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  • Glasgow : le néant, 24 fois par jour

     
    Sur le vif - Dimanche 14.11.21 - 14.51h
     
     
    Les grands de ce monde, amassés dans une ville d’Écosse. Sur eux, toutes les lumières de l'univers. Pas une seule ouverture de la RTS, sauf trou providentiel à Tolochenaz, qui ne fasse écho de leur présence. Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où ils sont. Glasgow, ombilic du cosmos.
     
    Il dissertent ? Non, ils dorment. Tentent l'éveil, mais leurs paupières se font trop lourdes. Le Président des Etats-Unis, ouvertement, roupille. On sent l'ambiance, ça vivifie, ça galvanise, ça déménage.
     
    Glasgow ? Du blabla. Même pas un catalogue d'intentions. Rien, ou si peu. Pire : ce néant était prévisible. On l'a vu venir, on a annoncé son avènement, et... il est advenu. Absolue platitude du scénario : on annonce le rien, le rien se produit. Et puis, on réveille Joe, tout en douceur, on reprend les jets privés, on s'en va poursuivre le cours de sa vie.
     
    Glasgow, c'est le non-événement, soutenu par la non-narration. Rien ne se produit, on ne raconte donc rien, on constate le banal. Restent les cordes, pour se pendre. Ou le sudoku, pour passer le temps dans le jet retour.
     
    L'extase de ce néant, la RTS nous l'a offerte, toutes les heures. Toutes les ouvertures, sauf pour le Trou.
     
    Glasgow, c'est l'inexistence, juste interrompue par le vide. Celui, miraculeux, de Tolochenaz.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Grand Conseil : le vérificateur des machines

     
    Sur le vif - Vendredi 12.11.21 - 17.28h
     
     
    La manière dont le Président du Grand Conseil vient, depuis un peu plus d'une heure, de traiter certains de ses collègues, élus du peuple comme lui, est inqualifiable. Elle ne correspond pas à nos habitudes suisses. Elle n'est pas dans les tonalités de notre politique.
     
    J'ai passé des années au Palais fédéral, comme correspondant, je suis la politique dans notre pays depuis quatre décennies, j'ai animé des milliers de débats politiques, dont une quantité dans les Pas perdus des Chambres fédérales ou de Parlements cantonaux, je n'ai jamais vu un Président de législatif arborer des airs aussi caporalesques, distribuant admonestations et avertissements à la cantonade, infantilisant ses collègues, robotisant sa lecture du règlement comme un glacial vérificateur des machines dans une usine. Cela n'est pas digne de notre démocratie suisse.
     
    Je n'aborderai pas ici le fond - savoir dans quel degré d'urgence il fallait traiter le débat sur la réforme du C.O. - mais la forme. Un groupe, le PLR, s'est senti profondément lésé par une procédure qui ne lui paraissait pas conforme. Des élus de ce groupe, éminents juristes, comme Cyril Aellen ou Murat Julian Alder, ont tenté de faire valoir leurs arguments. On leur a coupé le sifflet. On leur a éteint le micro. On les a rabroués. On les a "avertis". C'est juste si le Sautier n'a pas été chargé de les coiffer d'un bonnet d'âne.
     
    Le Président, dans toute cette affaire, a fait preuve d'un autoritarisme qui ne ressemble pas à nos coutumes parlementaires. A-t-il agi pour l'intérêt général, ou pour celui de son parti ? Je n'ai pas la réponse à cette question. Mais son comportement n'a pas été digne de sa fonction. C'est tout.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ni Suez, ni Panama ?

     

    Commentaire publié dans GHI - 10.11.21

     

    On nous promettait le Pérou, on en est hélas assez loin. Le CEVA, qu’on nous présentait il y a quinze ans comme la huitième merveille du monde, celle qui transfigure le quotidien et se rit des frontières, semble avoir encore quelques progrès à faire pour répondre aux espérances de ces années-folles.

     

    Quelques progrès ? Demandons des chiffres. Quels sont les taux exacts de fréquentation ? Combien de monde, en dehors des heures de pointe ? Nos amis frontaliers le prennent-ils vraiment, ce train-miracle, ou demeurent-ils accrochés au volant de leur voiture ? Quelle fréquentation, le week-end ? Les gares sont-elles des lieux de vie, le commerce y est-il florissant, a-t-on envie de s’y attarder, de s’y donner des rendez-vous amoureux ? Le CEVA est-il un objet de désir ? Est-il rentable ?

     

    Les coûts réels de ce chantier du siècle, quels sont-ils ? Le dernier dépassement, 12,5 millions, est-il le dernier ? Le CEVA, pompeusement nommé « Léman Express » par l’officialité, a-t-il fait prospérer les entreprises locales ? Les adjudications de marchés public ont-elles favorisé les firmes genevoises, plutôt que françaises, voire plus lointaines ?

     

    Ces questions, certains députés se risquent à les poser. Ils attendent vainement les réponses. Tous les chiffres de cette aventure dantesque sont-ils consultables, transparents, à la disposition du public ? Règne-t-il une omerta ? Tout a-t-il été dit, comme il sied en République ? L’affaire est-elle close ? Aucun autre dépassement à attendre ? Ni Suez, ni Panama ? Juste Annemasse, vous êtes sûr ?

     

    Pascal Décaillet