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Liberté - Page 689

  • Macron, un monarque à contresens

     

    Sur le vif - Samedi 01.12.18 - 18.09h

     

    L'élection d'Emmanuel Macron, homme sans culture politique, sans aucune espèce de références historiques, multipliant même dans ce domaine les énormités, a évidemment constitué, au printemps 2017, une erreur majeure.

     

    La France s'est laissée avoir par un bonimenteur de passage. Un pur produit marketing, dûment soutenu par la finance internationale, a profité du vide sidéral laissé par le reste de la classe politique. Il s'est juste engouffré.

     

    Du coup, pendant cinq ans, sous prétexte de "résistance au populisme", la France a droit à une politique à contresens. Partout en Europe, reviennent les peuples et les nations. Les frontières. Les volontés de contrôler les flux migratoires. Les besoins criants de souverainetés nationales. A l'inverse de tout cela, pour plaire à l'international, au petit monde du multilatéral, comme d'autres tentaient de plaire aux émigrés de Coblence, Macron s'accroche désespérément à son credo européiste, à ses illusions mondialistes. Voilà un homme qui n'a strictement rien compris aux besoins profonds des peuples d'Europe d'aujourd'hui, à commencer hélas par le sien.

     

    Face aux gilets jaunes, tiendra-t-il ? Dissoudra-t-il l'Assemblée ? Devra-t-il passer trois ans et demi en cohabitation avec une députation enfin représentative, en lieu et place de la joyeuse bande de valets de l'exécutif, issus des urnes dans la foulée de son élection, en 2017 ? Devra-t-il cohabiter avec un Premier ministre hostile, ou en tout cas moins servile que l'actuel, qui n'est qu'un chef d'état-major de la volonté élyséenne ?

     

    Dans tous les cas, y compris celui de son maintien jusqu'au terme du mandat, en mai 2022, Macron n'est que la perpétuation d'une erreur. Le répit de l'Ancien Monde. Un jour ou l'autre, la nouvelle donne politique s'imposera en France : retour à souveraineté et à la nation, protectionnisme, rupture avec les grands empires financiers cosmopolites, droit de frapper monnaie et de déployer ses forces armées, riches d'une Histoire plus que millénaire, en fonction d'impératifs nationaux, et non d'une agrégation dans un ensemble supérieur.

     

    Cette affirmation de la souveraineté face aux Empires, qu'ils fussent ceux des Habsbourg ou tant d'autres, est, de Philippe le Bel à Charles de Gaulle, une absolue constante de l'Histoire de France. Un jour ou l'autre, elle s'imposera de nouveau. Nous ne sommes pas hors de l'Histoire. Non, nous sommes dans l'Histoire ! Parties prenantes, tous, de destins que nous contribuons à forger.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Le pays réel

     

    Sur le vif - Samedi 01.12.18 - 08.45h

     

    Si Macron dissout, la nouvelle Assemblée nationale ressemblera enfin à la France réelle, avec les vrais rapports de force qui traversent le pays. Contrairement à la vague totalement artificielle de députés élus sur mesure, dans la foulée de la présidentielle de 2017, pour servir de Chambre d'enregistrement aux décisions du Prince.

     

    Dans ce pays réel (j'utilise à dessein cette expression, en sachant parfaitement d'où elle vient), il y a un courant qui, déjà à la présidentielle de 2017, avait montré, EN NOMBRE DE VOIX, son exceptionnelle marge de progression.

     

    Vous me direz que, dans la dynamique d'un scrutin majoritaire, le nombre de voix n'a pas d'importance, puisqu'il se trouve écrasé par les regroupements du second tour.

     

    Je vous répondrai ceci : lorsque le pays est au bord de l'éclatement, les forces sociales imposent un changement de système. Ce dernier porte un nom, bien précis : il s'appelle la proportionnelle.

     

    Si ce rééquilibrage (pour user d'un euphémisme) n'a pas lieu maintenant, il se produira de toute manière en fin de législature, en 2022. Et l'épisode Macron n'aura été, comme je l'annonçais ici même à la minute même de son élection, qu'un répit de cinq ans pour l'Ancien Monde.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La vie qui va

     

    Publié sur mon site FB - Vendredi 30.11.18 - 16.35h

     

    Que vaut un "manifeste d'intellectuels" ?

     

    Dans une démocratie, il n'y a que des citoyens. Chacun, au même titre qu'un autre, a le droit d'exprimer son point de vue.

     

    En quoi le fait d'être "un intellectuel", ou un artiste, ou une vedette de cinéma, ou même un Prix Nobel, constitue-t-il, a priori, une quelconque valeur ajoutée pour émettre un avis signalé sur la bonne marche de la Cité ?

     

    Et l'aide-soignante, dans un hôpital public ? Et le nettoyeur ? Et l'ouvrier ? Et le chômeur ? Et l'oublié de tous ? Ils n'auraient pas droit, eux, à donner leur opinion ?

     

    Comme ils n'ont pas droit de cité dans les "manifestes d'intellectuels", à côté de la chemise immaculée d'un BHL, ils s'expriment ici. Oui, ici ! Là où nous sommes. Là où j'écris, à l'instant. Cela s'appelle un réseau social.

     

    Ces même réseaux sociaux que les "intellectuels", du plus profond de leur arrogance, méprisent souverainement.

     

    Pour ma part, il m'est arrivé, parfois, de lire l'un ou l'autre livre. Eh bien voyez-vous, les réseaux sociaux, je n'en ai jamais dit le moindre mal. J'y suis moi-même, depuis quelques années, je n'oblige personne à me lire, encore moins à aimer ce que j'écris. Chacun est libre.

     

    Les réseaux sociaux, les "intellectuels" en parlent exactement comme ils parlaient de la télévision, au début des années soixante. Ou de la radio, au début des années vingt. Ils en parlent avec mépris. Ils vitupèrent l'instrument - qui apparemment leur échappe - sans le moindre discernement entre le bon grain et l'ivraie.

     

    Et leurs livres ? Combien d'entre eux survivront au temps qui passe ? Combien de millions de tonnes de papier, de forêts dévastées, pour des constructions intellectuelles, des foires aux vanités, dépourvues de tout intérêt vital pour l'humain, sur la terre !

     

    Je suis très heureux d'être ici, loin des "intellectuels", au milieu des gens, dans la vie. Oui, la vie simplement. La vie qui va.

     

    Pascal Décaillet