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Liberté - Page 693

  • Le pays oublié

     

    Sur le vif - Samedi 24.11.18 - 22.56h

     

    Gilets jaunes : première colère populaire contre une "taxe écologique", plus soucieuse de l'image de la France dans le jeu de miroirs cosmopolite, étymologiquement spéculatif, que de la baisse vertigineuse du pouvoir d'achat dans les provinces et les périphéries. Comme si les Français grillaient de l'essence par plaisir, ou par vice.

     

    Il y en aura d'autres, de ces fureurs et jacqueries, face à un système où le libéral et le libertaire ne font qu'un, et où les privilégiés des métropoles méprisent le pays oublié.

     

    M. Macron, MM Cohn-Bendit et BHL, vous pouvez compter les jours, les semaines ou les mois. Vous êtes le répit de l'Ancien Monde. Votre temps touche à sa fin.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Jouir avec entraves

     
     
    Sur le vif - Samedi 24.11.18 - 15.41h
     

    "Oh, shocking !", murmura le soixante-huitard vieillissant, remuant sa tisane face aux images du Paris des gilets jaunes, assis dans son salon, entre son portrait de Cohn-Bendit, ses livres de BHL, son pavé arraché au Quartier latin, son atlas des Balkans dédicacé par Kouchner, et les ultimes reliques, lacérées, de ses rêves libertaires.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Pierre Maudet : Retour de l'île d'Elbe

     

    Sur le vif - Samedi 24.11.18 - 07.04h

     

    Le coup de poker de Pierre Maudet, bonapartiste dans l'âme, a des accents de Retour de l'île d'Elbe : une prise de risque inouïe, couronnée de succès, mais sans lendemain possible.

     

    Lorsque l'Empereur débarque à Golfe-Juan, le 1er mars 1815, avec une poignée de fidèles, il n'est rien face à la masse des forces royalistes. Mais il sait une chose : Louis XVIII n'est rien, lui, face à l'Histoire, et rien non plus dans le cœur des Français.

     

    Alors, il tente la folle aventure. Avec ses quelques grognards, ses Simon Brandt à lui, il s'enfonce dans les montagnes, direction Grenoble, et remonte vers Paris. Et là, le miracle se produit : les populations l'acclament, "l'Aigle vole, de clocher en clocher".

     

    En moins de trois semaines, il est à Paris. Il reprend sa couronne. Mais hélas pour lui, plus rien n'est comme avant. Les Français voulaient bien voir surgir une dernière fois l'Aigle noir, mais les rêves d'Empire et de gloire sont déjà dévorés par les mites de la Restauration. À l'extérieur, la Coalition, très vite, se reforme. Et cette fois, l'Aigle aura face à lui le Duc de Wellington. Ce sera Waterloo. Ce sera la vraie fin.

     

    Avec son coup de maître (que nous annoncions lundi soir), en appeler à la base pour tétaniser le Comité directeur, Pierre Maudet réussit un retour qui rappelle à la fois celui de l'île d'Elbe ou, pour prendre une comparaison plus récente, la contre-attaque allemande dans les Ardennes, fulgurante mais brève, en décembre 1944.

     

    Voilà qui lui accorde un répit. Mais c'est sans lendemain. La confiance est entamée. Le réseau, déchiré. La remontée des renseignements, tronquée. Et, si la base de son parti a plus de légitimité que les 31 membres d'un Comité directeur, ce que nous croyons volontiers, alors l'Aigle devrait poursuivre sa logique jusqu'au bout : solliciter sans tarder la seule onction qui vaille pour lui, celle du suffrage universel.

     

    Pascal Décaillet