Sur le vif - Mercredi 19.08.20 - 09.15h
Il est temps qu'émerge, en Suisse romande, sans le moindre tabou, un espace solide et référentiel pour une pensée politique centrée sur la nation et sur la souveraineté.
Il ne s'agit pas d'exclure, ni de combattre les autres nations. Les peuples du monde sont nos amis. Nous nous passionnons pour leurs Histoires, pour leurs langues, nous aimons infiniment le chemin qui, intellectuellement, spirituellement, nous amène à tenter de les comprendre. Unterwegs zur Sprache, pour citer le titre célèbre de Heidegger.
Mais la compréhension de l'autre, ça n'est pas la dissolution de soi-même. Ni la négation de nos valeurs. Ni l'abdication de notre identité. Nous avons construit notre Histoire, comme tous les autres peuples ont construit la leur, nous pouvons en être fiers : la Suisse est un pays prospère, équilibré, il y règne des tonalités de respect mutuel, un souci de cohésion sociale, c'est déjà beaucoup. Nous avons quatre magnifiques langues nationales, nous nous nourrissons de la culture de nos voisins : la France, l'Allemagne, l'Italie. Nous échangeons. Nous nous engueulons entre nous, quatre fois par an, ce qui est parfaitement sain en démocratie.
Mon souci politique numéro un est celui de la souveraineté de mon pays. Parce que je crois profondément à l'échelon des nations, et me méfie viscéralement des constructions multilatérales. Je veux une Suisse capable, au maximum, tout en étant parfaitement amie avec le reste du monde, de s'en sortir par elle-même.
Cela passe par la souveraineté alimentaire, donc une politique agricole audacieuse, encourageante pour nos paysans, respectueuse de l'environnement. Cela passe par une économie plus attentive aux équilibres internes, moins tétanisée par la tyrannie du Commerce extérieur. Cela passe, surtout, par la bonne vieille souveraineté tout court, une maîtrise autonome de notre politique de sécurité. L'un de ses aspects, n'en déplaise à la gauche, demeure militaire, c'est pourquoi je voterai OUI aux avions de combat.
Ma vision politique est partagée par certains, combattue par d'autres. C'est normal : nous sommes en démocratie ! Sur certains points, elle est majoritaire, sur d'autres non. Mais soyez sûrs d'une chose : en aucun cas, jamais, quelles que soient les pressions, je n’abdiquerai une seule virgule de ce que je crois juste de dire. Cela plaira aux uns, déplaira aux autres. Cela sera mon combat, au milieu du tumulte.
Pascal Décaillet