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Liberté - Page 555

  • Alors, nous renaîtrons

     

    Sur le vif - Samedi 21.03.20

     

    Il est temps que la SSR mette en ligne, en accès total, aisé et gratuit, la totalité de ses archives, radio et TV. Il y a là des trésors inestimables.

    C'est l'Histoire, vivante et palpitante, que chaque citoyenne, chaque citoyen de ce pays doit pouvoir exhumer à tout moment, par un système de recherches universellement accessible, simple, clair, à la portée de tous. Pourquoi ces trésors devraient-ils dormir dans des caves ? Nous payons la redevance. Nous avons le droit d'accéder, chacun de nous, à cette partie de nos vies, celle de nos parents, nos grands-parents. C'est la mémoire de notre pays !

    De même, il est urgent que la bibliothèque universelle soit accessible sur internet. Le livre doit quitter l'Université, il doit être lisible par tous, sans formalités, et à tout moment !

    Et par pitié, épargnez-nous les commentaires sur l'aspect sensuel et olfactif du papier. Je suis le premier d'accord : j'ai passé une partie de ma jeunesse à humer avec jouissance de vieux livres, de littérature grecque ou allemande, sur de vieux rayons. On est trop sérieux, quand on a dix-huit ans.

    Mais nous sommes en mars 2020 ! Nous sommes confinés. Nous sommes des millions de solitudes éclatées, juxtaposées. Nous avons besoin des forces de l'esprit, besoin de l'écriture et de la parole vivante. Besoin, plus que jamais, de la puissance de feu du verbe. Alors, incendiés par la musique et par la danse des mots, nous renaîtrons.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Les rêveurs du clavier solitaire

     

    Sur le vif - Vendredi 20.03.20 - 17.50h

     

    N'en déplaise à l'armada des petits délateurs, des épurateurs en herbe, des auxiliaires autoproclamés de justice et de police, et des surexcités du clavier solitaire, le Conseil fédéral a pris aujourd'hui les bonnes décisions. Il s'est montré ferme, solidaire, confiant dans le peuple suisse. Il a agi à la hauteur qui doit être sienne : celle de l'Etat .

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le virus et Beethoven

     

    Commentaire publié dans GHI - 18.03.20

     

    Le danger, lorsque nous sommes confrontés à une crise majeure, du type de celle que nous traversons, c’est de la transformer en thème unique, voire obsessionnel, de conversation. Rien ne nous y oblige ! Il faut certes en parler, avec tout le sérieux requis, informer au mieux la population, répondre aux questions des gens, transmettre les consignes. Mais par pitié, rien ne nous interdit de parler d’autre chose !

     

    Dimanche soir, après avoir couvert avec mes collègues les élections municipales, j’ai écouté la Missa solemnis, de Beethoven, sur Mezzo. Puis, une extraordinaire interview du chef d’orchestre, René Jacobs, sur les circonstances de l’écriture de cette Messe par l’un des deux ou trois plus grands compositeurs de l’Histoire humaine. C’était d’une précision, d’une érudition musicologique, à couper le souffle. Et ça nous prouvait qu’un grand chef, ça n’est pas seulement des choix de tempo, mais une vie entière de culture musicale.

     

    Pourquoi je vous raconte cela ? Parce que Beethoven et René Jacobs, après une journée passée dans le cambouis du concret, m’ont incroyablement lavé l’esprit. Parce qu’il y a le virus, c’est vrai, et qu’il faut en parler, et appliquer les directives. Mais aussi, parce qu’il existe, à côté du virus, avant et après le virus, un homme qui s’appelle Beethoven, cet esprit constamment en mouvement, qui a fait progresser le génie humain à des galaxies de la force de frappe du virus. Alors, s’il faut parler de l’un, parlons aussi de l’autre ! Et nous verrons bien qui gagnera. Bon courage à tous !

     

    Pascal Décaillet