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Commentaires GHI - Page 55

  • Au diable, les moralistes !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.11.23

     

    Ils ont une guerre de retard. Les opposants à l’initiative qui veut réduire à 200 francs la redevance radio-TV, toute cette flasque armada de ceux qui ne veulent surtout rien changer au système, se trompent déjà de stratégie. Ils nous refont le coup des leçons de morale. Des « fake news ». Du service public. Ils nous sortent, sans même le dépoussiérer, tout l’attirail argumentaire de la votation « No Billag ».

     

    Ils ont tort. Car cette fois, ils vont perdre. Le peuple suisse n’en peut plus de l’arrogance de la SSR. Il ne veut tout simplement plus entendre ce discours, complètement éculé : « Nous sommes le ciment de la nation, nous sommes indispensables, sans nous pas de liberté des idées ».

     

    Pour qui se prennent-ils ? Ce qui compte, dans notre magnifique démocratie suisse, ça n’est pas la survie de la SSR. Ni celle des médias. Non, ce qui compte, c’est la libre expression de toutes les idées, je dis bien toutes, celles de gauche, celles de droite, celles qui défrisent, celles qui heurtent la lourdeur des conventions.

     

    Cette libre circulation, en quoi passe-t-elle par la seule SSR ? Ni même, pas les seuls médias ? Ni même, par le truchement des journalistes ? Nous sommes citoyennes et citoyens, adultes, vaccinés : à nous de choisir les canaux qui nous conviennent. Au diable, les conformismes ! Au diable, les leçons de morale des installés !

     

    Pascal Décaillet

  • L'absolu scandale du Pont d'Arve

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 29.11.23 - Rédigé plusieurs jours avant la décision de réouverture (annoncée hier), mais sur le fond rien ne change : les retards colossaux pris par la Ville doivent faire l'objet d'un audit. Et en matière de mobilité, le Canton doit prendre le pouvoir.

     

    A Genève, on ne roule plus. On macère sa colère, dans les bouchons. Ce fut notre lot sous Mme Künzler, nettement moins sous M. Barthassat, plus que jamais sous M. Dal Busco. Et là, sous M. Maudet, ça recommence ! Certes pas à cause du ministre cantonal, qui pourrait réserver de bonnes surprises. Mais à cause de la Ville ! Ces embarras d’automne, monstrueux, dignes de ceux de Boileau, se résument en un mot : le Pont d’Arve. Il appartiendra, un jour, aux historiens, archives en mains, de décortiquer l’affaire, déterminer comment on a pu, en haut lieu, laisser pourrir à ce point un chantier qu’il fallait, au contraire, accélérer par tous les moyens. On dégagera la part de l’idéologie, celle des Verts, des apôtres de la « mobilité douce » et du « transfert modal », tout ce petit monde puissamment désavoué par le peuple aux dernières élections, mais qui continue de s’enfermer dans sa liturgie, répétant à l’envi les mêmes mots, comme des incantations.

     

    Le boulevard du Pont d’Arve se trouve être un axe de pénétration capital dans le centre-ville de Genève, dans le prolongement de la rue des Acacias. Mais aussi, un axe de transfert majeur de la rive gauche à la rive droite, puisqu’il amène au Pont du Mont-Blanc, via Rive. C’est ainsi. C’est le fruit de l’urbanisme genevois, depuis les décennies ayant suivi la chute des fortifications, sous James-Fazy. Toucher au Pont d’Arve, dans le maillage actuel de Genève, c’est bloquer la ville. On nous dit qu’il y fallait à tout prix des travaux, nous l’entendons. On nous annonce des complications, là encore nous voulons le concevoir. Et puis, on se tait, on laisse pourrir, on retarde la fin des travaux, là commence le scandale. En génie civil, quel que soit le maître d’œuvre, public ou privé, la règle no 1 est le respect des délais. En l’espèce, on la bafoue. On place des dizaines de milliers d’automobilistes quotidiens devant le fait accompli. D’un mot, on se fout du monde.

     

    Dans les deux week-ends qui nous attendent, 3 et 10 décembre, la Ville de Genève accueillera les réjouissances de l’Escalade : la Course, puis le Cortège. Déjà en temps normal, ce sont des périodes d’enfer pour les automobilistes, en pleine époque de courses de Noël. Mais là, avec le Pont d’Arve, la coupe va déborder. Alors, je vous le dis : la plaisanterie a assez duré. Le Pont d’Arve est au moins d’importance cantonale, voire transfrontalière. Le Canton doit intervenir. On ne peut laisser plus longtemps ce chantier aux mains des idéologues de la Ville. On connaît leur couleur politique, leur Croisade contre tout ce qui ressemble à une voiture, leur religion extatique du vélo. Ces gens-là appliquent implacablement la réalisation d’un dessein : éradiquer tout véhicule à moteur privé du centre-ville. Le Canton doit prendre le pouvoir. Mettre au pas les gourous municipaux. Et dans seize mois, au printemps 2025, le peuple souverain de Genève doit les renvoyer dans leurs sectes.

     

    Pascal Décaillet

  • Les Verts : une défaite amplement méritée !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.11.23

     

    Depuis de longues années, dans ce journal et ailleurs, je livre une analyse sévère et sans concessions de l’action politique des Verts. Ce regard critique, je l’ai exercé, sans faillir, du temps de leur splendeur. Nous n’étions pas beaucoup, dans la presse romande, à refuser de nous pâmer devant la vague Verte, refuser de reprendre leurs mots, leurs mantras, leur liturgie, refuser d’encenser leurs grandes figures. Il fallait, partout dans la société suisse, adhérer à la grande secte de ceux qui parlent Vert, pensent Vert, disent « climat » dans chaque phrase, et « transition » toutes les trente secondes. Oui, nous sommes quelques-uns à avoir dit non. Nous nous sommes dérobés à la prière. Nous avons décliné la génuflexion. Nous avons renoncé à l’obédience. A ce parti que tous encensaient, nous disions nos quatre vérités.

     

    Et maintenant ? Au lendemain de la défaite sans précédent qu’ils ont essuyée aux élections fédérales, nous n’enfoncerons par le clou. Le peuple genevois, le peuple suisse, ont tranché. Au niveau fédéral, ce parti n’atteint même pas les 10% sous la Coupole, à Berne : moins d’un votant suisse sur dix a voté pour les Verts ! Nous pourrions en faire un slogan. Nous saurons nous en abstenir. Maintes fois, nous avons soutenu, ici et ailleurs, des positions éditoriales minoritaires dans la caste des journalistes, maintes fois le peuple et les cantons nous ont donné raison, comme ce 9 février 2014, sur l’initiative de l’UDC contre l’immigration de masse. Dont on attend toujours, au passage, un embryon de mise en oeuvre. Alors oui, seul contre tous, nous savons l’être. Les attaques, les pressions, ne nous font pas peur.

     

    Reste l’analyse de la défaite. Les Verts sont des gens intelligents. Il leur appartient de mener le débriefing. Cette catharsis interne est leur affaire, pas la nôtre. Tout au plus, en passant, mentionnerons-nous l’absolue nécessité de s’interroger sur les origines philosophiques de ce parti, passionnantes d’ailleurs, complexes, décentralisées, plus proches de la pensée libertaire (on pourrait remonter à Fourier) que des programmes politique articulés sur l’Etat, comme le sont ceux des radicaux et des socialistes. Au point qu’on peut se demander si les Verts, en Suisse comme ailleurs (ne parlons pas de la France, où le pataquès les rend illisibles) ont vraiment vocation à être un parti politique, au sens traditionnel. On les sent plus proches de l’effervescence associative, des groupements communautaristes. L’Etat n’est guère leur affaire, ils sont sociétaux. C’est une tradition. Elle n’est pas la mienne. Elle n’est pas celle, non plus, de plus 90% de nos compatriotes, au niveau fédéral. Voyez, on peut être minoritaire dans sa profession, dans le milieu des chroniqueurs ou éditorialistes, et parfaitement majoritaire dans le peuple suisse. Laissons donc les Verts tirer, entre eux, les leçons de leur Waterloo électoral. Et tournons-nous vers les authentiques préoccupations de nos concitoyens : la fin du mois, avant la fin du monde.

     

    Pascal Décaillet