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Commentaires GHI - Page 69

  • Bonnet orange

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 01.02.23

     

    De deux choses, l’une. Soit les partis n’ont plus aucune raison d’être, et alors soyons clairs : on les abolit, on fait la politique sans eux, on les remplace par des comités d’initiatives ciblés, je serais loin d’être opposé à ce modèle.

     

    Soit on estime qu’ils ont encore une utilité. Alors, désolé, on rétablit, dans chaque formation, un minimum de connaissances sur l’Histoire du parti, cantonal comme fédéral, au passage aussi l’Histoire du pays. On pétrit ses adhérents de philosophie politique, quitte à s’engueuler à l’interne, ce qui est d’ailleurs très sain. Et on envoie au front des lascars avec un minimum de répondant sur l’identitaire sémantique et dialectique de sa formation.

     

    Mais des gens qui sont juste là parce qu’ils ont vu de la lumière, et que l’ambiance est sympa, c’est un peu juste. Ainsi, pour prendre un exemple au hasard, le seul fait d’arborer un bonnet orange, même pas phrygien, même pas blanc comme celui de Jacques Duclos, sans rien connaître aux racines philosophiques, plurielles, complexes, passionnantes, du parti qui affiche cette délicieuse couleur orangée, c’est insuffisant.

     

    Si les partis doivent continuer à exister, alors qu’ils donnent à leurs nouveaux adhérents des séminaires de formation. On ne peut pas juste, comme ça, projeter sur la scène publique des gentils paroissiens souriants. Il faut du coffre. De l’ancrage dans le temps long. Le sens de l’Histoire. Sinon, on va à la kermesse, on boit des verres, on danse, la vie est belle. Mais la politique, c’est un peu plus que tout cela.

     

    Pascal Décaillet

  • Aide à la presse : en quel honneur ?

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.01.23

     

    C’est incroyable, le nombre de puissants intellectuels qui se torturent les méninges, dans d’improbables Facultés de sciences sociales, souvent alémaniques d’ailleurs, pour nous proposer, tous les trois ou quatre mois, un nouveau modèle, révolutionnaire selon eux, « d’aide à la presse » ! Qui sont-ils, ces lumineux chercheurs ? Qui les a mandatés pour nous pondre d’onéreux rapports, ennuyeux comme la face obscure de la lune, sur le meilleur moyen de « sauver le journalisme en Suisse » ? Pourquoi font-ils cela ? Que connaissent-ils du métier ? L’ont-ils, au moins quelques années, pratiqué de l’intérieur ? De quel droit, de quelle autorité intellectuelle, ou professionnelle, viennent-ils statuer sur le « journalisme de qualité » ? Qui les a légitimés pour émettre des jugements sur un monde qu’ils ne connaissent pas ?

     

    Surtout, la question essentielle : au nom de quoi faudrait-il à tout prix « sauver la presse » ? Si tel journal payant, au numéro ou à l’abonnement, n’a plus les moyens de survivre, parce que les annonces l’auraient déserté par exemple, ou surtout parce que plus personne ne voudrait le lire, en quel honneur faudrait-il que l’argent public soit affecté à la rescousse ? L’argent des contribuables ! Comme si nous tous, qui payons des impôts, n’étions pas déjà suffisamment tondus comme cela. Il faudrait que le fruit de notre travail, à nous, qui constitue hélas l’essentiel des ressources fiscales, soit attribué à des opérations de repêchage d’entreprises privées ayant échoué. Mais alors, pourquoi la presse, et pas la cordonnerie, la blanchisserie, le lavage de voitures, l’épicerie fine ? Dans quel monde vit-on, pour oser proposer cela ?

     

    L’argument de nos chers théoriciens : « Il faut sauver la presse, parce qu’elle est indispensable à la démocratie ». Je le conteste, frontalement. Ce qui est vital, c’est la liberté de circulation de toutes les opinions, je dis toutes. Cette liberté, ce courage, cette vivacité, vous les trouvez particulièrement dans les médias, vous ? Je dis qu’on y trouve plutôt la conformité. Pour la différence, celle qui heurte, celle qui dérange, celle qui ose mettre en cause le pouvoir, il faudra plutôt vous rendre sur les réseaux sociaux, haïs par les universitaires, mais de plus en plus appréciés par le public. Bien sûr, certains vont trop loin, voient des complots partout, exagèrent la posture d’opposition. Mais combien de plumes insoupçonnées, de regards rafraîchissants, de courages solitaires, que vous lirez rarement dans la grande presse officielle, adoubée par les puissants !

     

    S’il faut sauver quelque chose dans l’ordre de l’expression, ce ne sont pas des entreprises qui périclitent. Ni même le métier de journaliste, qui n’est pas éternel. Non, il faut sauver la démocratie, qui nous est  si chère. Pour cela, chacun doit pouvoir s’exprimer. Rien ne doit être tabou. Seule la loi doit être respectée. La loi, oui. Mais pas l’opinion dominante. Ni les dogmes des puissants. Il ne faut pas sauver la presse. Mais la liberté indivisible de chacune de nos âmes.

     

    Pascal Décaillet

  • Droit de vote des étrangers : oser dire non !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 18.01.23

     

    Il y a des jours, dans la vie, où il faut oser dire non. Et avoir le courage de ses opinions. Ainsi, dans toute mon existence citoyenne, j’ai toujours été viscéralement opposé au droit de vote des étrangers. Cela, à tous les niveaux de notre vie politique suisse : la Commune, le Canton, la Confédération. Et c’est une colère blanche qui m’a saisi, ce mercredi 11 janvier, lorsque le Conseil d’Etat de mon Canton, Genève, a décidé de soutenir une initiative intitulée « Une Vie ici, une Voix ici », établissant le droit de vote et d’éligibilité des étrangers sur le plan communal et cantonal. Aujourd’hui, seul existe le droit de vote communal pour les personnes étrangères, et pas celui d’être élu, ce qui pose d’ailleurs un problème de cohérence. Cette décision du 11 janvier 2023, c’est le fruit de la majorité de gauche du Conseil d’Etat, en place depuis l’élection complémentaire de 2021. Elle en dit long sur ce qui attend Genève, si une telle majorité devait s’imposer, en avril, pour une législature complète de cinq ans.

     

    Pourquoi suis-je contre ? Parce que j’ai toujours placé l’appartenance nationale au centre de toute chose. Je crois aux nations, pas aux conglomérats multilatéraux. Je déteste les impérialismes, à commencer par celui des Américains. Je veux le droit de chaque peuple à disposer de lui-même. Je rejette le colonialisme. Dans ces conditions, les droits politiques, à commencer par celui de voter et d’être élu, doivent être indissociables, dans mon esprit, de l’appartenance nationale. Les citoyennes et citoyens suisses doivent avoir ces droits. Les autres, non. C’est aussi simple que cela. Et tout autre peuple de la terre a le droit, tout autant que nous, de dessiner cette limite, tracer ce périmètre. La nation, par nature, établit une différence. Elle privilégie les siens. Non qu’ils soient meilleurs, ni supérieurs (je rejette toute forme d’inégalité entre les humains). Mais simplement, parce qu’ils sont les siens. On est dans le club, on en accepte les droits et les devoirs (celui, notamment de participer à la défense nationale), ou on n’en est pas. C’est sec. C’est net. C’est géométrique. Et cela doit être ainsi.

     

    Ceux qui militent, depuis quelques décennies, pour casser ce lien entre nationalité et citoyenneté, en commençant par l’éroder progressivement au niveau de la Commune, puis du Canton, ceux qui pratiquent ce lent travail de sape, ont une conception bien flasque, bien approximative, des droits et devoirs, au sein d’une communauté nationale. A la vérité, il voudraient abolir les nations, les noyer dans une gouvernance continentale, voire un ordre mondial, où n’existeraient ni frontières, ni lois nationales, ni institutions de proximité. C’est ce modèle que vous voulez ? Moi, pas. Désolé, mais je veux la nation, la communauté de mémoire et de destin, l’exigence du devoir de servir la patrie, l’attachement aux institutions, à la démocratie directe, au fédéralisme. Les étrangers, dans notre pays, sont les bienvenus. Mas désolé, les droits politiques, c’est pour les citoyennes et citoyens suisses. Ai-je été assez clair ?

     

    Pascal Décaillet