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Commentaires GHI - Page 56

  • Philippulus

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.03.23

     

    Le pouvoir d’achat, priorité absolue des partis pour la campagne électorale. C’est bien. Mais c’est fort tard. Il leur en aura fallu, pour enfin saisir l’échelle des valeurs, la vraie, dans les préoccupations des gens. Il leur aura fallu l’approche de l’élection, et la peur, soudain panique, de passer complètement à côté des classes moyennes, avec des slogans décalés, des préoccupations de bobos ou de prophètes d’Apocalypse, à la Philippulus, le saisissant illuminé en toge dans « L’Etoile mystérieuse », avec son gong.

     

    Ils disent tous « pouvoir d’achat », même les socialistes. Tant mieux. Mais s’interrogeront-ils sur leurs interminables années de pèlerinage dans l’errance et l’erreur ? L’obsession de tant d’entre eux pour la mode « sociétale » : qu’un chercheur en sciences sociales de l’Université de Lausanne, en sandales et gilet de laine, vînt surgir avec une étude sur telle nouvelle métamorphose du genre, et immédiatement il fallait relayer cet émule d’Ovide, en faire un thème politique. L’immense majorité des gens, ces classes moyennes laborieuses, prises à la gorge par les taxes, les primes et les impôts, on n’en parlait jamais. Il fallait faire mode.

     

    Dans moins de trois semaines, le 2 avril, Genève se choisira un nouveau Parlement. Puissent les électeurs, de gauche ou de droite, y conduire des hommes et des femmes soucieux des vrais problèmes du quotidien. Soucieux des nôtres, plutôt qu’en éternelle pâmoison pour l’altérité. Nos vies, à nous. Notre cohésion sociale. Notre canton. Notre communauté nationale. Notre patrie.

     

    Pascal Décaillet

  • Droite municipale : la fin du commencement

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.03.23

     

    Ça n’est, bien sûr, qu’une votation municipale en Ville de Genève. Mais l’enjeu symbolique était de taille : interdire la publicité commerciale sur les murs de la Ville. Par près de 52% des voix, le peuple a dit non. Les autorités de la Ville de Genève sont désavouées. La droite l’emporte. Dans un théâtre d’opérations politiques où elle n’est pas accoutumée à la victoire, elle avait, ce dimanche 12 mars, de quoi sortir le champagne. Oh, ce résultat ne changera pas la face du monde, mais dans le très long, très difficile combat de la droite municipale contre une gauche de pouvoir qui se croit éternelle, le goût ailé de la victoire fait du bien. Je n’aime pas citer Churchill, mais tant pis, pour une fois on y va, et on se souvient de ce mot du 10 novembre 1942, suite la victoire d’El Alamein contre la prestigieuse Afrikakorps de Rommel, réputée invincible : « Ce n’est pas la fin. Ce n’est même pas le commencement de la fin. Mais c’est peut-être la fin du commencement ».

     

    Reconquérir la Ville ? Le combat sera encore très long, truffé d’aspérités, jonché de pièges, avec des hauts, des bas, des rebondissements. Mais l’enjeu doit être considéré. Depuis beaucoup trop longtemps, la gauche, dans toutes ses composantes, notamment socialistes et Verts, se partage les prébendes, distribue les postes, soigne sa clientèle, fait vivre son petit monde où règne sans partage la Sainte Grâce du service rendu, à charge de revanche. Elle ne le fait pas parce qu’elle est la gauche (une droite trop longtemps aux affaires tombe exactement dans les mêmes travers), mais parce que des décennies l’ont fossilisée dans les travers du pouvoir. La Cour du Grand Siècle, ses courbettes, sa liturgie, ses clans, ses artistes officiels, ses surintendants calcinés d’ambition. Le tout, à un détail près : le Roi-Soleil est aux abonnés absents. Sans doute à la chasse, jusqu’en 2025.

     

    La droite municipale, c’est aussi l’émergence d’une nouvelle génération, des coqs de combat nommés Kevin Schmid (PLR) ou Alain Miserez (PDC), parmi d’autres qui me pardonneront de ne pas les citer. Ils attaquent franco de port, savent débattre, en font parfois un peu trop, comme il sied à la jouvence. Ces Don Quichotte en herbe auront-ils raison des moulins ? Leur combat sera très difficile, le rite initiatique sera pour eux très long, il y aura (dans leur propre camp) le jeu habituel des trahisons. Nulle geste, nulle Chanson de Roland, sans la venimeuse proximité d’un Ganelon, en embuscade, là, juste derrière le buisson. Mais la politique, c’est exactement cela. Tantôt la désespérante immobilité des tranchées, tantôt l’audace de l’offensive, mais à quel prix ? Et toutes ces heures à se scruter, se sourire tout en se haïssant, se mentir, toutes ces éternités à feindre. Alors, quoi, l’empire de la simulation l’emportera-t-il sur la possibilité de la victoire ? Rien n’est écrit. Tout est possible. Tout est ouvert. Ça ferait un beau slogan de pub, non ? Où cela ? Mais sur les murs de la Ville, pardi !

     

    Pascal Décaillet

  • Visages de Campagne

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 08.03.23

     

    Je me suis lancé une nouvelle fois, cette année, dans la grande aventure des Visages de Campagne. Soixante candidates ou candidats au Grand Conseil, tous partis confondus, cinq par liste, défilent face à moi, pour un entretien de 6 à 7 minutes. Il y a plusieurs années, pour les élections fédérales, j’en avais reçus plus de cent, à la même enseigne. C’est un marathon. C’est éreintant. Mais pour moi, c’est profondément enrichissant. Car je découvre, les yeux dans les yeux, ce qu’il y a de plus beau en politique : l’ardeur citoyenne d’un être humain.

     

    Je ne suis pas un grand partisan de la démocratie représentative, encore moins des élections. Je préfère les votations, où l’on brasse un thème plutôt que de mettre en avant les personnes. J’aspire, vous le savez, à une démocratie totale, où le suffrage universel interviendrait directement, beaucoup plus qu’aujourd’hui, sur la fabrication même des lois.

     

    Mais ce système rêvé, utopique peut-être, c’est pour une autre vie. Pour l’heure, il y a des élections, je suis journaliste politique, j’assume. Eh bien ces soixante (nous en sommes à trente-six, au moment où sort ce journal), je veux ici leur rendre hommage. Comme d’ailleurs aux presque sept cents qui se présentent. La démocratie, ce sont des hommes et des femmes. Des rêves. Des engagements. Des projections individuelles sur un destin collectif. Nous sommes, grâce à tous ces candidats, dans le cœur palpitant de l’engagement citoyen. Bonne chance à tous, sans exception !

     

    Pascal Décaillet