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Commentaires GHI - Page 60

  • Le DIP : à droite, toute !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.04.23

     

    Le Département de l’Instruction publique doit être repris par la droite. C’est un enjeu majeur, essentiel, à vrai dire le plus important de la prochaine législature. Et je vais être encore plus précis : il faudra, pour remettre à flots ce navire sinistré, une droite d’Etat. Une droite cultivée, imprégnée de valeurs républicaines, passionnément attachée à la transmission des connaissances. Une droite qui connaisse l’Histoire de l’Ecole, du moins depuis la seconde partie du dix-neuvième siècle, ses enjeux, ses grandes figures : Jules Ferry en France, les grands radicaux à Genève, et aussi bien sûr le socialiste André Chavanne. Voyez, je ne suis pas sectaire.

     

    Bref, surtout pas la droite libérale, qui n’a pas laissé un très bon souvenir entre 1993 et 2003. Et surtout pas le Marais centriste (pour peu qu’il soit reconduit à l’exécutif), parti peu vertébré sur les questions scolaires. Non, je vous le dis : il faut un parti ayant le sens de l’Etat ! Un parti historique, ayant fait Genève, et fait la Suisse moderne.

     

    Le chantier est immense. Placer la connaissance au centre de tout. Valoriser l’apprentissage. Faire confiance aux directions d’établissements, aux équipes sur place. Ne pas tout régenter par des états-majors colbertistes et pléthoriques. Ce Département a besoin de confiance, de respiration, de joie de vivre : pourquoi diable l’École, un domaine aussi génial, devrait-elle être un lieu d’ennui ? Quel que soit le futur chef (ou cheffe) du DIP, je lui souhaite sincèrement bonne chance. Tout Genève aura ses regards portés sur lui.

     

    Pascal Décaillet

  • L'échec calamiteux du libéralisme

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.04.23

     

    Depuis plus de trente ans, ils nous font la leçon, à vrai dire depuis la chute du Mur de Berlin (1989). Plus de trois décennies à nous bassiner avec leur divinisation du Marché, leur rejet des peuples, des nations et des frontières, leur culte du libre-échange des marchandises et de la libre-circulation, sans aucune entrave, des personnes. Oui, il faut remonter aux événements de Berlin, en cette nuit du 9 novembre 1989, le Mur entre les deux parties de la ville qui s’effondre, mais avec lui le Mur entre les deux Allemagnes, que j’avais arpenté de fond en comble dans ma jeunesse, et plus largement le Mur de fer, créé avec la Guerre froide, entre l’Est et l’Ouest. Bien sûr que ce fut une étape, capitale, dans l’Histoire européenne.

     

    Vous étonnerais-je en vous affirmant qu’elle ne m’avait guère réjoui ? J’étais heureux, bien sûr, pour les libertés individuelles, pour les Allemands. Mais voyez-vous, passionné par la DDR (Allemagne de l’Est) depuis toujours, j’étais loin de ne trouver que des défauts à ce pays. Lui aussi, après 1945, s’était reconstruit, et sans Plan Marshall. Il avait bien sûr un régime autoritaire, parti unique, police politique insupportable (la Stasi). Mais, occupé par les Soviétiques, il n’avait eu d’autre choix que de « faire avec », bâtir un modèle certes aligné sur l’Est (vous croyez que la République fédérale ne l’était pas, tout aussi servilement, sur le capitalisme atlantiste des Américains ?). Il avait fait ce qu’il pouvait, avec, j’insiste sur ce point, une promotion exceptionnelle de la culture (théâtre, poésie, musique) et du sport. Un jour ou l’autre, dégagée du mépris de l’Ouest, l’historiographie de la DDR sera revue à la hausse. Modestement, j’y apporterai ma contribution.

     

    Toujours est-il que l’arrogance ultra-libérale née de la chute du Mur est, vue d’aujourd’hui, un échec calamiteux. Pendant plus de trente ans, on a sanctifié le libre-échange, oublié la voix des peuples, délégué les pouvoirs des nations à des monstres continentaux ou mondialistes, méprisé l’industrie et la métallurgie, délocalisé les centres de production, privilégié le rendement des actionnaires plutôt que l’investissement dans l’outil de travail. Bref, on s’est méchamment éloigné de l’humanisme d’un Benjamin Constant, d’un Tocqueville, ou même, plus récemment, d’un Olivier Reverdin, qui avait été mon professeur. Eh bien toute cette arrogance s’effondre aujourd’hui. De partout en Europe, les peuples veulent être entendus. Ils veulent le retour du politique. Et cette aspiration puissante ne provient pas de la gauche, mais d’une autre droite que celle des libéraux. Une droite qui veut l’Etat, mais pas pour autant les armées de fonctionnaires défendues par la gauche. Une droite qui veut la liberté, la souveraineté des nations, le protectionnisme agricole, l’indépendance, l’attachement à la Patrie. Une droite joyeuse, populaire, soucieuse de cohésion sociale à l’intérieur des frontières. Cette droite-là, aujourd’hui, est en train de dépasser en force celle des libéraux. Et le mouvement ne fait que commencer. Excellente semaine à tous !

     

    Pascal Décaillet

  • Une alliance profonde ! Pas un bricolage, SVP !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 12.04.23

     

    Depuis de longues années, je prône l’union des droites à Genève. Un rassemblement large et ouvert, allant du radicalisme à l’UDC, en passant par un libéralisme économique qui m’est plus difficile à supporter, et, pour le dire franchement, en imposant des conditions drastiques à la démocratie chrétienne, si elle veut s’inscrire dans le courant. Bref, une alliance PLR-UDC, et pourquoi pas l’aile du MCG qui a d’autres obsessions que la défense corporatiste de certaines catégories de fonctionnaires. Ça fait du monde. Du très beau monde, même. Ça sent le peuple, les gens de tous les jours, qu’on croise dans la rue, dans leurs camionnettes d’artisans ou de livreurs, dans les bouchons, dans les stades et les patinoires. C’est la droite cassoulet, comme aimait l’appeler Pascal Couchepin, trop libéral à mes yeux, mais homme d’Etat, c’est certain. C’est la droite de son prédécesseur, que j’ai fréquenté dans mes années bernoises, l’inoubliable Jean-Pascal Delamuraz, le pirate d’Ouchy devenu conseiller fédéral.

     

    Dans ces conditions, me direz-vous, je devrais me réjouir de la grande alliance de droite, en vue de l’élection du 30 avril au Conseil d’Etat. Je n’en suis pas si sûr. Il faut, bien sûr, l’union à droite, il l’a toujours fallu, depuis de longues années, toujours reportée par la machine à perdre. Il le faut, aussi, pour donner à ce nouveau Parlement, élu pour cinq ans, les moyens d’une nouvelle politique, conservatrice et joyeuse, populaire, inventive, au service des classes moyennes, étouffées par l’impôt et les taxes. Il la faut, cette union, oui, mais la fallait-il comme cela ? Dans de telles conditions d’improvisation, de dernière minute, de précipitation ? Comment expliquer, par exemple, la présence d’une candidate PDC (ci-devant dénommé « le Centre ») sur la même liste où figure l’UDC, parti honni, vilipendé ostracisé par cette candidate, pendant des années ? Qui, à droite, et notamment au PLR, a fait le forcing pour que cette candidate figure sur la liste ? Quelle image donne-t-on à l’électorat, sinon celle d’un immense rafistolage ?

     

    Il y a, dans cette improvisation dictée par la peur, des choses qui ne vont pas. Et qui sentent le faux. Une sorte de machine anti-Maudet, qui assurément devra plutôt servir l’intéressé, tout heureux de jouer le bad boy face à la corporation des installés. Pierre Maudet aime, plus que tout, débarquer à Golfe-Juan un 1er mars 1815, s’engouffrer dans les vallées des Alpes, remonter vers Paris, tel l’Aigle, de clocher en clocher. Et finalement, culbuter l’immobile Louis XVIII, le Restauré aux bas de soie et aux perruques poudrées. En montant contre lui la machine infernale de l’alliance bricolée, le Syndicat des Elus lui offre, sur un plateau, le rôle bonapartiste de sa vie. Sera-t-il élu ? Je n’en sais rien. Mais il aura respiré un air de liberté.

     

    Elle est porteuse d’espoir, la droite unie de ce printemps 2023. Mais elle est fragile, improvisée, à la merci du premier vent. Il faudra des années pour la consolider.

     

    Pascal Décaillet