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Liberté - Page 468

  • Cela sera mon combat, au milieu du tumulte

     

    Sur le vif - Mercredi 19.08.20 - 09.15h

     

    Il est temps qu'émerge, en Suisse romande, sans le moindre tabou, un espace solide et référentiel pour une pensée politique centrée sur la nation et sur la souveraineté.

    Il ne s'agit pas d'exclure, ni de combattre les autres nations. Les peuples du monde sont nos amis. Nous nous passionnons pour leurs Histoires, pour leurs langues, nous aimons infiniment le chemin qui, intellectuellement, spirituellement, nous amène à tenter de les comprendre. Unterwegs zur Sprache, pour citer le titre célèbre de Heidegger.

    Mais la compréhension de l'autre, ça n'est pas la dissolution de soi-même. Ni la négation de nos valeurs. Ni l'abdication de notre identité. Nous avons construit notre Histoire, comme tous les autres peuples ont construit la leur, nous pouvons en être fiers : la Suisse est un pays prospère, équilibré, il y règne des tonalités de respect mutuel, un souci de cohésion sociale, c'est déjà beaucoup. Nous avons quatre magnifiques langues nationales, nous nous nourrissons de la culture de nos voisins : la France, l'Allemagne, l'Italie. Nous échangeons. Nous nous engueulons entre nous, quatre fois par an, ce qui est parfaitement sain en démocratie.

    Mon souci politique numéro un est celui de la souveraineté de mon pays. Parce que je crois profondément à l'échelon des nations, et me méfie viscéralement des constructions multilatérales. Je veux une Suisse capable, au maximum, tout en étant parfaitement amie avec le reste du monde, de s'en sortir par elle-même.

    Cela passe par la souveraineté alimentaire, donc une politique agricole audacieuse, encourageante pour nos paysans, respectueuse de l'environnement. Cela passe par une économie plus attentive aux équilibres internes, moins tétanisée par la tyrannie du Commerce extérieur. Cela passe, surtout, par la bonne vieille souveraineté tout court, une maîtrise autonome de notre politique de sécurité. L'un de ses aspects, n'en déplaise à la gauche, demeure militaire, c'est pourquoi je voterai OUI aux avions de combat.

    Ma vision politique est partagée par certains, combattue par d'autres. C'est normal : nous sommes en démocratie ! Sur certains points, elle est majoritaire, sur d'autres non. Mais soyez sûrs d'une chose : en aucun cas, jamais, quelles que soient les pressions, je n’abdiquerai une seule virgule de ce que je crois juste de dire. Cela plaira aux uns, déplaira aux autres. Cela sera mon combat, au milieu du tumulte.

     

    Pascal Décaillet

  • Un Président dépassé, Mme Obama ?

     

    Sur le vif - Mardi 18.08.20 - 08.52h

     

    "Un Président dépassé" : c'est ainsi que Michelle Obama vient de qualifier Donald Trump, lors de la Convention virtuelle des Démocrates pour la présidentielle de novembre.

    Un Président dépassé ? Oh certes, Madame Obama, il n'a pas la classe de votre mari, dont les propagandistes - jusque dans la presse romande - nous vantaient sous son règne les qualités de danseur élégant, raffiné. Comme si l'art de Terpsichore devenait vertu d'Etat.

    Un Président dépassé ? A coup sûr, Madame Obama, moins porté sur la guerre que votre mari. Donald Trump : en quatre ans, aucune guerre. Barack Obama : d'incessants bombardements, de la Libye à l'Afghanistan, en passant par le Yémen, le Pakistan, la Syrie, l'Irak, la Somalie. Une moyenne de trois bombes par heure, pendant huit ans. Théâtres d'opérations souvent oubliés des médias - jusque dans la presse romande - tout occupés à sanctifier le Président aimé.

    Un Président dépassé ? Des progrès exceptionnels pour relever l'économie, et juguler le chômage, jusqu'à la crise du coronavirus, dont Donald Trump, jusqu'à nouvel ordre, n'est pas responsable.

    Un Président dépassé ? Les échos de votre intervention totalement déplacée, Madame Obama, nous parviennent, grinçants et revanchards. Jusque dans la presse romande, comme la Mer de Valéry, toujours recommencée.

     

    Pascal Décaillet

  • Tout simplement, cela est.

     

    Sur le vif - Lundi 17.08.20 - 18.26h

     

    L'immense erreur du multilatéralisme, depuis 1945 (voire depuis 1919), consiste à s'imaginer qu'existerait, quelque part dans l'univers, une forme de sagesse collective de l'humanité. On gommerait les peuples, les nations, on diluerait l'Histoire, le réel. On remplacerait le concret par le rêve d'une Entente cordiale planétaire : SDN en 1919 (on a vu le résultat !), ONU depuis 1945.

    Les grandes constructions multilatérales sont des chimères. Dès que surgit le vent du tragique, tout ce beau monde, tous ces beaux parleurs, s'éclipsent. Et chaque nation, face à son destin, reste seule. Si elle est forte, si elle a puisé en elle-même la puissance du survie, elle pourra s'en sortir. Si elle est faible, elle risquera le pire.

    Cet ordre du monde, ancestral, n'a strictement pas changé depuis la nuit des temps. Il n'existe, dans l'Histoire des peuples, ni modernité, ni nouveauté, ni soudaine douceur, ni progrès. Il n'existe que des rapports de forces.

    Et les gentils diplomates des organisations politiques internationales (je ne parle pas ici de l'humanitaire) ont beau prendre l'avion à longueur d'années, se faire filmer sur les tarmacs, s'embrasser ou (plus récemment) s'accouder, arborer le masque bleu qui défie le diable, rien n'y fera. A la vérité, tout ce petit monde gesticule. De 1919 à 1939, jamais la SDN n'a réussi à empêcher la moindre guerre. Pas plus que l'ONU, depuis 1945. On parle, on parlotte, on parlemente. Mais le rapport de forces des nations, immuablement, demeure.

    Aucune de ces organisations multilatérales n'a jamais réussi à équilibrer, en faveur du faible, le rapport de pouvoirs. Qu'a fait l'ONU, depuis 1945, pour atténuer l'arrogance de l'impérialisme américain ? Rien ! Pire : elle l'a confortée !

    Dans ces conditions, une lecture réaliste de l'Histoire nous amène à constater que l'échelon le plus crédible, le plus concret, aujourd'hui, demeure celui des peuples et des nations. C'est en tout cas, pour notre part, l'unité de référence que nous voulons considérer en priorité. Cela ne nous réjouit pas particulièrement, nous n'entretenons à la nation nulle mystique. Cela ne nous attriste pas, non plus. Tout simplement, cela est.

     

    Pascal Décaillet