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  • 31 octobre 1517 : 95 thèses, une Révolution

     
    Sur le vif - Dimanche 31.10.21 - 10.35h
     
     
    Il y a 504 ans, le 31 octobre 1517, Martin Luther placardait ses 95 thèses sur l'église de Wittenberg. C'est l'un des plus grands moments de l'Histoire allemande. Et c'est un tournant dans l'Histoire de l'Europe. Rien que sur la Réforme, à l'école où j'étais, j'ai eu droit, adolescent, à un cours d'Histoire de six mois. Et c'était absolument passionnant. Bien sûr, j'ai repris tout cela en profondeur, plus tard.
     
    Seulement voilà. Pour comprendre, à quinze ans, les grands enjeux de la Réforme, il faut avoir appris, en amont, dès l'école primaire, l'Histoire du christianisme, à la fois sous l'angle des enjeux théologiques (par rapport aux cultes sacrificiels de l'Antiquité), et bien sûr aussi sous l'aspect de son développement politique, des origines jusqu'à cette date de 1517. Qui est Luther ? Quelle est sa formation spirituelle et intellectuelle ? Dans l’Église de son temps, que condamne-t-il, à juste titre ? Quel est son rapport à la langue allemande ? En quoi s'apprête-il, cinq ans plus tard, à la révolutionner (traduction de la Bible en allemand, 1522) ?
     
    Ces choses-là, les profs d'Histoire, à l'école obligatoire (après, c'est trop tard !), doivent impérativement les enseigner. Il faut revenir à un enseignement de l'Histoire par le savoir, non stupidement cumulatif bien sûr, mais partie prenante d'une chaîne de causes et de conséquences, ainsi que parvenait à les établir le plus grand des historiens, le Grec Thucydide, dans sa Guerre du Péloponnèse, il y a 25 siècles.
     
    Le 31 octobre 1517, Luther déclare la guerre à Rome. Et il a raison. Il le fait au nom des abus de l’Église de son temps, mais là n'est pas le plus important. Il le fait au nom de deux puissances, cosmiques, inébranlables : celle du verbe et celle de l'esprit.
     
    Je vous encourage tous à aller visiter les Länder de l'ex-DDR, sublime Allemagne, demeurée simple, sévère, avide de musique et de vie de l'esprit. Si la Prusse vous fait un peu peur, commencez par les deux régions où a sévi Luther : la Saxe-Anhalt et la merveilleuse Thuringe. Vous serez là dans le coeur palpitant de l'âme allemande.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • "Indispensables à la démocratie". Et puis quoi, encore ?

     
    Sur le vif - Vendredi 29.10.21 - 00.51h
     
     
    « Les médias sont indispensables à la démocratie ». Je suis totalement opposé à cette affirmation.
     
    La démocratie, je suis pour. Vivante, totale directe. Avec le peuple qui a vraiment le pouvoir, et pas seulement celui de déléguer les décisions à une caste intermédiaire.
     
    Cette démocratie totale, non seulement les médias ne sont pas nécessaires à sa mise en œuvre, mais quantité d’entre eux font tout pour l’empêcher. Ils n’aiment pas le peuple. Ils veulent l’éduquer. Ils encensent les élites. Ça n’est pas exactement le modèle de démocratie auquel j’aspire.
     
    Pour qui se prennent-ils, de se proclamer « indispensables à la démocratie » ?
     
     
    Pascal Décaillet

     
  • Ce sera leur camp, ou le nôtre !

     
    Sur le vif - Jeudi 28.10.21 - 18.18h
     
     
    Insupportable époque, où des meutes de moralistes autoproclamés ne songent qu'à traquer la parole, prétendument dérapante, plutôt que d'analyser, restituer le contexte, dégager les mouvements de fond, sous l'écume.
     
    Traquer la parole. Ils ont, sous la main, leur catéchisme, dont il n'est pas question de dévier : questions de genre, couleur de peau, années trente, Seconde Guerre mondiale, colonialisme. Le code moral leur dit ce qui est tolérable, ce qu'il faut sanctionner. Et les voilà partis, à la chasse aux sorcières !
     
    Ils se posent là, au bord de l'étang, avec cannes et hameçons. Ils attendent que ça morde. Dès qu'un quidam dévie d'un millimètre de ce qu'ils ont posé, eux, comme Code d'Hammourabi, on attrape le poisson ! Versé, vivant, dans l'huile bouillante de friture. On jettera, de préférence, son dévolu sur l'homme blanc, de droite, plus de cinquante ans. Ah, si ça pouvait être un président cantonal de section UDC, la pêche serait miraculeuse.
     
    Traquer la parole. Ils ne savent faire que cela. Leur univers mental n'est qu'un immense Tribunal de l'Inquisition. Les juges ? Des chercheurs en sciences sociales de l'Université de Lausanne. Des spécialistes en études genre. Des Politburos du féminisme ultra. Ils ne s'intéressent au langage que pour le corseter. Au verbe, que pour l'anéantir. A l'esprit, que pour le niveler.
     
    La guerre première est culturelle. Elle sera impitoyable. Ce sera leur camp, ou le nôtre, celui des hommes et femmes libres, et qui entendent le demeurer.
     
     
    Pascal Décaillet