Sur le vif - Lundi 29.11.21 - 16.25h
Il y a des sujets dont tout le monde parle, et dont je ne parle jamais.
Il y a des sujets dont je parle, et dont personne d'autre ne parle. Comme les grands basculements de l'Histoire allemande, entre 1770 et 1813. Ou, d'une manière plus générale, les innombrables champs très spécifiques d'Histoire allemande dans lesquels je patauge depuis plus de quarante ans. Politique, poésie, musique.
Et puis, il y a les sujets dont tout le monde parle, et dont je parle aussi.
Il ne s'agit ni de s'accrocher à la mode, ni à l'inverse de la fuir, par principe.
Il faut connaître ses compétences profondes. Là où on fait la différence. Ses limites, aussi (les sujets sur lesquels on n'a strictement rien d'original à dire).
Il faut transmettre au public ce qui peut lui rendre service. Lui apporter une valeur ajoutée. Une compétence. Un angle original.
Il faut s'exprimer sur un thème. Pas pour le seul plaisir de la conversation. C'est très allemand, je sais, comme conception. Mais au fond de moi, jusqu'au fond de l'âme, je suis un Allemand !
Le salon à la parisienne, où se superposent, dans l'assourdissant frottement des aigus, les stridences des coquelets, ça n'est pas ma tasse de thé.
Apporter quelque chose. Proposer une différence. Déplaire, si nécessaire.
Mais bavarder pour bavarder, non merci.
Pascal Décaillet