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Commentaires GHI - Page 52

  • La guerre culturelle

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.05.23

     

    Plus de deux siècles après la Révolution française, la gauche et la droite sont bel et bien vivantes, plus que jamais. Sur tous les fronts, l’antagonisme est tendu : finances, fiscalité, modèles d’assurance maladie, formation, mobilité, logement. Cette dialectique est saine : la démocratie, c’est la confrontation des idées, et surtout pas le consensus mou, au milieu d’un marécage, avant même d’avoir discuté.

     

    Prenons les socialistes. Une fois de plus, je salue l’élection de Carole-Anne Kast, la combattante loyale, et de Thierry Apothéloz, dont les tonalités rassembleuses font du bien. Je ne partage pas leurs idées, ou très peu d’entre elles, mais nous parlons le même langage. Nous sommes soucieux de cohésion sociale, c’est juste la place du curseur qui fait la différence.

     

    Avec les Verts, la césure est culturelle. Elle est linguistique. Elle est lexicologique. Et elle est profonde. Non seulement nous ne parlons pas le même langage, mais je refuse catégoriquement de parler le leur. C’est la guerre des mots. Elle est d’une intensité que seuls peuvent mesurer ceux qui sont sensibles à la puissance du verbe, sa magie.

     

    La même césure, avec les quelques énergumènes socialistes qui ont déserté le combat pour la cohésion et la juste répartition, infiniment louable, au profit de causes « sociétales », ne concernant que des minorités, excluant le plus grand nombre, se coupant des classes populaires. Avec ces gens-là aussi, la guerre est totale. Elle est celle des mots. Ce front est terrible, parce qu’il touche aux fondements de l’être humain : les structures de sa conscience.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Et maintenant, reconquérir la langue !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.05.23

     

    A Genève, la droite est maintenant aux manettes, pour cinq ans. Sa nette victoire du 2 avril au Parlement a été complétée par une majorité reconquise, ce dimanche 30 avril, au Conseil d’Etat. Trois magistrats de l’Alliance de droite. Trois de gauche. Et, quelque part au milieu de ce beau monde, un Pierre Maudet qui se voit déjà en faiseur de majorités. Mais qui est tout de même, jusqu’à nouvel ordre, sur la plupart des sujets qui comptent (fiscalité, formation, économie), un homme issu de la pensée de droite. Radicale, républicaine, attachée à l’Etat, fort bien. Mais enfin, la droite. Moins nettement que le Grand Conseil, le gouvernement a tout de même basculé. La gauche est la perdante de ces élections.

     

    Ne revenons pas sur les aspects tactiques de l’élection du 30 avril. Tout au plus, relevons que « l’Alliance » bricolée au dernier moment par des partis de droite si différents les uns des autres, ce bric et ce broc n’ont servi qu’à pérenniser (mais jusqu’aux artifices de quelle éternité ?) la survie de la démocratie chrétienne, ci-devant dénommée « Centre », à l’exécutif, alors que ce parti n’avait que timidement tutoyé le quorum à l’élection parlementaire. Elle a servi à cela, et s’est opérée au détriment total des deux partis souverainistes et populaires, l’UDC et le MCG. Alors qu’eux, au contraire du Marais opportuniste, ont nettement progressé le 2 avril. Il y a, dans ce système « d’alliances », quelque chose d’écœurant, avec toujours les mêmes dindons de la farce. Ce système, concocté dans les cuisines des états-majors, est le poison de notre démocratie. Un jour ou l’autre, il faudra en changer.

     

    Sa victoire des 2 et 30 avril, la droite doit en faire quelque chose de fort. D’abord, dans les politiques publiques : mobilité, finances, fiscalité, formation, pouvoir d’achat, classes moyennes. Mais surtout, elle doit reconquérir la langue. En commençant, par exemple, par s’affranchir du sabir des Verts. Pendant cinq ans, on a entendu un ministre PDC de la Mobilité parler le langage de ses adversaires. On a entendu des gens de droite reprendre, en dociles enfants de chœur, la Sainte Liturgie des mots à la mode : « urgence climatique », « transition », « apaiser le centre-ville » (on se croirait sous Lyautey, au Maroc !). Méprisable droite molle, même plus capable d’avoir ses mots à elle. Perte de toute fierté, toute identité de droite, dans la profondeur et la richesse des ses propres racines philosophiques. Reprendre les mots de l’ennemi, c’est la soumission, à l’état pur.

     

    Alors oui, nous voulons une droite cultivée sur ses propres valeurs, consciente de sa richesse historique et intellectuelle, fière d’elle-même, et non en génuflexion timorée devant les zombies et les prophètes d’Apocalypse. La bataille des mots, en politique, est essentielle. La droite doit retrouver le vocabulaire qui fait son identité, sa fierté. Elle doit non seulement faire à Genève sa politique à elle, et non celle de la gauche. Mais elle doit repartir à la conquête de la langue. C’est un enjeu majeur, parce qu’il touche à l’essentiel : le souffle de l’esprit.

     

    Pascal Décaillet

  • Dignes de la victoire

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.04.23

     

    Ce déplacement du curseur vers la droite, le 2 avril, donne le ton pour les cinq ans qui viennent. Pour la nouvelle majorité du Grand Conseil, il s’agira de se montrer digne de la victoire, en travaillant d’arrache-pied au service de Genève.

     

    Dans quels domaines ? On peut discerner deux axes. D’abord, renverser la vapeur par rapport à cinq années d’errance centriste sur la mobilité. Plus question de faire la politique des Verts, par peur de déplaire à ses adversaires. Respect, bien sûr, pour tous les modes de transports. Amélioration des pistes cyclables. Mais plus question de traiter l’automobiliste en pestiféré, y compris dans la ceinture urbaine. Respect du libre choix du mode de transports, la voiture en fait partie.

     

    Toujours dans ce premier axe, celui des politiques publiques, il faudra bien évidemment reprendre le DIP de fond en comble. Fini, le pouvoir aux apparatchiks. Respect et confiance envers les directions d’établissement, les équipes sur le terrain. Valoriser enfin l’apprentissage, autrement que par des mots. Rendre à l’école enthousiasme et joie d’apprendre.

     

    Deuxième axe, le Parlement lui-même, son rôle, sa mission. Nous voulons des députés inventifs, imaginatifs, qui créent la politique, et surtout pas des aficionados de leurs ministres, qui attendent les impulsions de l’exécutif. Ce nouveau Grand Conseil doit être une boîte à idées, avec des hommes et des femmes déterminés à s’imposer face aux Conseil d’Etat, et surtout face à l’administration. A tous, excellente législature 2023-2028 !

     

    Pascal Décaillet