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  • Jugement dernier

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.11.21

     

    A quoi sert, au fond, la Ville de Genève, à part administrer des leçons de morale à la terre entière ? Depuis des années, mais à un rythme qui s’aggrave, les autorités municipales passent leur temps à édicter, urbi et orbi, des bulles pontificales statuant sur les droits de l’homme dans tel ou tel pays éloigné, ceux des femmes, ceux des minorités les plus inattendues. Pas une seule semaine sans une nouvelle Encyclique : on en perd son latin !

    Il faut dire que Genève est la capitale du monde. Si vous prenez un compas, vous tracez un cercle, vous y inscrivez un triangle isocèle, vous établissez le point de rencontre des médiatrices, l’affaire est certaine : vous tomberez sur la fontaine de la Place du Molard. C’est une certitude scientifique, comme le sont les conclusions du GIEC sur le climat.

    Alors, du centre, on rayonne. L’exécutif de la Ville, qui fixe pourtant cinq cahiers des charges bien concrets à nos édiles, allant de l’extinction des feux à la voirie, est tellement bien organisé qu’il parvient à trouver des tonnes de temps libre pour moraliser tous azimuts, régir les consciences, prononcer le Jugement dernier. Avec, sur ce dernier point, une rafraîchissante inversion par rapport aux Écritures : lorsque la Ville de Genève choisit entre l’Enfer et le Paradis, les élus sont à sa gauche, les damnés à sa droite. Au pays de Calvin, un zeste de fantaisie ne fait pas de mal, non ?

     

    Pascal Décaillet 

  • Courage et clarté, voilà ce qui nous manque !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 24.11.21

     

    La parole publique a besoin de courage. Elle doit ressembler à ces montagnes claires, qui se dessinent dans l’horizon crépusculaire d’un soir d’été. Les lignes, nettes et tracées. Les couleurs, superposées. Les détails du relief, parfaitement visibles, même de très loin. L’impression, de la vallée d’en face, d’épouser en son for ce versant opposé qui nous livre ainsi la radiographie de son être : le soleil décline, la précision s’amplifie, jusqu’à ce point de bascule où commence la nuit. La parole politique, ça doit être cela, et non le marécage. Car le Marais n’est bon qu’à dissoudre les âmes. Il mêle. Il liquéfie. Il envoute de nimbes. Il distille le brouillard. Notre vie publique, en Suisse, mérite d’autres tons que ce galimatias. Elle a besoin, comme partout en Europe, de clarté, d’engagement, de mise en péril du confort de celui qui parle. Manier le verbe, c’est prendre un risque. Celui de déplaire. S’isoler du corps social. S’exposer à la vindicte. C’est cela, le combat des idées. Dans une arène de lumière, plutôt que dans les Fossés de Caylus. C’est dans le Bossu, de Paul Féval, un roman magnifique pour enfants et familles.

     

    Notre vie politique suisse a besoin de clarté. Partagez-vous, ou non, la liturgie d’Apocalypse des Verts, et leur terminologie, sur « l’urgence climatique » ? Acceptez-vous l’invasion du débat public par les sujets « de société », cette obsession qui veut tout ramener aux questions de genre, ou de couleur de la peau ? Etes-vous favorables à l’étranglement fiscal des classes moyennes sur le revenu de leur travail ? Trouvez-vous normal que la Suisse contrôle aussi peu ses flux migratoires, alors qu’elle en a reçu mandat, par le peuple et les Cantons, le dimanche 9 février 2014 ? A Genève, êtes-vous satisfait de la masse des flux transfrontaliers quotidiens, sur la Ville et le Canton ? La politique européenne du Conseil fédéral vous remplit-elle d’allégresse ? Est-elle, selon vous, de nature à défendre la souveraineté, l’indépendance, la dignité de notre pays, dans le concert des nations ? A ces questions, je vous demande d’apporter, dans le sens qu’il vous plaira, des réponses claires. Laissons la langue de bois aux apeurés du verbe.

     

    A ce stade, il y a toujours un petit malin, ou un lamentable pendard (ce sont souvent les mêmes), pour m’opposer que la Suisse est le pays du compromis. Je veux bien. Mais la position de concession réciproque doit provenir d’un choc d’antagonismes, et non être proclamée au départ. En clair, on commence par ferrailler, après on discute. La politique a besoin de guerriers, beaucoup plus que de négociateurs. On conquiert les positions, et puis on regarde. Et le verbe, on l’aiguise. Et l’argument, on l’affûte. Et l’adversaire, on le combat. Pour les conciliabules, s’il en faut, on trouvera bien quelques négociateurs, pour se faufiler discrètement vers la Forêt de Compiègne. Ces gens-là, il en faut. Ils n’’écrivent pas l’Histoire. Ils se contentent de parapher les abandons.

     

    Pascal Décaillet

     

  • De Chancy à Romanshorn, la lumière jaillira !

     
    Sur le vif - Mardi 23.11.21 - 15.50h
     
     
    Fantastique nouvelle : les problèmes d'énergie de la Suisse sont réglés ! Pour un prix infiniment plus modique que la construction d'un nouveau barrage, ou d'une nouvelle centrale nucléaire, notre pays pourra produire de l'électricité en quantité illimitée, à destination de toute la population.
     
    Il suffira pour cela de brancher une dynamo sur la salle accueillant la Commission de politique extérieure du Conseil national. Scintillante de mille lumières, à côté desquelles celles de Cordoue à l'époque arabo-andalouse feraient pâle figure, cette auguste assemblée dégage une telle énergie, dans ses réunions, qu'elle peut, bien canalisée, approvisionner le pays tout entier.
     
    Ainsi, la seule idée émise hier, donner deux milliards (au lieu d'un seul, voire zéro, comme le préconisent les brutes de mon espèce) à l'Union européenne, serait de nature, selon les toutes dernières statistiques de Berne, à éclairer chaque foyer suisse pendant mille ans.
     
    Encore une ou deux idées de ce genre, et la Suisse est sauvée. Deux milliards, à la réflexion, pour un club dont nous ne sommes pas membres et qui ne cesse de nous mettre le pistolet sur la tempe, c'est un peu juste ! Allons-y pour quatre milliards, pourquoi pas seize ! Plus la Commission du National nous surprendra par son sens de l'Etat, de l'indépendance, de la souveraineté, plus la lumière jaillira. De Chancy à Romanshorn. En passant par la totalité des cabinets psychiatriques de notre pays.
     
     
    Pascal Décaillet