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  • Couchepin, la Weltwoche, la lumière d'un journal

     

    Sur le vif - Jeudi 17.04.14 - 14.44h

     

    "Was die Schweiz ist" - Papier de Pascal Couchepin, en pages 13 et 14 de la Weltwoche d'aujourd'hui.

    Le contenu: une réflexion sur les langues en Suisse, leur coexistence.

    Mais l'important n'est pas l'objet du papier. L'essentiel, c'est que la Weltwoche ouvre ses colonnes à Pascal Couchepin, qui ne cesse de démolir au vitriol toute la philosophie politique qui sous-tend la ligne éditoriale de cet hebdomadaire.

    Déjà, la Weltwoche confie depuis longtemps une chronique à Peter Bodenmann, l'ancien président du parti socialiste suisse.

    La grandeur d'un journal, sa puissance, son rayonnement, c'est, en plus d'avoir une ligne éditoriale claire et assumée (de gauche, de droite, d'où il voudra), de s'ouvrir, en les invitant, à d'autres courants de pensée.

    La Weltwoche fait cela.

    La Frankfurter Allgemeine fait cela.

    La Neue Zürcher Zeitung (dans une moindre mesure) fait cela.

    Le Figaro fait cela.

    Je ne suis pas sûr, hélas, de trouver l'équivalent dans la presse de gauche.

     

    Ni même dans nos ineffables quotidiens consensuels de centre droit, en Suisse romande, attirés par le seul parfum du pouvoir en place. Quel qu'il soit, au fond.

     

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Nos amis danois

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    Chronique publiée dans Lausanne Cités - Mercredi 16.04.14
     
     
    La Suisse est un pays délicieux. Le président se rend en Ukraine, on l’accueille avec les honneurs, à un détail près : on lui flanque, pour la photo officielle, le drapeau danois à la place du suisse. Oh, les couleurs sont les mêmes. Et, lorsque la bannière est repliée, à l’abri des vents glacés venus de Sibérie, un observateur distrait peut s’y méprendre. Et puis, franchement, les Ukrainiens, ces temps, ont d’autres soucis que l’exactitude dans l’ordre de l’héraldique.

     
    Didier Burkhalter s’en est-il rendu compte ? A-t-il fait semblant de ne rien voir ? Qu’aurions-nous fait, à sa place ? Déclenché un incident diplomatique ? Repris l’avion sur le champ ? Demandé la tête du chef du protocole ? Délicate situation. D’autant que personne ne sait exactement ce que le président de la Confédération est allé faire à Kiev.

     
    Cette fameuse OSCE, que la Suisse préside pour un an, et qui a montré dans les Balkans (je l’ai vue à l’œuvre, sur place) sa redoutable efficacité dans l’ordre de l’inaction, qui ose croire, sans s’étouffer d’un gigantesque éclat de rire, qu’elle puisse jouer le moindre rôle dans le déchirement de ce pays entre ses marches orientales russophiles et son appel de l’occident vers l’Europe ?

     
    Dans ces conditions, le meilleur moyen de sceller l’inefficace et l’inutile n’était-il pas, au fond, de les faire endosser par nos amis danois ? Monsieur le chef du protocole ukrainien, vous êtes finalement un homme averti et délicat.
     
     
    Pascal Décaillet

     

  • La vraie fonction du CEVA

     

    Sur le vif - Mardi 15.04.14 - 17.30h

     

    Le CEVA, sur lequel nous avons voté le 29 novembre 2009, assume clairement deux fonctions dans la vie genevoise. D’abord, sa fonction évidente : celle d’un futur RER dont nous sommes beaucoup à nous réjouir. J’ai moi-même voté pour le CEVA, comme je le mentionnais dans l’Hebdo du jeudi 26 novembre 2009, trois jours avant le scrutin. Assurément, si davantage de gens peuvent prendre les transports publics, notamment parmi les pendulaires, nous n’allons pas nous en plaindre. A coup sûr aussi, un retard, même de 21 mois, n’est pas l’Apocalypse. Les travaux de gros œuvre de cette envergure ont souvent du retard, ceux qui ont vécu les aventures de la Furka et du Gothard le savent.

     

    Mais le CEVA a une seconde fonction, celle que je n’ai cessé, depuis des années, et parfois de façon bien solitaire dans le monde éditorial genevois, d'évoquer : celle de servir de coagulant à la coalition au pouvoir depuis des années à Genève : l’actuel PLR, le PDC, les socialistes, et depuis dix-sept ans les Verts. Cela, jusqu’à « l’anomalie » qu’a dû constituer pour ce sympathique quatuor l’élection de Mauro Poggia. Lequel est en fait un PDC déguisé en MCG, mais ne compliquons pas, je ne voudrais pas finir par vous faire prendre une aspirine.

     

    Oui, la fonction politique du thème « CEVA » a puissamment été, à l’automne 2009, de sauver une coalition déjà très inquiète de l’ascension du MCG. A juste titre, l’inquiétude, puisque ce dernier passait alors de 9 à 17 députés. N’oublions pas qu’en ces mois d’octobre et novembre 2009, la votation sur le CEVA et les élections cantonales se trouvaient totalement liées, intriquées, dans le temps. Il fallait voter sur un thème, le CEVA, et en même temps, il fallait élire le Grand Conseil, puis le Conseil d’Etat. Affirmer comme un acte de foi l’adhésion au CEVA, c’était montrer sa fidélité à la coalition anti-MCG, ou anti-MCG et anti-UDC. L’un n’allait pas sans l’autre. Coalition qui, de Guy Mettan à Gabriel Barrillier, s’est admirablement auto-adoubée, donnant à la République membres du Bureau et présidents successifs du Grand Conseil. Comme par hasard, la crème des pro-CEVA.

     

    A l’automne 2013, plus de votation. Mais des chantiers en retard, Et un retard, nous le savons désormais par le procès-verbal du Comité de pilotage CEVA du 18 octobre 2013 14.15h (oui, DECAPROD l’a eu aussi), dont l’annonce a été SCIEMMENT reportée pour cause d’élections. Un report dont François Longchamp était d’ailleurs loin d’être l’unique bénéficiaire, je dirais même que pour lui, ça n’aurait pas changé grand-chose. Non, l’annonce du retard AVANT les élections, c’est sur toute la coalition anti-MCG, anti-UDC, qu’elle aurait eu un effet dévastateur. Ne refaisons pas l’Histoire, mais il est permis de penser que le MCG n’aurait pas décroché 20 sièges, mais peut-être 23, et l’UDC aussi aurait encore davantage progressé.

     

    Il est donc faux, sur le report de l’annonce, de s’acharner sur François Longchamp. Tout au plus convient-il d’établir si, dans sa mémoire chancelante des dates, il a dit la vérité, l’a omise, tue, ou travestie. Mais cela est une autre affaire. Elle n’est pas celle d’un homme seul, mais de toute une caste d’intérêts, économiques, financiers, corporatistes autant que politiques. C’est cela, la vraie fonction du CEVA.

     

    Pascal Décaillet