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Liberté - Page 472

  • Gisèle Halimi : la classe et la grâce

     

    Sur le vif - Mardi 28.07.20 - 16.00h

     

    Gisèle Halimi (1927-2020) a été une très grande dame. L'une de celles qui entraînent adhésion et admiration. D'abord, par le courage de son engagement, tout au long de sa vie. Mais aussi, l'immense classe qui l'habitait. La qualité de son élocution, la douceur ciselée des mots, la précision du verbe, la très haute sérénité de sa tenue, face aux causes les plus enflammées. Je pense, notamment, à son combat pour les gens du FLN, dans les dernières années de la Guerre d'Algérie. Rappelons que nombre d'entre eux, combattants politiques, furent guillotinés par la République française. Et qu'un certain Garde des Sceaux, sous Guy Mollet, recommandait au Président Coty que la justice suivît son cours.

    Habitée d'un feu intérieur, Gisèle Halimi plaidait ses causes avec un calme impressionnant. Cette femme d'exception, par l'universalisme de son engagement, qui allait de la défense des femmes opprimées à celle des peuples se libérant du joug (la Tunisie, l'Algérie), était le contraire même d'une sectaire. Chacune de ses paroles, chacune de ses phrases, respirait l'humanisme. Celui qui abolit les frontières entre les genres, entre les peuples.

    Au-dessus des causes, des combats, des décombres, demeure chez cette femme l'une des qualités les plus rares, le feu d'une vie forgeant la précision du verbe. Cette alchimie, sans crise ni psychodrame : juste la mise en place, à la fois rationnelle et passionnée, du combat.

     

    Pascal Décaillet

  • L'Europe de Macron : l'opium des élites

     

    Sur le vif - Vendredi 24.07.20 - 11.45h

     

    Entre frugaux et dévoreurs, on s'est bagarré sur quoi, à Bruxelles ? Sur un grand projet d'identité continentale ? Sur un socle de valeurs ? Sur la place de Rousseau, Goethe, Hölderlin, Paul Celan, Kafka, Dante, Pétrarque, Pessoa, Séféris, Odysséas Elytis, ou alors Dvorak, Sibélius, Bela Bartok, dans ce qui serait un Panthéon commun ?

    Pas du tout ! On s'est déchiré sur une affaire de croupiers. Une sombre et visqueuse cause d'arrangement du débiteur avec la banque du casino. Les plus puissants, les flambeurs, les mauvais garçons, les bluffeurs et les crâneurs, bref les Macron et séides, ont exigé de leurs camarades d'infortune qu'on fasse sauter la banque. "Nous sommes endettés ? Aucun problème ! Multiplions la dette !".

    Ça n'est plus l'Europe. Ça n'est plus la politique. Ça n'est plus Colbert, ni Kant. Adieu, la Raison ! Adieu, la responsabilité ! Adieu, l'appel à la Lumière ! Adieu, toute espérance de lucidité ! Adieu, le "Mehr Licht" de Goethe expirant ! En lieu et place, le pouvoir aux usuriers, le culte du Veau d'or, le chemin étoilé de la facilité, le renoncement au sacrifice.

    Et il est des naïfs pour s'en féliciter ! Tendres âmes ! Où le sureau tient lieu de clairvoyance. Sirupeuses errances. Dans le grand jardin du renoncement, elles étendront leur doux feuillage.

    La réalité du monde d'aujourd'hui, c'est encore celle des nations. Chacune d'entre elles, souveraine. Responsable de sa survie. De sa sécurité. De ses frontières. Garante de ses lois, démocratiquement votées. Soucieuse de sa cohésion sociale. Là est le concret. Le réel. Le palpable. Le vrai souci des peuples. Aux élites, laissons l'oisiveté. Et l'opium.

     

    Pascal Décaillet

  • Alors, allons-y pour le peuple !

     

    Sur le vif - Mercredi 22.07.20 - 22.46h

     

    La Suisse doit mettre fin à la libre circulation multilatérale. Et passer, en fonction de ses besoins, des accords sectoriels avec les pays qu'elle souhaite avoir pour partenaires. Sur la base de quotas, de contingents. En tenant le couteau par le manche. Et en faisant systématiquement ratifier par le peuple, entendez le suffrage universel, chacun des accords signés, pays par pays.

    Reprendre le contrôle de la politique migratoire exige cette quadruple posture : fin du multilatéralisme, accords avec des pays choisis, détermination souveraine des flux, décision du corps des citoyennes et citoyens sur chaque accord.

    La Suisse est une démocratie. Ce sont les citoyens qui décident. Pas les hauts-fonctionnaires à Berne. Ni le patronat. Ni les syndicats. Ni les partis politiques. Ni les groupes de pression. Ni les professeurs de droit. Ni les corps intermédiaires.

    La démocratie, c'est le pouvoir au peuple. Alors, osons ! Allons-y pour le peuple !

     

    Pascal Décaillet