Fischer, ministre cantonale de l’Economie. C’est dommage, infiniment : les lumières de l’esprit méritent mieux que de s’accrocher désespérément aux mêmes outils lexicaux, toujours recommencés.

    Dernier exemple en date, la fameuse interview de la magistrate, dans la Matinale radio de la RTS, ce mardi 31 mai. On en a tous retenu l’annonce en direct, par mes confrères, de la fusion Firmenich-DSM, et la Conseillère d’Etat qui affirmait ne pas être au courant. Fort bien. Mais l’essentiel, au fond, n’est pas là. Il est dans la grande interview elle-même, quelques minutes auparavant.

    En un mot, mes confrères et sœurs tentent d’obtenir de la ministre des priorités motrices, enthousiasmantes, pour relancer l’économie genevoise. Las ! Tout le dispositif argumentaire du Conseil d’Etat genevois se trouve réduit, dans la réponse, à la seule question de la « transition » écologique.

    On veut bien que les entrepreneurs genevois fassent un effort dans ce sens. Mais diable ! Ils ne se lèvent pas, le matin, dans la seule jouissance d’aller poser des panneaux solaires sur les toits de leurs boîtes. L’essentiel de l’économie, la raison première d’une entreprise, la sève de l’aventure, ça n’est pas de faire Vert. A cet égard, le discours monothématique de la ministre apparaît comme terriblement décevant. Réducteur. Et, finalement, hors-sujet.

     

    Pascal Décaillet