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Liberté - Page 466

  • L'universel n'existe pas

     

     

    Sur le vif - Samedi 22.08.20 - 14.25h

     

    "La Suisse règle de manière autonome l'immigration des étrangers".

    Mais de grâce, SUR LE FOND, comment peut-on être en désaccord avec la simplicité, la clarté constitutionnelles de ces dix mots ?

    Comment les citoyennes, les citoyens d'un quelconque pays de la planète pourraient-ils abdiquer à ce point qu'ils entreraient en matière pour une régulation " NON AUTONOME" de leur immigration ?

    Alors, quoi ? Ils accepteraient qu'une AUTRE NATION (voisine, par exemple) statuerait à leur place sur les flux migratoires qui arrivent chez eux ?

    Ou alors, un ensemble multilatéral, style UE ? Mais la Suisse n'est pas membre de l'UE !

    Ou alors, une gouvernance mondiale ? Un Comité planétaire de Sages ? Ou d'Experts ?

    Pour ma part, je lutte pour des peuples libres et souverains. Chaque nation, selon son génie propre, son système politique, son Histoire, décide de son destin. Les souverainetés surgissent d'en bas, du fragmenté, de la différence. L'universel n'existe pas.

    Si ce n'est dans la tête des universalistes.

     

    Pascal Décaillet

  • De profundis, réactionnaire !

     

    Sur le vif - Jeudi 20.08.20 - 17.19h

     

    Mais enfin ! A moins que tout le monde soit devenu fou, à la question "La Suisse doit-elle contrôler son immigration de façon autonome ?", le taux de OUI, sur le principe, devrait être de 100% !

    Il devrait être de 100% en Suisse. Et il devrait être de 100% dans n'importe quelle nation de ce monde ayant encore la moindre ambition de souveraineté.

    Depuis quand est-il acceptable - sur le principe, sur le fond - qu'une nation reconnaisse que la gestion de ses flux migratoires puisse dépendre d'une autre volonté que de la sienne propre ?

    Les illusions multilatérales, depuis 1945, ainsi que le déficit effrayant, depuis 1968, d'enseignement de l'Histoire, avec un minimum de constat froid des faits, avec l'étude des grands textes, des guerres, des traités, sans morale, mais avec le réalisme intellectuel qui s'impose, toute cette démission nous précipite dans un univers de chimères.

    On ne parle plus de politique. On ne constate plus. On n'enseigne plus les qualités intellectuelles du cynisme. On ne fait plus que de la morale. On croit en un monde qui n'existe pas. On se refuse à prendre en compte les faits, le tragique de l'Histoire. On ne vibre plus que pour des questions sociétâââles, qui pour ma part m'indiffèrent.

    Homme libre, citoyen libre, esprit libre, je réfute et récuse, avec la dernière véhémence, cette vision mondialiste, moraliste, naïve. Je ne me plierai pas. Je prône la réaction. Et si prôner la réaction, c'est être réactionnaire, eh bien oui, de profundis, viscéralement, intellectuellement, culturellement, je veux bien être réactionnaire !

     

    Pascal Décaillet

  • Helmut Hubacher (1926-2020), un vrai socialiste des temps anciens !

     

    Sur le vif - Jeudi 20.08.20 - 09.59h

     

    Helmut Hubacher, que j'ai connu à Berne lors de mes premières années comme correspondant au Palais fédéral, était un vrai militant socialiste, au service des plus précaires de notre pays. Il avait la fibre sociale, un sens aigu des rapports de forces, et aussi, comme Président du PSS (1975-1990), un art du compromis entre partis, après des discussions dont l'âpreté était légendaire. Il n'était pas un type facile.

    Cette génération de syndicalistes, qui ont connu la guerre, construit la société suisse des Trente Glorieuses, vu naître la prospérité de notre pays (eh oui, elle est beaucoup plus récente qu'on ne l'imagine), participé à l'élaboration de nos grandes assurances sociales, côtoyé des figures immenses comme Hanspeter Tschudi (socialiste, Bâle-Ville, comme Hubacher), l'homme qui vient de nous quitter, à 94 ans, en était l'un des tout derniers représentants.

    Aujourd’hui ? Aujourd'hui, caviar ! Les élites socialistes font partie de la tranche supérieure de la classe moyenne. Elles préfèrent souvent la morale à la politique. Elles ont - à part quelques exceptions, bien sûr - perdu le sens des rapports de forces. Elles privilégient les grands discours cosmopolites à la défense des intérêts supérieurs de la Suisse, et surtout des Suisses. Elles sont coupées du peuple, coupées des plus précaires, coupées des chômeurs, des délaissés.

    Helmut Hubacher, bougon et revêche, n'était pas de ce monde-là. Il surgissait d'un univers où, à gauche, la défense du peuple et de la nation avaient encore un sens.

     

    Pascal Décaillet