Commentaire publié dans GHI - Mercredi 04.12.19
A quelques jours de l’examen du Budget 2020 du Canton de Genève par le Grand Conseil (session des 12 et 13 décembre), il convient de rappeler ici quelques vérités en matière de tenue de toute comptabilité, qu’elle soit individuelle, familiale, pour une petite entreprise, une moyenne, ou même une immense. Je parle ici comme citoyen, comme père de famille, ce que sont des dizaines de milliers d’autres personnes à Genève, tant d’hommes et de femmes faisant ce qu’ils peuvent pour s’en sortir. Mais je parle aussi comme petit entrepreneur, ayant à gérer depuis 14 ans un budget professionnel, et tenir ses propres comptes, là aussi comme des milliers d’autres. Je ne suis pas un élu, et n’ai aucune intention de le devenir. Mais j’ai appris à compter, à me battre, et n’ai aucune leçon à recevoir de la part de certains députés, ceux qui dépensent – et parfois dilapident – les deniers publics, sans avoir conscience qu’il s’agit de l’argent des contribuables, gagné à la sueur de leur front, puis donné à l’Etat pour qu’il en fasse le meilleur usage.
Est-ce vraiment le cas ? Hélas, non ! La plupart de nos budgets publics sont déficitaires. Celui de l’Etat de Genève, pour l’année 2020, qui sera tranché dans quelques jours, l’est aussi. Le déficit, c’est un résultat négatif pour l’exercice d’une année. L’accumulation des déficits, cela s’appelle la dette. L’Etat emprunte de l’argent à des banques. Lorsqu’il est endetté, il doit payer, comme tout débiteur, les intérêts de la dette. Ces intérêts, qui les paye ? Réponse : les contribuables ! En clair, plus l’Etat creuse sa dette, plus nous-mêmes, puis un jour nos enfants, nos petits-enfants, devront passer à la caisse pour rembourser. En plus clair encore, leurs impôts, prélevés sur la sueur de leurs fronts à eux, serviront à dépenser des sommes totalement inutiles pour les tâches de l’Etat, juste régler d’anciens contentieux. Pour ma part, je trouve ce principe dégueulasse. C’est cela, le déficit. C’est cela, la dette !
Je suis partisan d’un Etat fort, avec sa dimension sociale : pas question de laisser des concitoyens sur le bord du chemin. Mais cet Etat doit impérativement être géré avec une extrême rigueur. Un sou est un sou, pour la seule raison que c’est celui des contribuables. La valeur infinie de ce don, prodigué par ceux qui travaillent à la collectivité, les députés, de gauche comme de droite, doivent, à tout instant, l’avoir à l’esprit. Cet argent n’est pas à eux ! Ils n’en sont que les gestionnaires, au service de l’intérêt général. Citoyen parmi les citoyens, je demande aux élus de viser l’équilibre budgétaire. Et d’entreprendre toutes choses pour que la dette soit résorbée. Toute autre politique, dispendieuse et inconsciente face à des contribuables, notamment la classe moyenne, déjà pressés comme des citrons, sera de nature à entraîner la colère populaire. L’injustice fiscale, comme le prix du pain ou celui de l’essence, est l’une des premières causes de révolte. Les corps intermédiaires feraient bien de s’en souvenir.
Pascal Décaillet