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Liberté - Page 11

  • Les fonds de tiroir indécents de la gauche municipale

     
     
    Sur le vif - Vendredi 11.04.25 - 13.14h
     
     

    Profiter des toutes dernières séances du Municipal de gauche pour faire passer des méga-projets à coûts phénoménaux, est un comportement politique inqualifiable.
     
    Le majorité politique, au Municipal, a changé. Elle est maintenant à droite. Certes, la nouvelle législature ne commence que le 1er juin, mais le signal est donné. L'équipe sortante doit en tenir compte. Elle doit se contenter, jusqu'au 31 mai, de régler les affaires courantes. Elle n'a pas à prendre de décisions politiques, impliquant des dépenses considérables. Avec l'argent des contribuables.
     
    Ces tristes méthodes sont certes courantes, partout dans le monde. Elles sont révélatrices de l'arrogance du pouvoir. Tout pouvoir, d'où qu'il vienne. Cette gauche municipale, jusqu'au dernier jour de la législature, s'accrochera donc à son clientélisme, à ses prébendes.
     
    Dimanche, elle gardera sa majorité à l'exécutif. Mais dès le 1er juin, pour cinq ans, un Municipal à majorité de droite pourra jouer la cohabitation. Puisse-t-il le faire sans la moindre concession. Et rappeler à l'arrogance du pouvoir que les décisions doivent être prises au service du peuple. Et non pour asseoir l'éternité d'une caste.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Le social, pas le sociétal !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 09.04.25

     

    Ce qui a perdu la gauche, c’est l’obsession sociétale, au détriment du social. La tétanisation sur les questions de genres, ou de couleurs de peau. Le martèlement médiatique sur ces sujets-là, avec complicité des médias «  de service public ». La place hallucinante donnée aux « chercheurs en sciences sociales », la plupart du temps « de l’Université de Lausanne ». La folie relectrice de l’Histoire, avec anachronismes de ploucs incultes, sans restituer le contexte. La moralisation constante, au mépris de la lucidité.

     

    Oui, une partie de la gauche a été comme colonisée intellectuellement par cette déferlante de sujets « de société ». Au point que l’excellent boulot de ce qui reste, Dieu merci, de l’autre gauche, la vraie, celle qui veut bien s’occuper encore des plus défavorisés socialement, a été totalement occulté par la mode sociétale. Pour la gauche historique, combattive pragmatiquement, il y a de quoi enrager. Elle s’est fait piquer la vedette par une bande d’hurluberlus répétant servilement les mots de quelques gourous, et gourouettes, « déconstruire », par exemple, égosillé à toutes les sauces. La gauche veut mieux que ce psittacisme permanent.

     

    Que la gauche sociale fasse le ménage, à l’interne ! Qu’elle parte à la reconquête des quartiers populaires. Qu’elle s’occupe des souffrances du peuple suisse. Tant qu’elle s’en détournera, avalée par les modes, elle continuera de perdre du terrain.

     

    Pascal Décaillet

  • La gauche colleuse d'étiquettes

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 09.04.25

     

    Longtemps, j’ai admiré la gauche. Celle de Jaurès. Celle qui défendait les ouvriers. Celle qui luttait contre les enfants dans les mines, les journées de travail interminables, l’absence de protection sociale. Celle qui s’est battue, comme une folle, pour les premières conventions collectives, puis les grandes lois sociales. La gauche allemande, dès l’époque bismarckienne, qui s’impose, par son sérieux, son pragmatisme, comme partenaire incontournable dans la naissance de l’Etat social allemand, modèle européen, jusqu’à aujourd’hui. La gauche française, celle des ministres communistes du gouvernement provisoire de Charles de Gaulle, entre août 44 et janvier 46, celle qui contribue, sur les décombres de la guerre, à créer la Sécurité sociale. Celle de Mendès France, en 54-55. Et puis, notre gauche suisse, celle des socialistes, au gouvernement fédéral dès 1943, celle qui œuvrera pour la création de l’AVS, en 1947.

     

    Oui, cette gauche-là est admirable, la gauche des pays miniers, en Belgique, dans la Ruhr, en Silésie germano-polonaise. La gauche de Willy Brandt (1969-1974), l’immense Chancelier de l’Ostpolitik et de la génuflexion de Varsovie, en décembre 1970. Ces gens-là, communistes ou socialistes, étaient remarquables, ils croyaient aux lendemains qui chantent. Ils avaient le sens du combat, de la dureté de l’Histoire, ils en connaissaient le tragique, ils savaient que toute conquête était fragile, que chaque génération devrait recommencer.

     

    C’était le temps où la gauche s’occupait des ouvriers. Celle d’aujourd’hui, hélas, passe son temps à coller des étiquettes. A dénigrer ses adversaires politiques. A les qualifier, plutôt que les combattre sur le fond. Elle s’imagine que cette guerre de la communication, fondée sur un étiquetage scélérat collé en permanence à l’adversaire, va lui amener des voix. Elle se trompe, totalement.

     

    Un exemple : en passant son temps à traiter de « fascistes » les mouvements patriotiques et souverainistes qui montent en Europe (RN, AfD, UDC, etc.), en ramenant tout au logiciel des années trente, la gauche est persuadée qu’elle va disqualifier l’adversaire. Tout au contraire, elle se met elle-même hors-jeu. Les gens ne sont pas incultes. Ils savent que la comparaison, un siècle après, est vaine, caduque. Ils en mesurent toute la part d’enflure. Ils sont très renseignés sur ce qui s’est passé en Italie, de 1922 à 1943 (puis de 43 à 45), ou en Allemagne de 1933 à 1945. Ils sont parfaitement conscients de l’hyperbole de la comparaison avec aujourd’hui. Ils ne sont pas dupes, une seule seconde, de la guerre des étiquettes lancée par la gauche. Ils continueront à voter pour les partis frappés d’infamie, et à se détourner d’une gauche moraliste, bavarde, jeteuse d’opprobres.

     

    Dans la bataille, rien ne sert d’étiqueter l’ennemi. Il faut le combattre. Si la gauche veut reconquérir ses terres perdues, elle doit recommencer à défendre, concrètement et infatigablement, les plus précaires dans nos sociétés, Elle sera autrement crédible qu’en collant des étiquettes à ses concurrents politiques.

     

    Pascal Décaillet