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Liberté - Page 1064

  • Béatrice et les orléanistes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 19.03.14

     

    Béatrice Fuchs, à Genève, c’est un visage, un engagement, une voix. Présidente du Cercle Cantonal du Faubourg, véritable bastion du radicalisme fazyste, populaire et cassoulet, cette infatigable militante arpente le terrain, depuis des années, pour faire élire ses candidats. Elle a roulé pour Pierre Maudet. Elle a usé ses chaussures pour François Longchamp. Par tous les temps, de pluie ou de vent, elle a battu la semelle. Toujours de bonne humeur, toujours positive. La militante de rêve.

     

    Bonaparte s’exposait-il autant que ses grenadiers de première ligne ? Sans doute pas, encore qu’il fût courageux, comme il l’avait montré sur le pont d’Arcole. Mais enfin, après la bataille, il affichait au moins l’élémentaire reconnaissance de leur tirer l’oreille, sublime signe d’affection. Je ne suis pas exagérément persuadé que les héros de Béatrice aient eu, eux, la courtoisie d’y penser. Alors, Mme Fuchs a craqué. Lundi 17 mars, elle est venue sur le plateau de Genève à chaud. Et elle dit ce qu’elle avait sur le cœur.

     

    Dans ce parti fusionné, où l’aile de l’argent pèse de tout son poids, elle ne reconnaît plus les valeurs historiques du radicalisme genevois. Elle aime l’Etat, elle aime le peuple. La dimension patricienne, ou juste l’arrivisme orléaniste, ne sont pas les siennes. Oui, elle l’a dit. Et elle a eu raison. Bravo, Béatrice.

     

     

    Pascal Décaillet

     

  • Des spots éclairés

     

    Coup de Griffe - Lausanne Cités - Mercredi 19.03.14


    Lorsqu’un doctorant en science politique, en 2143, consacrera sa thèse aux décisions les plus stupides jamais imposées au peuple suisse, il mettra sans doute en excellente place l’obligation de rouler de jour avec les phares allumés. Le truc le plus vain, le plus inutile, le plus gaspilleur que les automobilistes aient eu à appliquer.


     
    Pour ma part, je suis bonne poire. Si une loi est en vigueur, je l’applique. Ou alors, je me bats pour qu’elle change. J’ai donc, dès le 1er janvier, laissé mes phares, et ma foi à cette saison, c’était plutôt nécessaire. Mais voilà, en cette fin d’hiver si belle qu’elle ressemble au printemps, nous sommes déjà tous à nous interroger sur l’utilité de cette mesure.


     
    D’abord, parce qu’en plein soleil, les phares ne se voient tout simplement pas. Les motards, à juste titre, se plaignent d’être défavorisés. À tout allumer, on n’éclaire ni ne signale plus rien. Plus s’égrènent les jours, en direction de la belle saison, plus nous sommes des milliers à contempler la totale inutilité d’une décision macérée là-haut, quelque part, sans doute du côté de Berne.


     
    Comment a-t-on pu laisser d’éthérés théoriciens statuer à ce point à rebours du bon sens ? La décision politique doit se déployer au service de la population. Là, pour l’heure, le citoyen automobiliste ne perçoit que la dérision d’une contrainte. Par des esprits éteints.
     
     


    Pascal Décaillet


     

  • Ecopop : le traitement B du Dr Müller

     

    Sur le vif - Mercredi 19.03.14 - 09.54h



    Ecopop: on est parti pour le procédé désormais habituel, qu'à l'instar du regretté Dr Müller, dans l'île Noire, nous appellerons le traitement B. D'abord, tout le monde va tomber sur cette initiative. On va traiter ses partisans de tous les noms, parmi lesquels le mot "fasciste" devrait évidemment figurer en bonne place. Les "milieux économiques" vont la combattre. Mais au final, le vote, dans un sens ou dans l'autre, pourrait bien être très serré.


    Si le peuple et les cantons disent non, le Mammouth, Tamedia et Ringier rendront hommage à l'infinie sagesse d'un souverain qui ne s'en laisse pas conter par les sirènes du populisme.



    S'ils disent oui, on dira immédiatement qu'ils ont mal voté, n'ont pas compris l'enjeu, et que la décision est de toute façon inapplicable en vertu du "droit supérieur" et des "accords internationaux".

     


    Pénible routine. Amertume du prévisible.  Notre démocratie directe fonctionne pourtant très bien, elle est vivante, dérangeante, elle nous réveille, nous amène des sujets négligés par les corps intermédiaires. Ce qu'il faut changer, c'est l'insupportable uniformité de nos médias. Pour cela, il faut de nouvelles offres, afin de parvenir à une vraie diversité et une authentique pluralité de points de vue, dans notre pays. Vaste programme. Mais magnifique ambition. A la fois citoyenne et culturelle, au sens profond, puisqu'elle charrie ce que la langue allemande appelle une Weltanschauung. Une vision du monde. Là se trouve le véritable enjeu de ce qui nous manque tant, aujourd'hui. Parce que la musique est toujours la même.

     

    En attendant, va pour le traitement B. Avec une bonne dose de chloroforme. Le procédé est tellement clair. Et le filigrane, tellement visible.

     

    Pascal Décaillet