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Commentaires GHI - Page 54

  • Une alliance profonde ! Pas un bricolage, SVP !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 12.04.23

     

    Depuis de longues années, je prône l’union des droites à Genève. Un rassemblement large et ouvert, allant du radicalisme à l’UDC, en passant par un libéralisme économique qui m’est plus difficile à supporter, et, pour le dire franchement, en imposant des conditions drastiques à la démocratie chrétienne, si elle veut s’inscrire dans le courant. Bref, une alliance PLR-UDC, et pourquoi pas l’aile du MCG qui a d’autres obsessions que la défense corporatiste de certaines catégories de fonctionnaires. Ça fait du monde. Du très beau monde, même. Ça sent le peuple, les gens de tous les jours, qu’on croise dans la rue, dans leurs camionnettes d’artisans ou de livreurs, dans les bouchons, dans les stades et les patinoires. C’est la droite cassoulet, comme aimait l’appeler Pascal Couchepin, trop libéral à mes yeux, mais homme d’Etat, c’est certain. C’est la droite de son prédécesseur, que j’ai fréquenté dans mes années bernoises, l’inoubliable Jean-Pascal Delamuraz, le pirate d’Ouchy devenu conseiller fédéral.

     

    Dans ces conditions, me direz-vous, je devrais me réjouir de la grande alliance de droite, en vue de l’élection du 30 avril au Conseil d’Etat. Je n’en suis pas si sûr. Il faut, bien sûr, l’union à droite, il l’a toujours fallu, depuis de longues années, toujours reportée par la machine à perdre. Il le faut, aussi, pour donner à ce nouveau Parlement, élu pour cinq ans, les moyens d’une nouvelle politique, conservatrice et joyeuse, populaire, inventive, au service des classes moyennes, étouffées par l’impôt et les taxes. Il la faut, cette union, oui, mais la fallait-il comme cela ? Dans de telles conditions d’improvisation, de dernière minute, de précipitation ? Comment expliquer, par exemple, la présence d’une candidate PDC (ci-devant dénommé « le Centre ») sur la même liste où figure l’UDC, parti honni, vilipendé ostracisé par cette candidate, pendant des années ? Qui, à droite, et notamment au PLR, a fait le forcing pour que cette candidate figure sur la liste ? Quelle image donne-t-on à l’électorat, sinon celle d’un immense rafistolage ?

     

    Il y a, dans cette improvisation dictée par la peur, des choses qui ne vont pas. Et qui sentent le faux. Une sorte de machine anti-Maudet, qui assurément devra plutôt servir l’intéressé, tout heureux de jouer le bad boy face à la corporation des installés. Pierre Maudet aime, plus que tout, débarquer à Golfe-Juan un 1er mars 1815, s’engouffrer dans les vallées des Alpes, remonter vers Paris, tel l’Aigle, de clocher en clocher. Et finalement, culbuter l’immobile Louis XVIII, le Restauré aux bas de soie et aux perruques poudrées. En montant contre lui la machine infernale de l’alliance bricolée, le Syndicat des Elus lui offre, sur un plateau, le rôle bonapartiste de sa vie. Sera-t-il élu ? Je n’en sais rien. Mais il aura respiré un air de liberté.

     

    Elle est porteuse d’espoir, la droite unie de ce printemps 2023. Mais elle est fragile, improvisée, à la merci du premier vent. Il faudra des années pour la consolider.

     

    Pascal Décaillet

  • Servir Genève

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.04.23

     

    L’ampleur de la victoire de la droite, à l’élection du Grand Conseil, ce dimanche 2 avril, est sans précédent. Pour cinq ans, Genève aura un Parlement clairement dominé par le PLR, l’UDC, le MCG, ainsi que les apports possibles du parti de Pierre Maudet, voire de ce qui reste du Centre. A gauche, le PS et les Verts se maintiennent, mais la déconfiture de la gauche radicale les relègue très clairement dans l’opposition. Bref, la droite triomphe.

     

    Il faut prendre la mesure de ce qui est rejeté. Le peuple, sans appel, jette aux orties toute une série de dogmes ou convenances de gauche, qui semblaient aller de soi, tant ils étaient adoubés par les clercs, les commentateurs, les médias. Genève a cinq ans pour tout reprendre, de fond en comble. Atmosphère d’Apocalypse autour du climat, guerre à la voiture en ville, Etat tentaculaire, fonction publique pléthorique, états-majors inutiles, maladie du contrôle, fiscalité écrasante pour les classes moyennes, sommes colossales lancées dans la « rénovation des bâtiments », instruction publique en déshérence, niaiserie absolue du langage inclusif. C’est à tout cela que le corps électoral, exaspéré, a dit non.

     

    Le premier pouvoir, à Genève, c’est le Parlement. Quel que soit le résultat du 30 avril au Conseil d’Etat, la majorité législative aura le dernier mot, sans compter le peuple. Puisse-t-elle se montrer courageuse, inventive, dégagée des dogmes, libérée des peurs. Baisser les impôts des classes moyennes. Économiser chaque centime du contribuable. Respecter les citoyennes et les citoyens. En un mot : servir Genève.

     

    Pascal Décaillet

  • Vent nouveau

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.03.23

     

    Ce dimanche 2 avril, les dés seront jetés. Nous connaîtrons la composition du Grand Conseil. Pour le Conseil d’Etat, il faudra attendre le 30 avril, pour le deuxième tour. J’ai fréquenté de très près les candidats au Grand Conseil (pas les sept cents, bien sûr !), et le premier sentiment qui s’impose est l’admiration. On a beau dire, il faut avoir du coffre pour se lancer, arpenter les trottoirs, guetter le passant dans des stands, ou pire aller sonner à la porte des gens.

     

    Le but d’une élection, c’est d’apporter un vent nouveau, sinon c’est l’éternelle reconduction des vieux briscards, façon Troisième République française, où certains blanchissaient des décennies sous le harnais, au Palais-Bourbon. Eh bien cette année, à Genève, cette fenêtre ouverte a fonctionné. De nouveaux partis, ou même de simples mouvements, mettant en avant les citoyennes et citoyens, la démocratie participative, l’intelligence collective venue d’en bas, ont pu s’exprimer. Pour la part qui m’était échue, j’y ai veillé.

     

    Atteindre le quorum leur sera très difficile. A 7%, ce dernier est trop élevé. La moyenne des cantons suisses, c’est 5%, la Berne fédérale aussi, ça suffit largement, car 7% c’est une prime aux partis dominants, et finalement une obédience aux puissants. La démocratie a besoin de coups de sac, l’arrivée du MCG en 2005 avait, à cet égard, été salutaire. Une dernière fois, courage à tous les sept-cents pour la dernière ligne droite. Et reconnaissance à l’équipe sortante, qui a dû gérer une législature atrocement difficile.

     

    Pascal Décaillet