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Commentaires GHI - Page 53

  • La Suisse doit réguler ses flux migratoires !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.08.23

     

    Le dimanche 9 février 2014, le peuple et les cantons suisses acceptaient l’initiative contre l’immigration de masse. Le texte ne demandait pas de stopper les flux migratoires vers notre pays, mais de les réguler. En clair, il exigeait que la Suisse, comme l’immense majorité des pays du monde, puisse régler elle-même, en fonction de ses besoins, la quantité d’étrangers qu’elle accepte sur son territoire. Il n’y a là rien de xénophobe. Il n’y a là aucune espèce de qualification péjorative des étrangers par rapport aux Suisses. Il y a juste une volonté légitime, républicaine, nationale, de contrôler son destin. Le moins qu’on puisse attendre d’un pays indépendant, souverain. En clair, l’ouverture à l’autre oui, la submersion par la masse, non.

     

    Oui, le peuple et les cantons ont voté cela, le 9 février 2014, contre l’immense majorité de la classe politique. Contre la gauche. Contre la droite libérale, voire ultra. Contre un certain patronat, profiteur, adepte de la sous-enchère salariale. Seul contre cette double alliance, celle de la gauche et des libertaires du Capital mondialisé, le souverain a accepté l’initiative. La suite ? On la connaît, elle est catastrophique, honteuse. Aux profanes, rappelons ici une chose, essentielle : quand le peuple vote sur une initiative, en Suisse, il ne donne pas son avis dans un sondage. Non, il prend une décision. Son arbitrage étant ultime, il est sans appel. Il est inscrit dans la Constitution fédérale, ce qui oblige le Parlement à édicter, dans le strict respect de la décision populaire, une loi d’application.

     

    Cela, tout le monde le sait, ne fut pas fait. Les corps intermédiaires, cette fameuse «démocratie représentative », ont tout entrepris pour contourner la volonté populaire. Atténuer son impact. Et finalement, en dissoudre le sens et l’essence. Ce comportement des élus, mauvais perdants du 9 février 2014, est l’une des forfaitures de notre Histoire récente. Il contribue, à juste titre, à ravager le crédit des parlementaires. Qu’ils ne viennent pas se plaindre, s’ils constatent leur impopularité croissante.

     

    Neuf ans plus tard, en cette fin d’été 2023, nous sommes en pleines élections fédérales. L’un des thèmes qui préoccupent le plus nos compatriotes, ce sont, oui toujours eux, les mouvements migratoires. 80'000 nouvelles personnes, chaque année, s’installent en Suisse. Notre pays est exigu, le Plateau est coincé entre le Jura et les Alpes, le territoire fait déjà l’objet d’un hallucinant mitage, qu’avait dénoncé à juste titre Franz Weber. Les infrastructures ne suivent pas. Les routes sont engorgées, les CFF dépassés. Les services sociaux, submergés. Une Suisse à dix, onze, douze millions d’habitants : c’est cela que nous voulons ?

     

    Oui, la Suisse doit drastiquement réguler sa pression migratoire. Et je ne parle même pas ici de la gestion catastrophique de l’asile par la nouvelle Conseillère fédérale socialiste. C’est encore autre chose. Mais rassurez-vous : je ne manquerai pas d’y revenir.

     

    Pascal Décaillet

  • Pour une droite sociale, patriote, populaire !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.08.23

     

    J’ai la réputation d’un homme de droite, et elle est parfaitement exacte. Reste à savoir quelle droite. Premier élément de réponse : en tout cas pas la droite libérale. Tout au moins, dans le sens où ce mot a été dévoyé depuis une trentaine d’années : cet ultra-libéralisme, qui veut dissoudre les Etats, les nations, les frontières, et ne songe plus qu’à la libre-circulation du Capital. Bref, le Veau d’or des golden boys. De toute ma vie, cette conception, d’inspiration anglo-saxonne (qui a causé beaucoup de tort au libéralisme historique, celui d’un Benjamin Constant, d’un Tocqueville, d’un Olivier Reverdin), n’a jamais été mienne. Oh, je suis entrepreneur depuis bientôt 18 ans, je défends à fond les PME, l’économie locale, le travail, la confiance entre partenaires. Mais désolé, il me faut l’Etat. C’est mon côté radical. On ne se refait pas.

     

    L’une des grandes figures que j’admire, c’est Bismarck. Parce qu’il a fait l’Unité allemande, certes. Un peu moins pour sa guerre contre la France, en 1870. Mais à vrai dire, pour une tout autre raison, hélas moins connue du grand public : le souci constant, chez ce hobereau prussien, d’accompagner la puissance de l’Etat d’un réseau exceptionnel (et, pour l’époque, totalement novateur) de protections sociales, d’assurances des ouvriers contre la maladie, l’accident. Et, en Europe, le premier système de retraites, plus d’un demi-siècle avant la Sécurité sociale en France (1945) ou l’AVS en Suisse (1947). Je vous encourage à lire toutes les biographies de Bismarck, vous y gagnerez en vision. Avec mon épouse et ma fille cadette, qui vit et enseigne à Bochum, dans la Ruhr, j’ai eu l’occasion de visiter, en juillet, le fabuleux Musée de la Mine : allez tous le voir, vous comprendrez le capitalisme rhénan et ses inflexions sociales, depuis la Révolution industrielle.

     

    Ce que j’admire en Suisse, c’est l’AVS. Deux ans après la guerre, il y a 75 ans, nos pères (ou grands-pères) ont su inventer un système d’Etat, unifié, pour couvrir les retraites. Trois quarts de siècle plus tard, la droite que je prône est patriote, intransigeante, mais elle est populaire, joyeuse, simple (je déteste les arrogances de classes). Et surtout, elle est sociale. Ne surtout pas laisser à la gauche le monopole de la réflexion sur la répartition des richesses, l’égalité des chances, les systèmes de santé, les retraites. D’autant qu’une partie de la gauche, hélas, n’aborde même plus ces thèmes, tant elle est vermoulue par les questions liées au genre, à la couleur de la peau, à la relecture anachronique de l’Histoire, sans restituer le contexte historique, bref la grande errance wokiste. Alors, laissons la gauche s’empêtrer dans la mode et le vent, et construisons en Suisse une droite de la Patrie, du Patrimoine, de la qualité dans les relations du travail, de la solidarité envers nos compatriotes les plus démunis. Je suis citoyen suisse. Je vote depuis 45 ans, je n’ai quasiment jamais manqué un scrutin. J’ai consacré ma vie à faire connaître la politique. J’ai des idées. Je les exprime. C’est tout.

     

    Pascal Décaillet

     

  • L'homme qui gagne

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 28.06.23

     

    Il ne fait ni bruit ni ramdam, ne prétend pas refaire le monde, il agit. Thierry Apothéloz, en ce début de législature, la deuxième pour lui au Conseil d’Etat, est l’homme qui marque des points dans le collège gouvernemental. Devant le Parlement, il gagne, tout dernièrement encore avec la loi sur l’aide sociale et la précarité. Toute de lenteur et de patience, la méthode de ce vieux routier de l’exécutif impressionne par la qualité du maillage, le temps accordé à la constitution du réseau, la discrétion dans l’action politique. L’efficacité, plutôt que le clinquant.

     

    Apothéloz, vingt ans d’exécutif. Quinze ans à l’exécutif de Vernier, deuxième ville du canton, longtemps la quatrième de Suisse romande. Et puis, cinq au gouvernement genevois. Une connaissance rare, en profondeur, des Communes et des institutions genevoises. L’homme est discret, toujours aimable. Il est socialiste, et d’un ancrage viscéral, mais ne passe pas son temps à moraliser. En silence, il se fixe des objectifs, et prend le temps de les atteindre. Beaucoup de temps. Trop, disent ses adversaires, y compris à l’interne, qui auraient voulu un peu plus de mouvement dans la première législature. Lui patiente, et laisse mûrir.

     

    Ainsi, dans ce gouvernement de droite, face à un Parlement de droite, voici un ministre de gauche, fort bien réélu, qui fait son boulot, ne se laisse pas démonter, n’élève pas la voix. Et réussit à avancer. On partage ou non ses convictions. Mais la méthode est redoutable. Et pourrait servir d’exemple.

     

    Pascal Décaillet