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Commentaires GHI - Page 58

  • La Matze

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 10.05.23

     

    Nous citoyennes et citoyens, nous le peuple souverain, seul vrai patron de ce Canton, ne nous laissons pas berner par nos ministres. Ils ont voulu être Conseillers d’Etat, personne ne les y obligeait, nous devons les avoir à l’œil, très sévèrement. Et le Grand Conseil, par ses Commissions de contrôle (gestion et finances, notamment) est aussi investi de cette tâche. Les sourires de campagne, c’est fini. Le petit jeu de séduction pour être élu, c’est derrière. Nous voulons maintenant des actes. Il n’est pas question d’état de grâce.

     

    Nous, citoyennes et citoyens, méfions-nous viscéralement du pouvoir ! Tout pouvoir, d’où qu’il vienne. Ne nous laissons prendre par aucun sourire, aucune de ces félineries dont usent à souhait les ministres. Méfions-nous des gentils, des humanistes, encore plus que des grosses brutes. Décryptons l’art de la dissimulation. Détournons-nous des voix douces. Ils sont tous hommes et femmes de pouvoir, ils ont combattu pour être là, éliminé l’adversaire. Ils connaissent la musique.

     

    N’écoutons pas trop ce qu’ils nous racontent, c’est pure propagande. Jugeons-les à leurs actes. Payerons-nous un jour moins d’impôts ? Nos écoles redeviendront-elles un lieu de fierté, de transmission ? Le système de santé, enfin, nous coûtera-t-il moins ? Circulerons-nous, un jour, dans Genève ? Notre pouvoir d’achat, enfin, retrouvera-t-il un peu de marge ? Nos enfants trouveront-ils des places d’apprentissage, des logements ? Si oui, tant mieux. Si non, il faudra, comme dans mon Valais d’origine, lever la Matze.

     

    Pascal Décaillet

  • Classes moyennes : moins d'impôts, vite !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 10.05.23

     

    La victoire de la droite, aux élections cantonales genevoises, doit déployer ses premiers effets sans tarder, de façon nette et cinglante. Elle doit le faire sur les terrains qui comptent vraiment, ceux qui touchent la vie des gens : fiscalité, finances, économie, éducation, santé, mobilité, pouvoir d’achat. Si le nouveau pouvoir, aux manettes pour cinq ans, ne donne pas très vite de premiers signaux, suivis d’effets tangibles, alors viendront poindre, dans les profondeurs citoyennes, les premiers doutes, l’amorce d’un nouveau discrédit du politique, l’idée qu’il ne sert à rien de voter. Bref, la méfiance, mère de tous les tourments. A la vérité, les vainqueurs des élections n’ont pas droit à l’erreur. Et le premier chantier à empoigner doit être le plus sensible : la fiscalité des classes moyennes.

     

    A Genève, 36% des gens ne payent pas d’impôts. Mais, dès le seuil de revenu atteint pour être astreint, tout va très vite : l’impôt est progressif, et il l’est tellement que certains hésitent à travailler davantage, voire à travailler tout court, par peur de la pieuvre fiscale. Ce système est profondément injuste. D’abord, il n’est absolument pas normal que plus d’un tiers de la population ne contribue pas au bien général. Ensuite, toute l’action publique des cinq prochaines années doit concentrer toutes ses énergies sur les classes moyennes. Ceux qui se lèvent le matin, vont bosser, parfois dur, entretiennent leur famille, ne reçoivent pas un seul centime de subvention, n’en peuvent plus de payer. Et ne peuvent pas mettre un seul sou de côté à la fin du mois.

     

    Ces gens-là, classes moyennes inférieures mais aussi supérieures, doivent payer moins d’impôts. Parce que leur régime, entre les assistés et ceux qui ont une marge vraiment confortable, est vraiment injuste, et même révoltant. Ils sont les éternels dindons de la farce. Ils ne sont pas contre l’Etat, loin de là, et le souhaitent même fort dans ses tâches régaliennes. Mais ils ne veulent pas entendre parler d’un Etat tentaculaire, cette machine à Tinguely, ces rouages à fonctionnaires, à chefs de service, à secrétariats généraux, avec des adjoints par phalanges byzantines. Non, ils veulent moins de fonctionnaires, plus efficaces, au service de la population, et non de la machine. Atteindre cet objectif doit être, chronologiquement, l’enjeu majeur de la législature. Celui sur lequel la nouvelle majorité sera jugée.

     

    Les classes moyennes, à Genève, doivent au plus vite se remettre à respirer. Non seulement elles doivent bénéficier d’une baisse fiscale linéaire, qui profiterait à tous les contribuables, mais en plus il faut des aides ciblées pour elles. Un salarié moyen, ou un indépendant, doit commencer à voir la couleur de l’argent qu’il gagne, sur le fruit de son travail. Avoir un boulot doit faire envie, et non inciter les postulants à de savants calculs pour voir si tous leurs gains supplémentaires ne vont pas être engloutis par la pompe fiscale de l’Etat. Celles et ceux qui sont responsables de nos finances seront jugés sur ce chantier-là. Et non sur la bienveillance de leurs seuls sourires.

     

    Pascal Décaillet

  • La guerre culturelle

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.05.23

     

    Plus de deux siècles après la Révolution française, la gauche et la droite sont bel et bien vivantes, plus que jamais. Sur tous les fronts, l’antagonisme est tendu : finances, fiscalité, modèles d’assurance maladie, formation, mobilité, logement. Cette dialectique est saine : la démocratie, c’est la confrontation des idées, et surtout pas le consensus mou, au milieu d’un marécage, avant même d’avoir discuté.

     

    Prenons les socialistes. Une fois de plus, je salue l’élection de Carole-Anne Kast, la combattante loyale, et de Thierry Apothéloz, dont les tonalités rassembleuses font du bien. Je ne partage pas leurs idées, ou très peu d’entre elles, mais nous parlons le même langage. Nous sommes soucieux de cohésion sociale, c’est juste la place du curseur qui fait la différence.

     

    Avec les Verts, la césure est culturelle. Elle est linguistique. Elle est lexicologique. Et elle est profonde. Non seulement nous ne parlons pas le même langage, mais je refuse catégoriquement de parler le leur. C’est la guerre des mots. Elle est d’une intensité que seuls peuvent mesurer ceux qui sont sensibles à la puissance du verbe, sa magie.

     

    La même césure, avec les quelques énergumènes socialistes qui ont déserté le combat pour la cohésion et la juste répartition, infiniment louable, au profit de causes « sociétales », ne concernant que des minorités, excluant le plus grand nombre, se coupant des classes populaires. Avec ces gens-là aussi, la guerre est totale. Elle est celle des mots. Ce front est terrible, parce qu’il touche aux fondements de l’être humain : les structures de sa conscience.

     

    Pascal Décaillet