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  • L'énergie doit être enseignée à l'école !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.10.21

     

    Pénurie de matières premières. Pénurie de produits industriels. Pénurie de dérivés du plastique. Et même, pénurie de bois ! L’Allemagne, notre grand voisin du Nord, quatrième puissance mondiale, subit un ralentissement sensible de sa production industrielle, donc de l’ensemble de son économie, depuis la crise Covid. Nous les Suisses, dont l’Allemagne est le premier partenaire commercial, serons touchés par cette crise. A cela s’ajoute, au même moment, la pénurie possible d’électricité dont tout le monde parle, subitement, depuis mi-octobre. Pourquoi ce thème a-t-il soudain déboulé dans l’opinion publique ? A-t-il été instrumentalisé par le lobbyisme pro-nucléaire, qui demeure influent dans notre pays, pour tenter de réactiver ce secteur, malgré la votation populaire de 2017, qui acceptait qu’on en sorte ? C’est possible. Mais les scénarios de pénurie, et pas seulement en Suisse, sont bien réels ! Nous pourrions manquer d’électricité, avec des pannes, d’ici 2025. Dès lors, que faire ? La question est majeure. Elle en éclipse des tonnes d’autres, doit être prise immédiatement au sérieux par le gouvernement fédéral et nos 26 Conseils d’Etat cantonaux, dont celui de Genève !

     

    Alors, quoi ? Revenir au nucléaire, en travaillant sur les toutes dernières générations de centrales, comme celles au thorium ? Mettre le paquet sur les éoliennes, le photovoltaïque ? Construire 2000 petites centrales à gaz, pour un coût de 3,4 milliards ? Mélanger tous ces scénarios ? Une chose est sûre : la politique énergétique relève de la souveraineté des nations. Son importance est stratégique, au même titre que la politique de sécurité. Des autorités, fédérales ou cantonales, qui roupilleraient au lieu d’empoigner le problème, se rendraient coupables d’une impéritie gravissime, pour ne pas user d’un autre mot.

     

    L’énergie, c’est notre affaire, à tous. L’épopée des barrages, juste après la guerre, a été magnifique, mais l’hydraulique ne suffit pas à notre auto-approvisionnement. La question énergétique revient donc au tout premier plan de la scène, il en va de notre souveraineté, de notre indépendance, et au fond de notre survie comme nation, au sein de l’Europe. J’ajoute une chose : l’énergie doit être enseignée à l’école. Dès le primaire. Avec des profs qui informent, et non qui fassent leur propagande. Les enfants doivent être conscients que la lumière qui vient, lorsqu’ils appuient sur l’interrupteur, ne procède pas d’un miracle, mais d’une fabuleuse chaîne de travail, mise en œuvre par des humains, au service d’autres humains. Ils doivent apprendre, aussi, que chaque nation roule pour elle-même. Que chacune est responsable de son destin. Que les intérêts supérieurs de l’une ne sont pas les mêmes que ceux de l’autre. Et que la souveraineté énergétique est l’un des moteurs de la survie, comme nation indépendante. Tout cela, oui. Et certainement pas les niaiseries de grande fraternité planétaire que d’aucuns leur chantent, aujourd’hui, à longueur de journées. La réflexion sur l’énergie exige cynisme, rigueur et lucidité. Cela doit s’exercer dès les plus jeunes années.

     

    Pascal Décaillet

  • Les nuances de noirceur de nos folies

     
    Sur le vif - Mercredi 27.10.21 - 10.43h
     
     
    Il est de bon ton de condamner la haine. La justice est encombrée de plaintes pour "appel à la haine". Le législateur a cru bon, pour satisfaire la tiédeur du temps, de criminaliser ce sentiment. Ce mot, qui relève de la morale, s'invite dans le débat politique. Il sert de prétexte à la censure, l'étouffement des idées non-conformes. Il est devenu le passe-partout de la bonne pensée, celle qui régit l'orthodoxie de l'expression publique.
     
    Le problème, c'est que la haine existe. Tout comme l'amour, dont elle n'est que le revers. Elle existe, elle fait partie de la nature humaine. Elle est en chacun de nous, à l'état de sommeil et parfois en phase de réveil. Je veux bien qu'il existe quelques humains délivrés de ce sentiment, tant mieux pour eux, qu'ils nous inondent de leur bonté. Mais rien n'y changera : la haine habite l'humain, se révèle dans les phases de crise. N'en point parler, ou en faire le mot-valise du moralement correct, n'en altérera en rien l'existence.
     
    C'est le grand leurre de notre monde. En censurant l'expression d'un sentiment, on s'imagine qu'on va le faire disparaître. Alors qu'on le renforce, dans les tréfonds. C'est valable pour la haine. Pour le rapport à l'Autre. D'immenses courants de rejet massif, individuels ou collectifs, traversent nos sociétés. Interdire, dans la loi, l'expression de ces mouvements, c'est ranger la poussière sous le tapis.
     
    L'humain est capable d'amour. Et il est capable de haine. Il peut accepter l'autre. Mais il peut le rejeter. Notre nature est complexe, contradictoire, protéiforme, tissée d'un peu de raison, et pourtant enracinée dans l'irrationnel. J'ai, pour ma part, une lecture pessimiste de ce que nous sommes, les humains. Enfants de la terre, non du ciel ! Fils et filles de la perdition. Combattants suprêmes, dans des guerres perdues, maudites, sans retour.
     
    Si on parle d'amour - à quoi rien ne nous oblige - alors il faut accepter de parler de haine. Reconnaître sa présence. Ses causes, ses fondements. Prendre l'humain dans sa totalité. Dans toutes les nuances de noirceur de sa folie.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Facebook ? Mais c'est génial !

     
    Publié sur mon site FB - Mardi 26.10.21 - 18.05h
     
     
    Ils n'en peuvent plus ! Les médias traditionnels, journaux et RTS, n'en peuvent plus de casser du sucre sur Facebook. Voilà des années que dure ce petit jeu. Maintenant, ça suffit.
     
    Les réseaux sociaux, notamment celui-ci, sur lequel vous me lisez, sont une invention extraordinaire. Chacun d'entre nous peut s'exprimer. La traditionnelle lettre de lecteur, envoyée à un journal, courrier A, en espérant que le service ad hoc voudra bien retenir votre point de vue, c'est le Moyen-Âge ! A part les personnes âgées, victime de la fracture numérique, il faut vraiment être d'un autre monde pour en faire encore usage.
     
    Je suis un homme d'éducation très classique, en aucun cas un surexcité de la nouveauté technique. J'ai fait du latin, du grec, j'ai puissamment aimé - et aime encore - les littératures grecques et allemandes, j'aime les livres, ils ont fait ma vie.
     
    Mais désolé, Facebook (j'ai choisi ce réseau il y a une décennie, et me suis tenu à celui-là, seul), pour moi c'est génial. Je l'utilise comme Journal politique, littéraire et musical. Ou alors, comme vitrine de mon travail : mise en ligne d'émissions, annonce de grands rendez-vous télévisuels. Ou encore, l'été, pour y poster des photos de montagne, ou de mes voyages en Allemagne. J'y publie, simultanément à mon blog, les 144 épisodes de ma Série sur l’Histoire allemande, de 1522 à nos jours. C'est tout. Pas de vie privée. Pas de commentaires sous les écrits des autres. Même pas sous les miens, jamais. Globalement, j'adore ce réseau, je commence et finis ma journée avec lui, j'y fais des découvertes exceptionnelles : Histoire, littérature, musique, archives. Bref, j'y suis heureux.
     
    Bien sûr, il y a, sur ce réseau, toute une quantité d'abrutis qui abusent de la liberté d'expression pour salir, se livrer à la délation, appeler aux meutes. C'est inadmissible, assurément.
     
    Mais enfin, ces nuisibles, ils sont partout. Dans la vie. Dans les journaux. Dans la rue. Le réseau n'est qu'un miroir du monde.
     
    Quant aux médias traditionnels, avec leurs grands donneurs de leçons, sur les "fausses nouvelles" (pardonnez-moi, je parle français), "l'info vérifiée", "la nécessité du journalisme pour la démocratie", ils feraient mieux de s'interroger un peu sur eux-mêmes. Pensée unique. Rapport souvent servile au pouvoir, d'où qu'il vienne. Incapacité à se remettre en question. Doxa dominante au sein des rédactions. Peur des pairs. Surtout ne pas leur déplaire. Alors, au lieu d'écrire pour le vaste public, on s'adresse à ses semblables : le début de la fin.
     
    Facebook est imparfait, truffé d'abrutis, c'est possible. Exactement comme la vie. Elle nous heurte, elle nous déçoit, elle nous livre son lot de trahisons. D'immondes cafards nous épient. Derrière notre dos, ça jacasse, ça caquette. Pourquoi le miroir de la vie serait-il épuré des défauts de la vie elle-même ?
     
    Vous venez de me lire, ici, sur un réseau social, je vous en remercie. Je me suis exprimé, vous avez pris connaissance de mon point de vue. Vous pouvez à tout moment, vous aussi, sur votre site, votre "profil", aligner des mots. Par les chemins de la Raison, ou les traverses de la passion. Comme vous voudrez. Vous êtes libres. Écrire, ou ne pas écrire. Parler, ou vous taire. Vous réjouir, ou fulminer. Oui, ici nous sommes libres. Et ça fait un bien inimaginable.
     
     
    Pascal Décaillet