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  • La mode "sociétale", soubrette du pouvoir

     
    Sur le vif - Mardi 26.10.21 - 10.35h
     
     
    Les classes dominantes auraient inventé les questions "sociétales" pour distraire le pékin moyen de ses turpitudes quotidiennes, elles ne s'y seraient pas prises autrement. Vieille alliance, qui date de Mai 68.
     
    Car il y a eu deux Mai 68. Celui des ouvriers, géré de main de maître par la CGT et le Parti communiste. Dès qu'ils ont arraché les Accords de Grenelle, ils se sont immédiatement retirés du jeu : un SMIC haussé de 35%, c'était au-delà de toutes leurs espérances. A cela s'ajoute une chose : les familles ouvrières, en France et ailleurs, surtout celles qui votaient communiste et aujourd'hui Rassemblement National, sont plutôt conservatrices dans leur structure et leurs rapports internes, et surtout totalement insensibles au blues des enfants de bourgeois, dans la rues de Saint-Germain des Prés.
     
    L'autre Mai 68, ce sont eux, les gosses de bourgeois. Lycéens, universitaires. Trotskistes. Maoïstes. Libertaires. Hitler, connaissent pas. L'Histoire, connaissent pas. De Gaulle, qui préside leur pays, connaissent pas : ils ne voient en lui qu'un vieillard, n'ont aucune idée de ce qu'il a fait pour la France, depuis trois décennies.
     
    Autant je comprends et respecte parfaitement le mouvement ouvrier, qui s'est battu pour de meilleures conditions sociales et salariales. Autant je hais - le mot est faible - l'éruption libertaire, la coupure amnésique de l'Histoire, des étudiants gueulards et incendiaires de bagnoles. Le slogan "CRS-SS !" est une honte absolue. Il sonne bien, mais l'assimilation est scélérate, immonde, dégueulasse. Personne ne le dit ? Moi si, depuis 53 ans.
     
    Nous sommes en 2021. Revoilà le même front, les mêmes alliances. Un vrai pouvoir, celui des élites mondialisées, ultra-libérales, détestant les nations, les patries, ne connaissant rien à l'Histoire. Le seul moyen, de droite ou de gauche, pour combattre cette pieuvre, c'est la ferveur républicaine. Chaque pays, selon son génie propre. Chez nous en Suisse, c'est le pouvoir aux citoyennes et citoyens, la démocratie directe, le combat pour une école forte, qui transmet des connaissances, et ne se contente par de "socialiser".
     
    Faire la guerre à la pieuvre, c'est aussi mettre en avant les VRAIS PROBLÈMES des gens, à commencer par ceux des classes moyennes : pouvoir d'achat, fiscalité confiscatoire sur le fruit du travail, primes maladie, soins dentaires, prix des médicaments, prix de l'essence et des combustibles de chauffage, etc.
     
    Tartiner les consciences, à longueur de journées, avec des questions de genre, ou de couleur de la peau, ou de relecture culpabilisante de notre Histoire, n'attaquera en rien le vrai pouvoir en place. Ce dernier est économique et financier, mondialisé. Que le pékin - et la pékine - se turlupinent les méninges avec de puissantes questions "sociétales", que le nouveau héros de la RTS soit le chercheur en sciences sociales de l'Université de Lausanne, tout cela les arrange très bien, les vrais dominants. Ca distrait la galerie. Ca conforte leur pouvoir.
     
    La très vieille alliance libéraux-libertaires, née sous Louis-Philippe. Adolescente en Mai 68. Cacochyme en 2021. Mais sonore. Et polluante.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • La droite, Rethondes, la survie des âmes

     
    Sur le vif - Lundi 25.10.21 - 18.07h
     
     
    Tant que la droite parlera le langage de la gauche, allant jusqu'à reprendre mot à mot les mantras lexicologiques des Verts, "transition", "urgence climatique", "sortie du nucléaire", chaque syllabe qu'elle prononcera sonnera comme l'aveu d'une défaite, l'acceptation d'un armistice, un Rethondes de la pensée.
     
    Car la langue, en politique, n'est pas rien. D'elle, tout procède. Le choix des mots vous identifie. Reprendre ceux de l'adversaire, c'est déjà reconnaître qu'on a perdu. Alors, plus qu'à signer le document qu'il vous aura placé sous les yeux, une griffe à gauche, une griffe à droite, ne craignez rien, notre secrétaire d'état-major vous enverra les copies. Bienvenue à Rethondes.
     
    Il fut un temps, lointain, où la droite exerçait un magistère. Par son verbe, sa culture, son champ de références, ses écoles de pensée, elle était, dans toute sa diversité, un pilier de la Cathédrale intellectuelle où pouvaient s'élever les voix qui comptent, en politique.
     
    C'est fini, depuis longtemps. Capitulation en Mai 68, et dans les années qui suivirent. Débandade avec le libéralisme et l'argent-roi, depuis trente ans. Copié-collé des mots de gauche, aujourd'hui ceux des Verts, demain un autre.
     
    L'urgence première de la droite, c'est de retrouver un magistère. Pour cela, elle devra s'immerger dans l'Histoire, s'imprégner des grandes écoles d'idées, retrouver le goût d'écrire et de parler, se réinventer un style.
     
    La guerre, plus que jamais, est culturelle. C'est la plus féroce de toutes. Parce qu'elle engage la survie des âmes.
     
     
    Pascal Décaillet

  • La becquée - Les oisillons - La prédation

     
    Sur le vif - Lundi 25.10.21 - 10.38h
     
     
    Dans les débats budgétaires, il y en a toujours un pour vous balancer l'expression "les besoins de la population". Les oisillons, dans le nid, en attente de la becquées providentielle de l'Etat. Il faudrait augmenter les "recettes" de l'Etat, pour garantir cette mission céleste d'approvisionnement. Et pour augmenter les "recettes", il faut bien sûr augmenter l'impôt.
     
    Le mot "recettes" relève d'un un choix lexical bien précis. Moi, j'appelle ça prédation. Rapine. L'Etat tentaculaire, par nécessité d'assurer son propre fonctionnement, multiplie les ficelles pour faucher l'argent des classes moyennes. Ceux qui paient des impôts ! Quelque 38% des Genevois, en âge de contribuer, n'en paient pas, ce qui constitue d'ailleurs un problème.
     
    Il ne faut donc pas dire "recettes". Il faut dire "prédation".
     
    Et puis, les "besoins de la population". Tout le monde le reconnaît : ils sont principalement dus, à Genève, à la pression de l'immigration. Et je ne parle pas ici de médecins allemands, qualifiés et sérieux, ni d'ingénieurs français, ni de chimistes italiens ! Je fais allusion à une autre immigration, vous voyez très bien laquelle, qui vient chez nous pour prendre, et prendre seulement.
     
    On parle des "besoins de la population". On reconnaît qu'ils augmentent de façon exponentielle avec l'immigration non-contrôlée, ce qui est d'ailleurs contraire au mandat constitutionnel du 9 février 2014. Mais pour autant, on se refuse à empoigner le problème à sa racine : l'immigration elle-même !
     
    Cette hypocrisie de la gauche et de la droite molle nous perdra tous. Parce qu'elle n'ose pas dire les choses. Nommer le problème. Déranger la torpeur consensuelle autour des flux migratoires, celle qui arrange un certain grand patronat profiteur et peu patriote.
     
    Alors, on s'invente des missions du ciel. Venir porter la becquée aux oisillons. En délestant, toujours un peu plus, les classes moyennes. Les gens qui se lèvent le matin. Et qui vont bosser.
     
     
    Pascal Décaillet