Liberté - Page 347
-
Le PLR genevois fait de la politique. Enfin !
Sur le vif - Jeudi 23.09.21 - 09.59hDélesté, en tout cas ces temps, de ses démons, épuré de ses ferments de dispersion, ayant laissé les querelles de personnes pour le brassage fertile des idées, le PLR genevois vit une nouvelle jeunesse. Il est, en ce début d'automne 2021, dans une bonne phase. Il crée. Il invente. Il prend l'initiative. Il ose. En un mot, il fait de la politique.La politique, ce sont des idées, et puis de l'énergie pour les mettre en oeuvre. La politique, c'est parler aux gens, aller vers eux. Chacun de nous peut en faire. Chacun est libre de s'exprimer, lancer des pistes, trouver des alliés, faire un bout de chemin dans la Cité.La politique, c'est nous tous. Chaque citoyenne, chaque citoyen qui participe à l'action publique, fait de la politique. Pour les partis, c'est la même chose : leur richesse, c'est leur imagination, leur capacité d'invention. Le PLR, à Genève, a réussi à se sortir de sa paralysie. Il s'est levé. Il marche. Le pari, il y a six mois encore, n'était pas gagné.Le PLR s'est remis à faire de la politique. Avec le PDC, son vieil allié de l'Entente, il lance une initiative pour juguler l'inflation de nouveaux postes dans la fonction publique en cas de déficit. Avec le MCG, et là c'est nouveau, il dépose un projet de loi pour faciliter l'accession des locataires à la propriété de leur logement.Le PLR fait de la politique. Il analyse le terrain. Il anticipe. Il lance des offensives. Au pire moment de la crise, nous l'appelions ici même à laisser les affaires de personnes pour embrasser le monde des idées. Il l'a fait. Ca lui réussit. On partage ou non ses idées, on connaît les miennes sur la libre circulation, césure majeure entre sa philosophie politique et la mienne, mais c'est là une affaire nationale, au niveau du Canton c'est différent.Prenez les rapports avec le MCG. Il est loin, le temps où de douteuses fatigues patriciennes prenaient de haut les Gueux. Aujourd'hui, on discute. Sur certains sujets, on part ensemble, sur d'autres non. C'est notre politique, ce sont nos usages, c'est la Suisse.La grande leçon de toute cette affaire, c'est quoi ? Tous partis confondus, laissons les personnes, ne parlons pas trop d'elles, valorisons les idées. Faisons de la politique, nous tous citoyennes et citoyens, autour des thèmes, des projets, et non en trottinant derrière des affiches incarnées par des visages. Utilisons à fond la démocratie directe, fleuron de notre système suisse. Méfions-nous viscéralement du pouvoir. Tout pouvoir, d'où qu'il vienne !Dénonçons les abus des exécutifs. Laissons les Parlements dans le jeu de miroirs de leurs Palais des glaces. Passionnons-nous pour les vraies préoccupations des vraies gens : classes moyennes, pouvoir d'achat, fiscalité étouffante sur les revenus du travail, système de santé, primes maladie, apprentissage, emploi des jeunes, retraites, statut des aînés, prix des médicaments, soins dentaires, survie de notre agriculture, qualité de l'alimentation, sécurité des personnes et des biens, régulation de l'immigration, survie de la Suisse comme nation souveraine et indépendante.Le reste, c'est le microcosme. Les bobos. Les sujets "de société". Les chercheurs en sciences sociales de l'Université de Lausanne. Les études genre. Les prophètes de l'Apocalypse climatique. Laissons ces braves gens vivre leur vie. Vivons la nôtre, en hommes et en femmes libres, aptes au combat citoyen. Chacun de nous fait de la politique. Elle est l'affaire de tous.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
La rigueur. La rigueur. Et encore la rigueur.
Sur le vif - Mercredi 22.09.21 - 06.15hOn « n’investit » pas quand on n’a pas d’argent ! Et on n’emprunte pas quand on a déjà 12,8 milliards de dettes.Les 5,9 milliards « d’investissements pour la transition écologique » sont une monumentale folie. Incapable de gérer l’argent du contribuable, incapable de réduire son train de vie, incapable de soulager le fardeau des classes moyennes, le Conseil d’Etat se lance dans une fuite en avant suicidaire, sous prétexte « d’urgence climatique », le mantra des Verts. C’est un paravent pour camoufler sa faiblesse gestionnaire.Les citoyennes et citoyens de ce Canton doivent se mobiliser contre cette folie. L’argent manque à l’Etat. La dette plombe les générations futures. Genève a besoin de trois vertus pour s’en sortir : la rigueur, la rigueur, et encore la rigueur.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Par pitié, faisons de la politique !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 22.09.21
Une fois que nous aurons réglé l'affaire du mariage pour tous (j'y suis, pour ma part, résolument favorable, j'ai voté oui), il va nous falloir recommencer à faire de la politique.
De la politique, et pas seulement du "sociétal" ! La peste soit, en passant, de cet adjectif, je n’en use qu’avec les guillemets, il suinte tout ce que je rejette dans les préoccupations modernes. Je suis resté archaïque : j’aime la politique, l’Histoire, les rapports de forces, les guerres et les traités, les alliances, les grands hommes, les grands écrivains, les grands musiciens. J’aime l’industrie, et garde en moi des souvenirs d’enfance, éblouissants, de visites des grandes usines allemandes, comme VW à Wolfsburg en 1972, ou les mines de fer de Kiruna en Suède (juillet 1968), ou les dizaines de ponts ou tunnels que construisait mon père, ingénieur, lorsqu’il m’emmenait le samedi sur ses chantiers. Pour être franc, j’aime le monde des hommes. J’ai grandi dans ce monde-là, y compris à l’école, où nous n’étions, jusqu’aux trois dernières années avant la Maturité, que des garçons.
De la politique, et pas du « sociétal » ! Le mariage pour tous, c’est important à mes yeux, il faut rattraper quelque chose, il faut le respect de tous, l’égalité, la liberté pour chacun de choisir sa vie. Alors là, je dis oui, comme j’ai toujours dit oui à l’égalité hommes-femmes. Ce sont là de grands sujets, il fallait avancer, il le faut encore, comme il fallait naguère abolir la peine de mort. Dans ces combats-là, j’ai toujours été du côté du progrès.
Mais le « sociétal » ! La place étouffante, par exemple, que prennent les « études genre » dans un monde universitaire devenu cénacle du convenable, vecteur de pensée unique, intolérance face à ce qui dévie, et même parfois dictature de « collectifs » d’étudiants pour empêcher certains professeurs, ou conférenciers, jugés non-conformes à l’orthodoxie, de s’exprimer. A cela, à cette dictature du dogme, nous devons résister.
Le « sociétal » ! Tellement plus facile, si on monte un débat, pour attirer le badaud. Tellement plus aisé, pour capter, que de se coltiner des confrontations politiques sur le budget de l’Etat, la fiscalité, le pouvoir d’achat des classes moyennes, les retraites, la santé, les élections allemandes, le statut des personnes âgées, l’emploi des jeunes. Eh bien pour ma part, j’ai grandi dans la politique, elle me passionne depuis décembre 1965 (deuxième tour, de Gaulle-Mitterrand), j’y ai passé ma vie, j’ai lu des centaines de biographies politiques, peut-être des milliers, beaucoup plus que de romans, tel est mon parcours, tel est mon horizon, telle est ma vie.
Alors, je dis : faisons de la politique ! Non en nous présentant à des élections, mais en portant le débat, en prenant position dans des commentaires. Surtout, en réhabilitant la chose publique, la passion pour l’Histoire, le décryptage, la mise en contexte. C’est plus austère que les modes d’un moment. Mais ça nous mène plus loin, dans l’intensité du regard.
Pascal Décaillet
Lien permanent Catégories : Commentaires GHI